Dans cet épisode du balado Perspectives, Laura Scheck, vice-présidente, Cartes de crédit à la Banque Scotia, nous parle de la cote de solvabilité et de son effet sur nos finances. Elle explique les bases (ce qu’est cet indicateur et son mode de calcul) déboulonne quelques mythes. Alors si vous voulez savoir comment consulter votre cote de solvabilité et bâtir et améliorer votre dossier de crédit, cet épisode est pour vous.

POINTS À RETENIR

  • La cote de solvabilité est un chiffre calculé à partir des antécédents et des comportements de crédit d’une personne. 
  • Parmi les facteurs qui jouent sur la cote de solvabilité, on trouve l’historique des paiements, l’utilisation du crédit, la durée de l’historique de crédit et les types de crédit utilisés.
  • Payer ses factures à temps est l’une des principales choses à faire pour améliorer et préserver sa cote de solvabilité.
  • Si l’on cherche à améliorer sa cote de solvabilité, il faut aussi maintenir un solde de carte de crédit peu élevé.
  • En consultant régulièrement son rapport de solvabilité, on peut repérer et résoudre les problèmes plus tôt.

Cliquez ici pour lire la transcription.

  1. Payez toujours vos factures à temps. Un retard de paiement peut nuire fortement à votre cote de solvabilité, d’où l’importance de payer vos factures à temps.
  2. Faites en sorte que votre solde de carte de crédit reste peu élevé. En effet, votre cote de solvabilité dépend aussi beaucoup de votre ratio d’utilisation de crédit. Essayez de maintenir un solde peu élevé et évitez d’atteindre votre limite de crédit.
  3. Tenez à l’œil votre rapport de solvabilité. Essayez de consulter régulièrement votre rapport de solvabilité pour vous assurer que tous les renseignements sont corrects et à jour. Vous pouvez obtenir gratuitement ce document auprès des agences d’évaluation du crédit (TransUnion et Equifax), à raison d’une fois par an.
  4. Limitez le nombre de vos demandes de crédit. Chaque fois que vous demandez un crédit, une « vérification enregistrée » est inscrite dans votre rapport de solvabilité, ce qui peut nuire à votre cote de solvabilité. Essayez de faire le moins de demandes de crédit possible.
  5. Diversifiez votre dossier de crédit. Le fait d’avoir différents types de crédit (cartes de crédit, emprunts et prêts hypothécaires, par exemple) peut améliorer votre cote de solvabilité. Cependant, ne demandez pas un nouveau crédit simplement pour diversifier votre dossier!
  6. Envisagez de vous procurer une carte de crédit garantie. Si vous avez du mal à obtenir une carte de crédit ordinaire, une carte de crédit garantie peut vous aider à bâtir un dossier de crédit. Avec ce type de carte, vous devrez faire un dépôt de garantie, qui deviendra votre limite de crédit.
  7. Ne fermez pas sans raison un compte de crédit. Dans certains cas, fermer un compte de crédit peut nuire à votre cote de solvabilité, alors réfléchissez bien avant de le faire, surtout s’il s’agit de votre compte le plus ancien.

À propos de Laura Scheck

À propos de Laura ScheckLaura Scheck is the Vice President, Credit Cards.  She has spent her career in the Payments space, creating and delivering business, product and marketing strategies that centre on customer needs. In her current role, Laura leads the credit cards team as they look to maximize growth the cards portfolio through acquisition, borrowing behaviour and integrating our new loyalty partnership, Scene+.  Laura has consistently been involved in mentoring programs, including the CAFÉ Mentorship program in Canadian Banking and the Retail Payments Mentoring Program.

