Deux employés de la Banque Scotia, qui sont aussi des réservistes militaires, quittent leur famille et leur emploi quotidien pendant plusieurs mois pour se rendre en Lettonie dans le cadre de la contribution du Canada à la mission de défense et de dissuasion de l’OTAN dans cet État balte.
Le Canada est un acteur clé de l’opération REASSURANCE depuis 2014 et dirige actuellement la Brigade multinationale de l’OTAN – Lettonie, avec plus de 2 000 membres des Forces armées canadiennes sur le terrain servant aux côtés de militaires d’un grand nombre d’autres pays de l’OTAN. Cette mission est actuellement le cadre du plus grand déploiement militaire à l’étranger du Canada.
Luis Fernando Orellano-Castillo, directeur principal, Gouvernance des données à la Banque Scotia et capitaine du 7th Toronto Regiment Royal Canadian Artillery, est déjà à Riga, la capitale lettonne, où la mission est basée. Officier de la logistique, il est le commandant adjoint de l’unité de soutien des services techniques. Il veille à ce que les troupes disposent de tout ce dont elles ont besoin, des munitions aux vêtements, en passant par les moyens de transport et les radiateurs portatifs, et bien plus encore.
M. Orellano-Castillo n’était pas censé être déployé avant décembre, mais on lui a demandé s’il pouvait partir plus tôt pour remplacer un officier qui était là depuis longtemps. Lorsqu’il a reçu l’appel, qui prolongeait son déploiement de six à neuf mois, il savait qu’il devait obtenir des autorisations, à commencer par celle de sa femme.
« Il y a eu quelques larmes, ce n’était pas facile », a-t-il déclaré.
Le plus dur est de manquer Noël et les anniversaires de ses trois enfants dans l’adolescence. Malgré cela, il affirme que sa famille comprend pourquoi il est important pour lui de répondre présent à cet appel.
« Je ne le fais pas seulement pour moi ou pour le Canada, mais aussi pour ma famille, a-t-il déclaré. Cela peut sembler romantique, si je puis dire, mais on ne fait pas cela pour se sentir bien. Je devais le faire parce que je devais protéger ma famille, mon pays et mes proches. Il ne s’agit pas seulement de revêtir un uniforme, mais de répondre à l’appel du devoir. »
Un tiers des membres des Forces armées canadiennes sont des réservistes
Il avait également besoin de l’accord de son employeur, ce qui n’a pas posé de problème.
« La Banque m’a soutenu à 100 %. Chaque fois que je demande à la Banque, la réponse est “oui”. »
Les réservistes représentent près d’un tiers des Forces armées canadiennes et reçoivent une formation de même niveau que celle de leurs homologues à temps plein. M. Orellano-Castillo a rejoint la Réserve en 2015, à l’âge de 42 ans. La formation était difficile et ses collègues, beaucoup plus jeunes, l’appelaient « grand-père », mais en tant qu’immigré colombien, il y voyait un moyen de rendre à son pays d’adoption ce que ce dernier lui avait donné.
Luis Fernando Orellano-Castillo lors de l'événement du Jour du Souvenir.
« C’est une façon de montrer ma reconnaissance, a-t-il déclaré lors d’une entrevue réalisée depuis la base en Lettonie. Je suis au Canada depuis 23 ans, et au cours de ces 23 années, j’ai tout eu : ma maison, mes enfants nés au Canada, tout. Il n’y a pas de meilleure façon de rendre la pareille qu’en ayant l’honneur de porter l’uniforme du pays et de servir sous les drapeaux. »
Joseph Curry est premier directeur de la Sécurité physique à la Banque Scotia, mais aussi major et commandant adjoint du régiment d’infanterie Lorne Scots de la Réserve de l’Armée de terre. Il sera déployé en Lettonie – son troisième déploiement à l’étranger – peu après le jour du Souvenir.
En tant qu’officier supérieur du renseignement, il dirige des équipes chargées d’évaluer et de gérer les risques pour les forces armées. En Lettonie, son travail sera axé sur la protection des forces, et l’évaluation et la surveillance des risques potentiels et des menaces pour le personnel.
