Sur la patinoire, on surnomme Nicole Durand la « princesse rose », en raison de la couleur particulière de la luge qu’elle utilise pour jouer au hockey. Le surnom est trompeur...

« À première vue, je suis petite et je ne m’aventure pas d’emblée près des bandes, explique-t-elle. Mais je lutte férocement pendant la partie. »

Atteinte de spina-bifida et d’hydrocéphalie à sa naissance, la jeune femme de 29 ans s’est lancée dans le hockey sur luge sur le tard, mais au fil des ans, le sport a changé sa vie. Le hockey lui a permis de sortir de sa coquille, d’apprendre et de tisser des liens d’amitié avec d’autres athlètes handicapés. En outre, Nicole Durand a joué un rôle crucial dans le développement du hockey sur luge en Nouvelle-Écosse.

« Lorsque je saute sur la patinoire avec ma luge, un sentiment de liberté s’empare de moi, affirme-t-elle dans le film documentaire Hockey 24, dont la première aura lieu ce weekend. Je ne pense pas aux défis que je dois surmonter toute la journée. Je ne pense qu’au hockey. »

Nicole Durand, joueuse de hockey sur luge (à droite), a joué un rôle crucial dans le développement du sport en Nouvelle-Écosse.

Le 17 novembre 2019, la Banque Scotia a demandé aux Canadiens de lui envoyer des vidéos et des photos démontrant la place du hockey dans leur vie. Des milliers ont répondu à l’appel et Hockey 24, un film documentaire de 90 minutes en est le résultat final. Il illustre le rôle du sport dans la vie de nombreux Canadiens et la passion qui les anime, et ce, peu importe le niveau ou les circonstances du jeu.

Le film utilise les images captées à l’échelle du pays, ainsi que des scènes filmées par 25 équipes de documentaristes et cinéastes de renom, afin d’offrir un aperçu du hockey dans le quotidien canadien. Conçu, monté et réalisé par The Mark, le film montre différents aspects du sport, des jeunes qui se lèvent à l’aube pour se rendre à leur pratique à la partie de hockey organisée en pleine nuit sur un étang gelé.

Hockey24 sera diffusé en grande première sur Sportsnet et Sportsnet NOW le 24 mai, et sera disponible sur le site web de Hot Docs du 25 mai au 30 juin. Une version sous-titrée en français sera diffusée sur TVA Sports et TVA Sports direct le 31 mai.

La sortie du film a lieu à un moment où les fans sont assoiffés de hockey et de sports, la plupart des ligues professionnelles, y compris la Ligue nationale de hockey, étant en pause en raison de la pandémie de COVID-19.

« Dans le contexte actuel où la distanciation sociale est de mise, les Canadiens s’ennuient de beaucoup de choses, dont le hockey et les éliminatoires de la LNH à n’en pas douter. Le film Hockey 24 nous a permis de présenter des histoires inspirantes de tout le pays, qui témoignent de l’impact de ce sport dans notre vie de tous les jours, explique Clinton Braganza, chef du Marketing à la Banque Scotia. Nous espérons que les Canadiens seront à l’écoute le 24 mai pour célébrer ce sport et les personnes qui le font rayonner. »

La trame principale du film est le hockey, mais les gens et leurs histoires sont variés et proviennent de tous les coins du pays. Nous y voyons notamment Quinn Kinsella, un garçon de neuf ans atteint de fibrose kystique qui joue pour les Sabres de Flamborough ; Jayna Hefford, qui a remporté cinq médailles d’or olympiques avec l’équipe canadienne de hockey féminin ; et Ainslie Bien-Aimé, originaire de Montréal qui aidé une équipe haïtienne à remporter le championnat mondial de hockey-balle.

Rêvant d’une vie meilleure, les parents d’Ainslie ont immigré au Canada peu de temps avant sa naissance. Ainslie explique que pendant son enfance à Montréal, ses parents ont beaucoup insisté sur l’importance des sports d’équipe pour le garder sur le « droit chemin ».

La couleur de sa peau attirait beaucoup l’attention lorsqu’il a commencé à jouer au hockey.

« Quand j’étais jeune, j’arrivais à l’aréna et tout le monde me regardait. C’était évident qu’un noir qui joue au hockey était une chose inhabituelle, » explique-t-il.

Ainslie Bien-Aimé, joueur de hockey de Montréal a aidé une équipe haïtienne à remporter le championnat mondial de hockey-balle. Sur la photo, il est accompagné de son fils

Toutefois, son casque le protégeait de l’injustice présente sur la glace.

Il explique que son casque masquait la couleur de sa peau, de sorte qu’il était traité comme tous les autres joueurs. Il avait l’impression d’être imbattable.

« Quand je mettais mon casque, je devenais comme Batman ou Superman. Je me sentais comme un superhéros, dit-il dans le documentaire. Je montrais à tous ces gens que j’étais comme eux, peut-être même meilleur. »

En 2015, Ainslie a enfin eu l’occasion de montrer au reste du monde que l’équipe d’Haïti – composée en grande partie de joueurs haïtiens nés à Montréal – était effectivement imbattable lorsqu’elle a remporté le championnat mondial de hockey-balle.

Ce serait un euphémisme de dire que cette victoire était inattendue. Ainslie raconte que lorsque l’équipe d’Haïti s’est présentée au tournoi en Suisse, on a cru qu’elle faisait partie du spectacle de la mi-temps.

Remporter le championnat, en battant notamment les équipes d’Arménie et de France, était une première pour Haïti, affirme Ainslie.

En outre, cette victoire a permis de montrer les Haïtiens sous un nouveau jour, plus positif. On a oublié, le temps du championnat, les ouragans et les nombreux défis que doivent relever les pays antillais. Cette victoire a également permis de changer l’image des joueurs de hockey de couleur.

« Le fait qu’une équipe de hockey noire remporte un championnat a permis à la communauté noire de Montréal de se faire valoir, » explique Ainslie.

Le hockey demeure un élément important dans la vie d’Ainslie, puisqu’il continue de pratiquer le sport à titre de joueur et d’entraîneur. Au travail, chez Fuel Transport Inc., où il occupe le poste de directeur de l’amélioration des processus, Ainslie à l’occasion de revoir régulièrement plusieurs de ses anciens coéquipiers de hockey-balle.

Les défis qu’il a dû surmonter, plus jeune, au sein de son équipe de hockey lui ont permis de tirer plusieurs leçons qui s’appliquent maintenant dans sa vie personnelle et professionnelle. Il espère que le sport contribuera également à bien préparer son fils pour l’avenir.

L’environnement positif et les leçons qui peuvent être tirées de la pratique du sport sont mis de l’avant dans les différents récits du documentaire Hockey 24, ajoute-t-il.

« Non seulement mon fils aura-t-il du plaisir à jouer avec ses amis, mais il aura l’occasion d’entretenir des relations positives avec ses coéquipiers et ses entraîneurs. Le hockey peut être une influence positive dans votre vie. »

 

  • Pour obtenir de plus amples renseignements sur le documentaire et sur sa diffusion, visitez le site Hockey24.film.