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Les moments clés de cet épisode :

1:24 – L’histoire de l’« origine » de la cote de crédit
2:06 – Qu’est-ce qu’une bonne cote de crédit?
2:27 – Peut-on obtenir une cote de crédit parfaite?
3:02 – Comment se calcule une cote de crédit?
3:32 – Les cinq principaux facteurs qui influencent les cotes de crédit
4:30 – La façon la plus courante de nuire à votre cote de crédit
5:50 – Une autre façon courante de diminuer sa cote sans le savoir
7:04 – Vérifier soi-même sa cote de crédit peut-il avoir des répercussions négatives sur cette dernière?
8:33 – L’utilisation de la totalité de la limite de votre carte de crédit a-t-elle une incidence négative sur votre cote de crédit?
9:34 – Accepter une limite de crédit plus élevée sur votre carte de crédit aura-t-il une incidence sur votre cote de crédit?
10:31 – Quels sont les moyens d’améliorer sa cote de crédit et en combien de temps peut-on le faire?
11:36 – Le meilleur moyen pour les nouveaux arrivants ou les étudiants de bâtir leur dossier de crédit
12:52 – Les attitudes ont-elles changé d’une génération à l’autre en matière de crédit?
13:40 – Le plus grand changement dans le paysage actuel du crédit que Laura a remarqué
14:52 – Les plus grands enseignements à tirer sur les cotes de crédit

Transcription:

Stephen Meurice : Pour beaucoup de gens, la cote de crédit est un pointage obscur qui surveille toutes nos opérations financières. Qu’est-ce qu’un bon pointage? Qu’est-ce qu’un mauvais pointage? Comment en sont-ils arrivés là? Cette cote à laquelle peu d’entre nous réfléchissent peut avoir d’énormes répercussions.

Laura Scheck : C’est vrai. La cote de crédit a une incidence importante sur la vie des gens, mais ceux-ci n’y portent pas souvent attention.

Stephen Meurice : Notre invitée d’aujourd’hui est Laura Scheck. 

Laura Scheck : La cote de crédit a une grande influence, surtout à l’âge adulte, lorsque vous voulez obtenir des cartes de crédit, des prêts hypothécaires, des prêts automobiles, etc. Il est donc bon d’en parler et de comprendre comment elle fonctionne.

Stephen Meurice : Laura est vice-présidente, Cartes de crédit à la Banque Scotia et est avec nous pour nous aider à comprendre la cote de crédit. Dans cet épisode, elle s’entretient avec Natalie Nanowski de notre équipe Perspectives. Elles briseront quelques mythes courants et expliqueront les principes de base. Quel pointage est bon? Quel pointage est mauvais? Qu’est-ce qui fait baisser votre cote? Et elles vous donneront, bien sûr, des conseils pour l’améliorer, parce que démystifier votre cote de crédit peut s’avérer très utile.

Laura Scheck : Vous savez, les gens se demandent si vous êtes solvable ou non. Cela ressemble à un jugement. Mais c’est vous qui contrôlez votre cote de crédit. Vous pouvez la surveiller. Vous pouvez prendre des mesures pour la maintenir en bonne santé. Et dans la mesure où vous le faites, vous avez l’impression d’être dans une position de contrôle sur votre propre santé financière. 

Stephen Meurice : Je m’appelle Stephen Meurice et bienvenue à Perspectives. Voici maintenant Natalie Nanowski. 

Natalie Nanowski : Laura, merci beaucoup d’être parmi nous aujourd’hui.

Laura Scheck : C’est un plaisir d’être avec vous.

Natalie Nanowski : Très bien, entrons dans le vif du sujet. Alors, faites-nous un petit résumé; quelle est l’histoire des cotes de crédit?

Laura Scheck : L’histoire de l’origine… 

Natalie Nanowski : Oui. [rire]

Laura Scheck : de la cote de crédit. Oui? L’histoire de la cote de crédit comme nous la connaissons aujourd’hui a débuté en 1989. Elle a été créée aux États-Unis par une société appelée Fair, Isaac and Company. Le nom a été tronqué et tout le monde l’appelle désormais la « cote FICO ». C’était un moyen pour les banques et les autres prêteurs de mieux connaître leurs clients et de normaliser le processus d’évaluation des prêts. C’est vraiment la base. Il s’agit en fait d’essayer de comprendre votre historique d’emprunt et de remboursement et la façon dont vous l’avez fait. C’est tout. La banque utilise ces renseignements pour déterminer comment vous prêter de l’argent, quel montant vous prêter, etc.

Natalie Nanowski : Je vois. Et rappelez-moi, qu’est-ce qu’une bonne cote de crédit? Parce que je sais que le pointage varie de 300 à 900.

