Les marchés haussiers et les marchés baissiers : Ce qu’il faut savoir

Vous faites des placements sur le marché boursier? Il est utile et enrichissant de connaître la différence entre un marché haussier et un marché baissier. Ces deux termes, qui servent à décrire l’humeur des investisseurs, nous renseignent souvent sur ce qu’ils pensent, sur leurs réactions et sur les moyens qu’ils prennent pour profiter des occasions qui s’offrent à eux.

Le taureau (marché haussier) et l’ours (marché baissier) ne sont pas seulement les mascottes de Wall Street. Les termes « haussier » et « baissier » décrivent généralement l’orientation des cours boursiers dans le temps :

• Le marché est haussier quand les cours des actions augmentent et que les investisseurs sont très optimistes. Dans ce cas, un indice global du marché gagne généralement 20 % ou plus pendant au moins deux mois¹;
• Le marché est baissier quand les cours des actions plongent et que les investisseurs sont surtout pessimistes. Généralement, les cours baissent de 20 % ou plus et restent faibles pendant au moins deux mois².

Faisons un retour sur les cycles de forte baisse des marchés pour mettre en perspective les baisses des derniers jours. Voici le rendement qu’aurait pu produire un placement de 100 $ pendant trois des plus sévères effondrements boursiers des 150 dernières années³.

• La Première Guerre mondiale et la pandémie de grippe de 1918 (1911‑1918) : Après avoir atteint un sommet en 1911, les marchés se sont effondrés à cause de la dissolution des conglomérats et ont continué de dégringoler lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, en 1914. Notre placement de 100 $ a plongé à 49,04 $ et n’a repris du mieux qu’après la pandémie de grippe de 1918;
• L’effondrement du marché boursier de 1929 et la Grande Dépression (1929‑1939) : Animés par un excès de confiance et portés par une vague de spéculation, nombreux sont ceux et celles qui ont emprunté pour acheter des actions, et en raison de la forte inflation, les marchés boursiers se sont effondrés en 1929. Le résultat a été brutal : les marchés ont brusquement chuté de 79 %. Il s’agit de la pire dégringolade dans les 150 dernières années. En 1932, lorsque les marchés ont commencé à reprendre du mieux, un placement de 100 $ valait à peine 21 $;
• La décennie perdue : La bulle technologique et la crise financière mondiale (2000‑2012) : Après l’éclatement de la bulle technologique, un placement de 100 $ ne valait plus que 52,76 $. La crise financière de 2008 s’est abattue sur le marché au moment même où il allait se rétablir, pour faire plonger à 46 $ la valeur d’un placement de 100 $. Dans l’ensemble, le marché a perdu 54 % et il a fallu attendre plus d’une dizaine d’années avant qu’il se rétablisse complètement.

Mais même s’ils plongent, les marchés remontent aussi la pente — et redeviennent souvent encore plus solides. Voici deux cycles de marchés qui sont revenus en force après avoir subi d’importants reculs, ce qui montre qu’il est rentable de rester fidèle à sa stratégie.

• L’essor économique du temps de paix (1949–1956) : Après la Deuxième Guerre mondiale, l’économie américaine a rebondi alors que l’Europe se reconstruisait, ce qui a donné lieu aux cycles haussiers les plus prodigieux dans les annales boursières. De 1949 à 1956, l’indice S&P 500 a explosé de 267 % : autrement dit, un placement de 100 $ en 1949 aurait valu à peu près 367 $ au moment où les marchés ont cessé de remonter en 1956. La Réserve fédérale américaine a coupé court à cette séquence haussière en relevant les taux d’intérêt pour mater l’inflation. Les marchés ont toutefois rebondi en 1957⁴.
• Avant le Lundi noir (d’août 1982 à août 1987) : Grâce à la vigueur de l’économie, à la baisse des taux d’intérêt et aux fusions d’entreprises, les marchés ont connu un essor fulgurant, et l’indice S&P 500 a gagné 229 %. Un placement de 100 $ en 1982 aurait valu environ 329 $ à la fin de cette remontée. La fête a pris fin le 19 octobre 1987 : cette journée, appelée le « Lundi noir », a été marquée par le pire effondrement boursier en une journée dans les annales : les marchés ont perdu plus de 20 % dans la même séance. Malgré ce choc, l’économie américaine a continué de croître pendant presque trois autres années⁵.

Quand les marchés baissent, les rendements des portefeuilles sont généralement négatifs ou en baisse, ce qui peut laisser être décourageant. Toujours est-il que lorsque les marchés se replient, les titres boursiers coûtent en principe moins cher.

