Si vous commencez à faire des placements, vous vous demanderez sans doute si vous devrez payer des impôts sur les revenus tirés de vos placements.

Pour faire court, la réponse est oui. Toutefois, le montant que vous paierez dépend de différents facteurs, par exemple votre lieu de résidence, votre taux d’imposition marginal (soit le montant supplémentaire des impôts à payer pour chaque dollar de plus que vous gagnez comme revenus) et les types de placements que vous détenez. Il existe aussi des moyens de réduire les impôts sur les revenus réalisés dans vos placements si vous planifiez en conséquence.

Les fourchettes d’imposition au Canada

Avant de commencer à chiffrer le montant imposable des revenus sur vos placements, il est important de dire un mot sur les tranches d’imposition au Canada. Le Canada a un système d’imposition progressive des revenus. Ceux qui gagnent moins paient moins d’impôts et ceux qui gagnent plus en paient davantage. 

Il faut aussi noter qu’il y a deux niveaux d’imposition des revenus au Canada : l’impôt fédéral et l’impôt provincial. Le total des revenus que vous réalisez et votre province de résidence déterminent votre fourchette d’imposition. 

Une idée fausse veut que si vos revenus se situent dans une fourchette d’imposition supérieure, vous serez imposé à un taux fixe sur l’ensemble de vos revenus. Or il n’en est rien, puisque dans un système d’imposition progressive des revenus, vous êtes imposé à un taux supérieur sur les sommes supplémentaires que vous gagnez dans la fourchette de revenus suivante.

Comment les placements sont-ils imposés au Canada?

Au Canada, les impôts sur les revenus de placements varient en fonction des placements détenus. Il faut essentiellement connaître le type de distributions que vous apportent vos placements, ce qui détermine le type d’impôts que vous paierez.

» Intérêts

Lorsque vous achetez des produits de placement comme des obligations, des certificats de placement garanti (CPG) ou des bons du Trésor, on vous verse des intérêts. Ces revenus sont entièrement imposables et viennent s’ajouter à l’ensemble de vos revenus. Le montant de l'impôt à payer dépend de votre taux d’imposition marginal.

» Dividendes versés au Canada

Les sociétés versent des dividendes à leurs actionnaires. On peut aussi encaisser des dividendes quand on investit dans les fonds communs de placement. Si les revenus de dividendes sont imposables, on peut toutefois se prévaloir de crédits d’impôt pour les dividendes admissibles comme pour les dividendes non admissibles, ce qui peut alléger votre fardeau fiscal. En règle générale, les dividendes admissibles sont versés par les entreprises qui sont imposées selon les taux généraux d’imposition des sociétés, dont celles qui sont cotées en Bourse. Les dividendes non admissibles sont généralement versés par les entreprises imposées à des taux d’imposition des sociétés inférieurs.

» Intérêts et dividendes versés à l’étranger

Les revenus réalisés à l’étranger, dont les intérêts et les dividendes, sont entièrement imposables selon votre taux d’imposition marginal. Si toutefois vous payez des impôts à l’étranger sur ces revenus, vous pourriez avoir droit à un crédit pour impôts étrangers.

» Gains en capital

En général, si vous avez acheté des produits de placement, comme des actions, et qu’ils avaient gagné en valeur au moment où vous les avez vendus, vous avez réalisé un gain en capital, dont 50 % sont imposables. Supposons par exemple que la valeur des actions que vous aviez achetées avait augmenté de 5 000 $ quand vous les avez vendues, vous n’auriez à payer l’impôt que sur 2 500 $, somme qui viendrait s’ajouter à vos revenus imposables.

Réduire les revenus imposables grâce à des placements

Voici des moyens qui pourraient contribuer à réduire l’ensemble de votre fardeau fiscal.

» Investir dans votre compte d’épargne libre d’impôt

Vous pouvez utiliser votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI) pour réaliser différents objectifs d’épargne. Ce qui rend le CELI intéressant, c’est que vous pouvez retirer en franchise d’impôts tous les gains en capital, revenus d’intérêts et dividendes gagnés dans votre CELI.

Vous pouvez acheter de nombreux produits de placement différents pour votre CELI, soit des actions, des obligations, des parts de fonds communs et des CPG, entre autres, à la condition que ces placements admissibles au titre du CELI.

» Cotiser à votre régime enregistré d’épargne retraite

Votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est une autre option de placement qui, en plus de vous offrir des avantages fiscaux, vous permet aussi d’épargner systématiquement en prévision de votre retraite et pour répondre à d’autres besoins financiers. Selon les droits de cotisation dont vous disposez, vous pouvez réduire vos revenus imposables de l’année grâce aux cotisations que vous versez dans votre REER. Il s’agit d’un moyen de reporter le paiement des impôts. 

En outre, vous paierez l'impôt uniquement lorsque vous retirerez les fonds de votre REER, et ceux-ci seront alors imposés à titre de revenus ordinaires. La plupart des gens retirent leurs fonds de leur REER pendant leur retraite, alors que leur taux d’imposition marginal est moindre.

Une autre façon de gérer votre taux d’imposition est de cotiser à un REER au profit de votre conjoint pour permettre le fractionnement des revenus. On entend par «fractionnement des revenus» le fait de réduire l’impôt global payé par la famille en permettant au partenaire ayant les revenus les plus élevés de contribuer à un REER au profit du partenaire ayant les revenus les plus faibles. Ainsi, le partenaire ayant les revenus les plus élevés peut bénéficier de la déduction fiscale. Si vous pensez pouvoir bénéficier du fractionnement des revenus, consultez un expert en fiscalité, car la situation de chaque couple est différente.

» Avis aux acheteurs potentiels d’une première propriété :
songez à cotiser à un CELIAPP

Si vous pensez à devenir propriétaire, le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) devrait vous intéresser.

À l’instar d’un REER, les cotisations au CELIAPP sont déductibles, mais tous les retraits effectués en vue de l’achat d’une première propriété sont non imposables, comme le CELI. En somme, le CELIAPP offre à la fois les avantages du REER et du CELI. Cependant, contrairement au REER, les cotisations versées au cours des 60 premiers jours de 2024 ne peuvent être déduites de vos revenus de 2023, puisque les cotisations au CELIAPP sont déductibles sur une base annuelle.

Comme les cotisations au REER, il n’est pas obligatoire d’appliquer la déduction de votre cotisation au CELIAPP au cours de l’année d’imposition où vous l’effectuez. Le montant peut être reporté, ce qui pourrait être intéressant si vous pensez que votre fourchette d’imposition sera plus élevée dans les années à venir.

Le plafond de cotisation et la date limite pour cotiser à un REER pour l’année d’imposition 2023 

Icon - dollar symbol on a sheet and yellow clock

Les cotisations à un REER doivent être effectuées avant le 29 février 2024 pour être déductibles au titre de votre déclaration de revenus personnelle de 2023.

Pour l’année 2023, vous pouvez cotiser jusqu’à 18 % de votre revenu annuel de l’année précédente, jusqu’à un maximum de 30 780 $, en plus de toutes les cotisations non utilisées des années antérieures.

Toute cotisation non utilisée peut être reportée et déduite de votre revenu futur, lorsque votre taux d’imposition pourrait être plus élevé.

Le moment est venu de mettre vos placements sur la bonne voie? Prenez rendez-vous avec un conseiller de la Banque Scotia