Laura Scheck : Une bonne cote de crédit se situe entre 720 et 780. Une très bonne cote de crédit se situe dans les 800. La plupart des prêteurs canadiens pourront prêter de l’argent si la cote tourne autour de 660, mais ce n’est pas une règle absolue.

Natalie Nanowski : Je vois. Est-il possible d’obtenir ce pointage mythique et magique qu’est le 900, ou s’agit-il d’une licorne?

Laura Scheck : Techniquement, je suis certaine que tout est possible, c’est pourquoi un plafond a été fixé. Mais il est probablement très difficile à atteindre. Je crois que quiconque capable d’atteindre un pointage de 800 peut se sentir vraiment bien avec son crédit. Un pointage aux alentours de 750 est très bien. Mais beaucoup d’éléments influencent ce pointage. Je ne crois pas que vous puissiez le gérer avec autant de précision que d’autres éléments de vos finances. Le simple fait d’avoir une cote saine est donc une bonne chose. 

Natalie Nanowski : Je vois.

Laura Scheck : Vous semblez sur le point de me demander comment nous obtenons ce pointage, et c’est une bonne question, puisque les statisticiens rassemblent toutes sortes de renseignements différents et les utilisent.

Natalie Nanowski : Il semble en effet qu’il s’agisse d’un ensemble de pointages différents et aléatoires. Mais comment sont-ils calculés?

Laura Scheck : Aucun d’entre nous ne dispose des renseignements exacts. C’est une formule mathématique et statistique propriétaire qui est utilisée et la société FICO en est propriétaire. On peut dire sans risque de se tromper qu’il s’agit de rassembler un grand nombre de renseignements différents provenant d’autres sources et de les réunir pour créer un pointage normalisé. 

Le même calcul s’applique donc à tout le monde. Il n’est pas très évident de savoir en qui consiste exactement le calcul, mais nous pouvons vous parler de cinq facteurs principaux qui nous aideront à expliquer ce qui a une incidence, à la hausse ou à la baisse, sur votre cote. 

Natalie Nanowski : D’accord, quels sont ces cinq facteurs?

Laura Scheck : Le premier consiste donc à examiner votre comportement et votre historique de paiement. Payez-vous à temps? Payez-vous au bon moment? Effectuez-vous les paiements minimums? 

Ce facteur porte également sur la façon dont vous utilisez le crédit dont vous disposez. Si vous avez une limite de 10 000 dollars sur une carte de crédit, votre solde est-il toujours à 10 000 dollars ou avez-vous une petite marge de manœuvre pour porter un peu plus d’achats à votre carte? 

Ce facteur porte sur votre historique au fil du temps. La cote de crédit est donc un pointage réactif. Elle varie plus d’une fois par mois en fonction de nouveaux renseignements. Elle se base donc sur les résultats obtenus sur une longue période. 

Elle tient compte de vos nouveaux prêts ou de la fréquence à laquelle vous demandez un nouveau prêt. Plus vous présentez de demandes de crédit, plus la question de savoir pourquoi vous avez toujours besoin de plus d’argent entre en ligne de compte. 

Enfin, le dernier élément est le type de crédit que vous avez, c’est-à-dire la combinaison de produits. Avez-vous dix cartes de crédit? Avez-vous deux cartes de crédit et un prêt hypothécaire? Et quel est votre comportement par rapport à l’utilisation de ces différents produits?

Natalie Nanowski : Vous avez donc mis le doigt sur le sujet. Qu’est-ce qui peut avoir une incidence négative sur notre cote de crédit?

Laura Scheck : Je crois que ce que les gens font le plus souvent, c’est de demander plusieurs produits en même temps. Ainsi, si vous décidez que vous avez besoin d’une nouvelle carte de crédit, que celle que vous avez ne répond pas à vos besoins – il s’agit peut-être d’une carte à faible taux d’intérêt et vous souhaitez plutôt commencer à amasser des points et à en gagner pour les échanger contre des vacances, des produits alimentaires ou toute autre chose amusante –, ne demandez pas une carte similaire auprès de toutes les banques pour décider ensuite de choisir celle que vous obtiendrez en premier. Cela entraînerait de nombreuses vérifications de votre cote de crédit et une légère réduction de cette dernière.