Il est normal que les marchés baissent dans un cycle boursier. Ce n’est toutefois pas une raison de paniquer. Or, de nombreux investisseurs réagissent sur le coup de l’émotion et délestent leurs titres boursiers pour éviter de subir d’autres pertes. En cédant à la panique, ils peuvent ainsi accentuer la baisse des marchés. Qu’ils soient déclenchés par une récession, une crise mondiale ou un choc financier, les cycles baissiers se nourrissent souvent de la crainte, et une réaction trop rapide ne ferait qu’aggraver l’état des marchés, déjà mal en point.

Les marchés baissent pour des raisons précises. Les baisses sont généralement déclenchées par des événements qui ébranlent la confiance des investisseurs et qui ralentissent la croissance économique. En voici généralement les causes :

• les récessions économiques : Quand l’économie se contracte, les marges bénéficiaires des entreprises diminuent, le chômage augmente et les consommateurs dépensent moins, ce qui fait plonger les cours des actions⁷;
•  la hausse de l’inflation : Quand les prix augmentent trop rapidement, les consommateurs et les entreprises ressentent la pression qui pèse sur leurs finances, ce qui peut réduire les dépenses, comprimer les marges bénéficiaires et ébranler la confiance des investisseurs⁸;
•  l’augmentation des taux d’intérêt : Quand les banques centrales (par exemple la Banque du Canada) haussent les taux d’intérêt pour mater l’inflation, le crédit coûte plus cher, ce qui peut réduire les investissements des entreprises et les dépenses de consommation, en ralentissant la croissance et en faisant plonger les marchés⁹;
• les événements géopolitiques : Les guerres, les pandémies, les tensions commerciales (à cause des sanctions tarifaires de Donald Trump) ou l’instabilité politique peuvent susciter l’incertitude et amener généralement les investisseurs à se défaire de leurs titres sur les marchés¹⁰;
• la survalorisation des marchés : Parfois, les cours des actions augmentent trop rapidement et considérablement, ce qui crée des bulles boursières qui finissent par éclater quand la réalité rattrape les marchés¹¹.

Si les causes de la baisse des marchés sont parfois différentes, le résultat est souvent le même : recul des cours boursiers, ébranlement de la confiance et déceptions pour les investisseurs. Mais dans tous les cycles boursiers, les marchés baissiers finissent par passer.

Un marché baissier est parfois une occasion en or pour l’investisseur à long terme. Quand les cours des actions baissent, on peut généralement acheter plus d’actions et les payer moins cher. Investir régulièrement pendant un cycle de baisse des marchés peut vous aider à diversifier votre portefeuille à des prix plus avantageux. Et lorsque les marchés rebondissent, ces actifs peuvent prendre énormément de valeur.

Le cours des valeurs sûres de grande qualité peut même souvent chuter pendant un cycle de baisse qui s’étend à l’ensemble des marchés. Les investisseurs peuvent alors acheter à une fraction de leur prix habituel les actions d’entreprises florissantes.

Par exemple, après que les marchés aient perdu 20 % (en chiffres réels) entre décembre 2019 et mars 2020, les titres boursiers américains ont rebondi en moins de quatre mois — pour regagner les niveaux atteints avant l’effondrement des cours en juillet 2020 et pour augmenter encore plus par la suite¹².

Que faut‑il donc faire pour profiter au maximum des cycles de baisse des marchés?

Si vous investissez pour le long terme (sur 10 ans ou plus) :

• suivez une ligne droite. N’essayez pas d’anticiper les creux. Restez fidèle à votre stratégie;
• pensez à votre tolérance au risque. Évitez que la peur ou la crainte de passer à côté d’une occasion fasse dérailler votre plan;
• adoptez la méthode de la moyenne du coût d’achat pour rester fidèle à votre stratégie de placements, quelle que soit l’humeur des marchés;
• diversifiez vos placements : investissez dans différents secteurs et types d’actifs et dans différentes régions;
• gardez‑vous une marge de liquidités dans un fonds d’urgence.

Si vous êtes sur le point de prendre votre retraite ou de liquider vos placements :

• priorisez la gestion des risques plutôt qu’une croissance ambitieuse;
• tenez‑vous‑en à des actifs plus stables comme les obligations, les certificats de placement garanti (CPG) ou les liquidités;
• pensez à échelonner les dates d’échéance des CPG pour équilibrer les rendements et pour garder une marge de manœuvre.

L’objectif consiste à rester fidèle à une stratégie qui correspond à l’étape que vous devez franchir dans la vie. Que les marchés baissent ou montent, c’est la discipline qui vous enrichira. 