Natalie Nanowski : Pourquoi est-ce une mauvaise chose? Que constatent les prêteurs?

Laura Scheck : Ils voient quelqu’un qui semble avoir vraiment soif de crédit. De nombreuses demandes sont présentées à une multitude d’institutions financières ou commerces différents pour obtenir le plus grand nombre de cartes différentes et la limite de crédit la plus élevée possible. 

Cela indique que la personne pourrait avoir des problèmes financiers. Il arrive parfois que des clients veuillent changer de programme de fidélité ou désirent recevoir des remises en espèces au lieu de points Scène+. 

Une seule vérification de crédit est donc faite pour une seule demande de carte de crédit. Si une personne demande soudainement dix cartes et tente d’obtenir des centaines de milliers de dollars de crédit auprès de plusieurs prêteurs différents, il y a de quoi s’inquiéter.

Natalie Nanowski : D’accord, il faut donc faire un peu de recherche au préalable pour savoir exactement quelle carte de crédit nous convient.

Laura Scheck : Exactement. Et c’est logique. Il y a tellement de cartes sur le marché. Vous devriez prendre un peu de temps pour déterminer où vous dépensez. Comment voulez-vous utiliser les récompenses? Quel type de carte vous permettra le mieux de le faire? Y a-t-il d’autres avantages?

Natalie Nanowski : Je vois.

Laura Scheck : Certaines personnes pensent également qu’il est préférable d’effectuer un paiement complet de temps en temps que d’effectuer le paiement minimum de façon régulière. Il est préférable de payer la totalité du solde en une seule fois si vous êtes en mesure de le faire. 

S’il vous est impossible de le faire, vous pouvez fractionner le paiement et payer le montant minimum chaque mois pour faire preuve de constance. Cela permet de mieux comprendre comment vous payez, quand vous payez et comment vous respectez vos engagements. 

Certaines personnes se disent : « Je ne peux même pas payer le solde minimum ce mois-ci, alors je vais attendre, je vais m’occuper de mes finances et je paierai la totalité du solde le mois prochain, ce qui me rapportera plus d’argent et sera avantageux pour la banque ou le prêteur ». Il vaut mieux essayer de trouver une solution pour faire le paiement minimum chaque mois.

Natalie Nanowski : Il est donc préférable d’effectuer un paiement minimum chaque mois sur notre carte de crédit plutôt que, disons, de laisser passer un mois et de payer la totalité deux mois plus tard, lorsque nous en avons les moyens.

Laura Scheck : Exactement. Donc, si vous avez l’argent nécessaire pour payer la totalité du solde, vous devez bien sûr le faire. Si ce n’est pas le cas et que vous vous dites : « Devrais-je ne rien payer ce mois-ci et économiser de l’argent pour tout payer le mois prochain? », cela nuira à votre cote de crédit. Il serait préférable, si vous devez faire un choix, de continuer à payer le minimum chaque mois afin de renforcer la constance. La constance est essentielle.

Natalie Nanowski : Je vois. Y a-t-il des mythes que vous avez entendus maintes et maintes fois au sujet des cotes de crédit et que vous aimeriez dissiper?

Laura Scheck : Je pense que l’un de ces mythes est que si vous vérifiez constamment votre cote de crédit, elle va baisser. Ce n’est pas le cas. Dans l’application de la Banque Scotia, par exemple, vous pouvez vérifier votre cote de crédit à tout moment. Peu importe le nombre de vérifications que vous faites, cela n’a pas d’incidence sur votre cote. 

C’est en fait un excellent outil pour rester informé. Il y a deux façons différentes d’examiner sa cote. Le baromètre indiquera Faible, Moyenne, Bonne, Très Bonne ou Excellente. La cote a-t-elle augmenté ou diminué au fil du temps? 

Et quelle en est la cause précise? C’est donc intéressant de le savoir. Cet outil vous aidera à obtenir des recommandations particulières à votre situation. Et puis, il y a une autre page qui illustre tout ce que vous avez fait [rires] avec votre cote de crédit. 

Ainsi, je peux retourner en arrière et voir des activités qui datent de plusieurs années, par exemple des cartes dont j’ai fermé le compte, mais pour lesquelles j’ai complètement remboursé le solde. Je peux voir quelques prêts hypothécaires et quelques prêts automobiles, et c’est vraiment intéressant de faire un suivi, même pour soi-même, pour voir comment on s’en sort.

Natalie Nanowski : Il est donc important de surveiller notre cote de crédit.

Laura Scheck : Je pense que oui. C’est un excellent bilan de santé financière. Assurez-vous que votre crédit est bon. Ces vérifications régulières vous aident également à savoir si quelque chose est étrange. Supposons donc qu’il y ait malheureusement un cas de fraude. Quelqu’un obtient une carte de crédit en votre nom sans que vous le sachiez.

Natalie Nanowski : Ce n’est pas bon.

Laura Scheck : Non, ce n’est pas bon. Si une personne obtient une carte de crédit en votre nom et ne la rembourse pas, vous pourrez voir dans votre dossier de crédit qu’une nouvelle carte a été émise – et ce n’est pas vous qui en avez fait la demande –̶ et vous pourrez appeler la banque pour qu’elle l’annule dans les plus brefs délais.

Natalie Nanowski : Je cherche à obtenir des éclaircissements sur un sujet sur lequel les gens se questionnent souvent. Supposons qu’une personne possède une carte de crédit avec une limite de 5 000 dollars. Est-ce une bonne idée de n’utiliser qu’une certaine portion de cette limite ou d’utiliser parfois la totalité des 5 000 dollars pour un achat au cours du mois?

Laura Scheck : Votre cote de crédit tient compte de tous les prêts que vous avez obtenus sur le marché. Supposons que vous ayez une limite de 5 000 $. Si vous utilisez la totalité de cette limite de 5 000 $ sur cette seule carte, mais que la limite de crédit sur les autres cartes que vous détenez n’est pas atteinte, tout ira probablement bien. 

Si vous utilisez toutes les limites de toutes vos cartes de crédit, cela commencera à avoir une incidence sur votre cote. Je crois donc que les gens s’accrochent au mythe voulant qu’atteindre 50 % de sa limite de crédit soit la bonne chose à faire. 

Ce n’est pas nécessairement vrai, selon le nombre de cartes dont vous disposez. Il s’agit plutôt d’utiliser le crédit dont vous avez besoin et de rembourser aussi vite que possible le solde. Parfois, il y a plus d’achats à faire dans un mois et la situation peut prendre un autre tournant. 

Je ne pense pas que cette situation ait beaucoup d’incidence sur la cote. Cependant, le fait d’être toujours au maximum de votre limite de crédit serait plus néfaste pour votre cote.

Natalie Nanowski : Parlons d’un autre sujet. Lorsque la banque communique avec nous pour nous informer qu’elle nous a préapprouvés pour une augmentation de notre limite de crédit, devrions-nous accepter cette limite plus élevée? Ou est-il préférable pour notre cote de crédit de conserver une limite plus basse?

Laura Scheck : Cela dépend de ce que vous allez faire de la limite. Donc, si vous pouvez accepter la limite et l’avoir pour quand vous en aurez besoin et savoir que si vous dépensez jusqu’à la limite ou presque, vous pourrez la rembourser, cela peut être utile pour vos finances. 

Si vous savez que vous êtes un acheteur impulsif et que vous considérez cela comme de l’argent gratuit supplémentaire que vous pourriez utiliser pour un quelconque achat, vous devriez refuser l’augmentation de la limite. 

Ce qui est bien, c’est que les banques vous demandent toujours d’autoriser une augmentation de votre limite de crédit. Elles ne l’appliqueront pas automatiquement à votre compte, ce qui vous permettra de garder le contrôle de vos dépenses et de vos finances et d’améliorer votre cote de crédit de cette façon.

Natalie Nanowski : Il s’agit donc d’une décision personnelle.

Laura Scheck : Tout à fait. C’est un peu comme si l’on construisait une relation avec les banques. Comme : « Vous m’avez donné de l’argent, je vous promets de vous rembourser. » Et en répétant ce cycle, comme dans toute relation, il est bon d’être constant au fil du temps.