Les cornes du taureau, figure emblématique des marchés haussiers en anglais, sont pointées vers le haut, ce qui évoque la croissance. Quand les marchés montent, les cours des actions augmentent eux aussi dans l’ensemble, et les investisseurs ont tendance à être optimistes.

En somme, les marchés haussiers peuvent être très enrichissants si votre portefeuille croît. Or, pour acheter des actions quand les marchés atteignent leur plus haut, il faut généralement les payer très cher.

Habituellement, les marchés montent quand l’économie se porte bien et que les investisseurs sont confiants.

Voici généralement ce qui explique la hausse des marchés :

• la solide croissance de l’économie : Les entreprises tirent leur épingle du jeu, les résultats bénéficiaires augmentent et les ménages ont souvent plus d’argent à dépenser et à investir¹⁹;
• les taux d’intérêt faibles : Le crédit coûte moins cher; par conséquent, les ménages dépensent plus et les entreprises investissent davantage, ce qui favorise la croissance de l’économie²⁰;
• les résultats bénéficiaires élevés des entreprises : Lorsque les entreprises déclarent une hausse de leurs bénéfices, les investisseurs sont parfois enthousiastes et achètent plus d’actions, ce qui peut faire augmenter les cours des titres;²¹
• l’innovation : Un nouveau produit ou un perfectionnement de la technologie peut déclencher l’enthousiasme et l’optimisme, en attirant les investisseurs²⁰;
• la stabilité des prix (ou le ralentissement de l’inflation) : Quand les prix n’augmentent pas trop rapidement, les ménages dépensent, épargnent et investissent dans un meilleur climat de confiance²⁰.

Même si les causes sont différentes, les marchés haussiers suivent un fil directeur : l’optimisme porte la croissance, encourage un plus grand nombre d’investisseurs à acheter des actions et prolonge la hausse des marchés.

Les marchés haussiers peuvent constituer de puissants moyens de s’enrichir. Or, il ne faut pas essayer d’anticiper les marchés. Voici ce qu’il faut faire pour profiter d’un cycle haussier sans perdre la raison — ni renier votre stratégie.

Les marchés haussiers sont souvent portés par les secteurs qui connaissent une forte croissance, par exemple la technologie (la bulle technologique) à la fin des années 1990¹⁴. Les investisseurs qui interviennent dès le début d’une hausse peuvent profiter de l’augmentation des rendements, ce qui n’est toutefois pas garanti. Mais il faut se rappeler qu’en dépistant rapidement les secteurs de croissance, les investisseurs peuvent surfer sur la vague. Si toutefois la bulle éclate — comme elle l’a fait à l’époque des point‑coms au début des années 2000 —, les gains peuvent aussi s’envoler en fumée.

Les marchés haussiers peuvent inciter les investisseurs à se mettre en quête de gains rapides. Cependant, de nombreux experts affirment qu’il faut en réalité acheter des titres de qualité et les garder¹⁵. Les transactions à court terme sont parfois risquées, imprévisibles et sont portées par l’engouement : qu’il suffise de penser à la fièvre d'achat de GameStop en 2021. Les investisseurs fidèles à la stratégie qui consiste à acheter et à garder leurs titres donnent la priorité à la diversification d’un portefeuille adapté à leur tolérance au risque et réussissent à faire fructifier leurs placements à long terme.

Les plongeons se produisent sur tous les marchés, baissiers ou haussiers. Les corrections sont normales. Les investisseurs qui gardent leur calme quand les marchés baissent sont souvent mieux en mesure de réagir à ces reculs et de prendre des décisions sans céder à la panique ou à l’impulsion du moment.

Les investisseurs perspicaces adaptent souvent leur approche en fonction de leurs objectifs et de leurs horizons de placement. Ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite peuvent faire appel à un marché haussier pour verrouiller leurs gains et réduire leurs risques, en investissant dans des actifs plus sûrs comme les obligations, les CPG ou les comptes d’épargne à intérêt élevé.

De même, ceux qui ont un horizon plus lointain continuent souvent d’investir constamment sur les marchés haussiers, qu’ils considèrent comme autant d’occasions d’enrichir leur portefeuille grâce à des actifs plus risqués comme les actions ou les parts de fonds communs ambitieux. Par contre, ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite peuvent aussi rester fidèles à leur stratégie. Ils ont toutefois tendance à privilégier les options plus prudentes, comme les fonds communs essentiellement constitués d’obligations, les CPG ou les comptes d’épargne à intérêt élevé, qui cadrent mieux avec leur moindre tolérance au risque.

Les marchés haussiers ne durent pas éternellement : à la fin des années 1990, la bulle technologique a donné lieu à un brusque repli des marchés, ce qui a rappelé aux investisseurs qu’aucun secteur n’est à l’abri des sautes d’humeur des marchés. Les investisseurs perspicaces sont conscients de cette réalité et restent souvent fidèles à leur stratégie, au lieu d’essayer de prédire les hauts et les bas des marchés et de tenter d’en profiter.