Natalie Nanowski : Disons qu’une personne a une mauvaise relation avec son crédit [rire], qu’elle n’a pas effectué certains paiements à temps ou qu’elle a peut-être demandé plus de crédit qu’elle n’aurait dû. Quels sont les moyens dont elle dispose pour améliorer sa cote de crédit et dans quel délai peut-elle le faire?

Laura Scheck : Je pense que l’amélioration de sa cote de crédit se fait petit à petit. Il est très facile de faire baisser rapidement sa cote de crédit. Il est un peu plus difficile de la reconstruire. Je pense donc qu’il y a plusieurs éléments dont il faut tenir compte. Si vous avez beaucoup de produits différents, déterminez ceux pour lesquels vous pouvez effectuer les paiements les plus importants et les plus réguliers, et payez-les en premier. 

Assurez-vous que vous effectuez les paiements minimums ou les paiements prévus pour tous les produits que vous avez dans votre portefeuille. Je pense qu’il est également très important, si vous avez des difficultés et que vous savez que vous êtes dans une mauvaise passe et que vous ne pourrez peut-être pas rembourser un prêt dans les conditions prévues, de communiquer avec votre banque. 

Il existe souvent des programmes pour aider les clients à trouver un moyen de réduire le taux d’intérêt ou de trouver un autre calendrier de remboursement. Et parfois, lever la main et demander de l’aide de cette manière aboutit à des résultats optimaux.

Natalie Nanowski : Un point que les nouveaux arrivants ignorent probablement, c’est qu’en arrivant au Canada, ils n’ont pas de cote de crédit, même s’ils arrivent des États-Unis, où un système similaire est utilisé. Le dossier de crédit d’un nouvel arrivant n’est pas nécessairement transféré au Canada. Ils repartent donc de zéro. Donc, si vous êtes un nouvel arrivant ou si vous êtes, disons, un étudiant et que vous voulez bâtir votre dossier de crédit, quelle est la meilleure façon de le faire?

Laura Scheck : C’est intéressant que vous me posiez la question parce que je parlerai des étudiants et des nouveaux arrivants d’une manière un peu différente. Si vous êtes étudiant, les banques proposent d’excellents programmes adaptés aux étudiants, sachant que vous n’avez pas d’antécédents en matière de crédit. Vous pouvez donc ouvrir un compte bancaire et obtenir une carte de crédit. 

Votre limite de crédit sera un peu moins élevée. Mais c’est un excellent moyen d’entamer la relation, d’instaurer la confiance et de montrer que vous pouvez utiliser ce crédit à bon escient au fil du temps. Puis, à mesure que vous vieillissez et prenez en maturité, que vous gagnez un revenu plus élevé et que vous terminez vos études, votre limite de crédit peut être ajustée à votre situation, ce qui contribue à renforcer votre cote auprès des agences d’évaluation du crédit. 

Si vous venez d’arriver au pays, il existe des programmes similaires, notamment ceux de la Banque Scotia, mais aussi d’autres banques, qui vous permettent de profiter d’une limite de crédit et d’une carte de crédit. Vous pouvez ainsi commencer à montrer comment vous dépensez et à rembourser le solde. Au fil du temps, l’historique et les modèles de crédit, que tout le monde veut voir pour se sentir à l’aise d’accorder plus de crédit, se dessinent.

Natalie Nanowski : Et combien de temps cela prend-il en général? S’agit-il d’un processus d’un an?

Laura Scheck : Cela dépend de la personne et de la banque. Mais je dirai qu’en l’espace de quelques années, l’historique et les modèles donnent généralement un bon aperçu.

Natalie Nanowski : Je vois. Parlons un peu des attitudes et des conseils concernant le crédit, les cotes de crédit ou même l’endettement. Ceux-ci ont-ils changé d’une génération à l’autre?

Laura Scheck : Un peu, je pense. Ainsi, dans la génération Z, nous voyons beaucoup plus de gens manifester de l’intérêt envers les cartes de débit plutôt qu’envers les cartes de crédit (ils veulent éviter les dettes), qui veulent avoir de l’argent et pouvoir le dépenser, et qui suivent leur budget de très près. 

Ce qui est intéressant, et nous le constatons toujours, c’est qu’à mesure que les générations vieillissent, les gens se sentent un peu plus à l’aise avec l’endettement, qui fait partie de la vie quotidienne [rire]. 

Vous avez parfois besoin d’un peu plus d’argent pour acheter une voiture ou une maison ou verser un acompte pour louer une résidence. Je pense donc que les gens se sentent plus à l’aise avec le temps. Mais je pense que ce qui change le plus actuellement, c’est que les gens s’intéressent de plus en plus aux prêts et aux achats à tempérament. 

Vous pouvez donc faire un achat, quelque chose que vous ne pensiez pas devoir acheter, par exemple un nouveau réfrigérateur si le vôtre cesse de fonctionner. Ou bien il peut s’agir d’une occasion vraiment spéciale et vous devez dépenser un peu plus que vous ne le pensiez pour, je ne sais pas, par exemple, une robe de demoiselle d’honneur pour un mariage. 

Ce que j’ai souvent fait! Vous pouvez faire cet achat et, au lieu de le payer en une seule fois, vous pouvez le répartir en plusieurs versements. Cela permet d’alléger la charge. Vous continuez à rembourser en peu de temps. Vous pouvez toujours établir un budget en fonction du montant et il s’agit davantage d’un microprêt à court terme que d’un prêt pour un grand projet dont vous pourriez avoir besoin.

Natalie Nanowski : Et ces microprêts ont une incidence sur notre cote de crédit, n’est-ce pas?

Laura Scheck : Oui, ils ont effectivement une incidence sur votre cote de crédit.   Ce qui est bien, c’est que les microprêts qui sont offerts par la Banque Scotia n’augmentent pas le crédit que vous avez déjà. Ils sont donc octroyés dans le cadre d’un plan de crédit offert sur votre carte de crédit. 

Aucune nouvelle vérification de crédit n’est faite auprès de l’agence d’évaluation du crédit ou d’un nouveau prêteur. Ils s’inscrivent dans le cadre de ce que la banque a déjà accepté de vous prêter. De plus, le remboursement est plus facile, car il est imputé au solde à rembourser de la carte de crédit.

Natalie Nanowski : C’est certain. Quant à ceux qui s’en tiennent à leur carte de débit, ils n’obtiennent pas vraiment de cote de crédit parce qu’ils utilisent simplement l’argent qu’ils ont. C’est bien ça?

Laura Scheck : Exactement. Et ils manquent peut-être une occasion de gagner des récompenses.

Natalie Nanowski : Très bien. En guise de conclusion, quelles sont les grandes leçons ou quels sont les enseignements que vous aimeriez que les gens retiennent lorsqu’ils pensent aux cotes de crédit?

Laura Scheck : Tout d’abord, n’oubliez pas qu’il s’agit d’un pointage réactif. Il varie tout le temps. Ainsi, la cote de crédit que vous aviez il y a cinq ans peut être bien meilleure ou même un peu moins bonne qu’elle ne l’est aujourd’hui. 

Il s’agit d’une question à suivre de près. Vous avez ainsi le sentiment de contrôler votre cote de crédit. Vous savez, les gens se demandent si vous êtes solvable ou non. Cela ressemble à un jugement, mais vous avez le contrôle de votre cote de crédit. Vous pouvez la surveiller. 

Vous pouvez prendre des mesures pour la maintenir en bonne santé. Et dans la mesure où vous le faites, vous avez l’impression d’être dans une position de contrôle sur votre propre santé financière.

Natalie Nanowski : Très bien, Laura, merci beaucoup de votre présence aujourd’hui et d’avoir brisé quelques mythes sur la cote de crédit.

Laura Scheck : Merci pour votre accueil.

Natalie Nanowski : Je me suis entretenue avec Laura Scheck, vice-présidente, Cartes de crédit à la Banque Scotia. La série de balados Perspectives est réalisée par moi, Natalie Nanowski, Stephen Meurice, Armina Ligaya et par notre producteur, Andrew Norton, qui prétend avoir une cote de crédit de 950, même si nous venons de faire une entrevue à ce sujet et nous savons que ce n’est pas possible.