Même si les marchés montent et baissent, votre stratégie de placements doit suivre une ligne droite. Voici comment naviguer comme un capitaine, beau temps mauvais temps.

Tâcher de prédire le moment où il faut acheter des actions ou s’en défaire est un jeu qui ne fait que des perdants. Une étude menée en 2013 a même permis de constater que les prévisionnistes professionnels n’avaient raison que dans 48 % des cas lorsqu’il s’agissait de prévoir l’orientation des marchés, ce qui revient essentiellement à jouer à pile ou face.

Anticiper les marchés peut vous amener à acheter à prix fort et à revendre à bas prix. La recherche nous apprend que se priver de quelques séances boursières très fructueuses peut faire une énorme différence dans le rendement à long terme¹⁶. C’est la raison pour laquelle il est important de rester fidèle à votre stratégie.

Que les marchés montent ou baissent, les décisions émotives — comme vendre en cédant à la panique ou acheter des titres boursiers très prisés — produisent souvent l’effet contraire. Une étude a permis de constater que les investisseurs qui achètent et gardent leurs titres font toujours mieux que ceux qui les revendent lorsque les marchés sont volatils. Comme l’a si bien dit si bien l'investisseur milliardaire Warren Buffett, « C’est en achetant des valeurs sûres et en les gardant longtemps qu’on fait de l’argent ».

Votre portefeuille doit correspondre à votre degré de tolérance au risque. Si le marché plonge, que vous voulez revendre toutes vos actions et ne garder que des liquidités, comme l’ont fait tant d’investisseurs en 1929, le moment est peut‑être venu de réévaluer votre degré de tolérance au risque.

Si par contre vous êtes loin d’atteindre vos objectifs financiers et que vous pouvez tolérer la volatilité des marchés, il se peut que vous deviez miser sur un meilleur potentiel de croissance. Vous devez connaître votre zone de confort et adapter en conséquence la répartition de vos actifs.

Répartissez vos placements parmi différents secteurs et diverses catégories d’actifs et régions. La diversification ne permet pas d’éliminer le risque; elle peut toutefois vous aider à manœuvrer malgré les turbulences et à rester fidèle à votre stratégie.

Ne laissez pas place aux émotions comme la plupart des investisseurs. En programmant des placements réguliers et automatiques, vous pourrez rester sur la bonne voie et atteindre vos objectifs financiers, en évitant de céder à la panique et de précipiter vos décisions. 

Les marchés baissiers peuvent offrir un bon rapport qualité-prix à long terme, mais uniquement si le temps est votre ami. Selon l’étape à laquelle vous êtes dans votre vie, il se peut que vous deviez remanier votre portefeuille. Un expert compétent peut vous guider et vous aider à réévaluer votre portefeuille. Rappelez‑vous qu’un portefeuille équilibré d’actifs de croissance et d’actifs moins risqués peut vous aider à traverser la tempête.

Les marchés haussiers et les marchés baissiers ne sont pas toujours clairement définis. Les transitions sont parfois progressives, et différents secteurs peuvent évoluer à contresens. Par exemple, dans un marché généralement en baisse, un secteur comme la technologie pourrait s’illustrer.

C’est la raison pour laquelle il est important de vous bâtir un portefeuille diversifié qui cadre avec vos objectifs et votre tolérance au risque, au lieu d’essayer d’anticiper les marchés ou de rechercher les titres boursiers ou les secteurs très prisés.

En gardant un portefeuille diversifié, vous pourrez gérer le risque malgré les différents cycles des marchés. Et quand les marchés évoluent en montagnes russes, dites‑vous que vous n’êtes pas seul(e) : un conseiller de la Banque Scotia peut vous aider à mettre au point une stratégie adaptée à votre horizon temporel, à votre niveau de tolérance au risque et à vos objectifs financiers à long terme.

Connaître les principes de base des marchés baissiers et des marchés haussiers peut vous aider à prendre des décisions mieux éclairées et à améliorer votre confiance dans vos décisions de placements, surtout lorsque les marchés sont volatils. Et n’oubliez pas que si vous avez besoin qu’on vous aide et qu’on vous rassure à propos de votre stratégie, vous pouvez toujours vous en remettre à un gestionnaire de portefeuille compétent pour vous aider à atteindre vos objectifs de placements à long terme malgré l’évolution actuelle des marchés. Après tout, comme on dit si bien, l’important n’est pas d’anticiper le marché : c’est d’agir au bon moment.