Bien qu’aucun membre de sa famille n’ait fait partie des Forces armées, M. Curry a rejoint la Réserve en 2007. Les Forces armées canadiennes (FAC) étaient alors en Afghanistan depuis 6 ans sur les 14 que devait durer ce déploiement, au cours duquel 158 de leurs membres ont été tués. Ce déploiement a commencé après les attaques terroristes du 11 septembre. M. Curry a déclaré que ces attaques l’ont rendu très conscient des dangers du monde et qu’il a décidé de s’impliquer pour contribuer à les contrer.
« J’avais des proches qui avaient décidé de s’engager et d’aller à l’étranger pour servir, et j’ai senti que c’était quelque chose que je devais faire moi aussi, a-t-il déclaré lors d’une entrevue à Toronto. Je n’ai jamais pensé qu’il s’agirait d’un projet à long terme. Je pensais que j’irais servir à l’étranger, en Afghanistan, et que je reviendrais, et que ce serait tout. »
Joseph Curry au Koweït.
Le Réseau des vétérans et vétéranes de la Banque Scotia soutient le personnel militaire actuel et ancien
Dix-huit ans plus tard, et après un nouveau déploiement au Koweït en 2015, M. Curry est toujours dans la Réserve. Cela implique de consacrer deux soirées par semaine et une fin de semaine par mois à l’entraînement, et parfois deux semaines en été à l’entraînement en groupe. Comme M. Orellano-Castillo, il a bénéficié du soutien de la Banque, tant grâce aux politiques visant à répondre particulièrement aux besoins des réservistes, que grâce à l’appui de sa hiérarchie.
« Lorsque je leur ai dit que j’avais besoin de cinq mois de congé pour participer à l’opération REASSURANCE, je me suis senti totalement soutenu. Tout le monde a été absolument incroyable. »
Kim Poplestone en sait quelque chose. Elle est première directrice, Services de la société à la Banque Scotia et, jusqu’à récemment, elle coprésidait le Réseau des vétérans et vétéranes de la Banque Scotia, un groupe de ressources pour les employées et employés qui soutient le personnel militaire, actuel et ancien, au sein de la Banque et offre un forum pour le réseautage, la formation, le mentorat et l’avancement.
Mme Poplestone a participé à la création du Réseau des vétérans et vétéranes de la Banque Scotia il y a sept ans. Bien qu’elle n’ait pas non plus de militaires dans sa famille, elle a été touchée par ses rencontres avec des vétérans et vétéranes qui cherchaient un emploi à la Banque Scotia. Certaines de ces personnes avaient du mal à passer du monde militaire au travail civil et avaient besoin d’aide pour rédiger leur curriculum vitae et passer des entretiens.
« J’étais tout simplement passionnée par l’idée de les aider à raconter leur histoire et à mieux se préparer à une carrière dans une banque, explique Mme Poplestone.
Le Réseau des vétérans et vétéranes compte aujourd’hui environ 400 membres, vétérans ou réservistes actifs. Outre le fait qu’il leur offre une communauté, il a contribué à améliorer les avantages accordés aux réservistes qui ont besoin de s’absenter de leur travail pour remplir leurs obligations militaires.
Les politiques de la Banque Scotia en matière de congés ont été mises à jour pour soutenir les réservistes
Lorsque le déploiement de réservistes a commencé pour participer aux efforts de réponse à la Covid, la Banque a voulu les aider en leur accordant une indemnité pendant leurs déploiements. L’an dernier, la Banque Scotia a mis à jour ses politiques en matière de congés afin d’alléger davantage le fardeau financier des réservistes et de leurs familles lors de déploiements, que ce soit à l’étranger ou au pays.
Le Réseau des vétérans et vétéranes a également organisé des événements, notamment l’expo Bravoure et Vision l’automne dernier et le symposium sur l’emploi des vétérans et vétéranes dans le cadre des Jeux Invictus plus tôt cette année, réunissant des membres des Forces armées canadiennes, des acteurs du milieu des affaires canadien et des organismes de soutien aux militaires, afin de trouver des moyens de venir en aide aux vétéranes et vétérans et aux réservistes grâce à des initiatives de recrutement, de rétention et de soutien.
Les Jeux Invictus, un événement créé en partenariat avec la Fondation Les Fleurons glorieux, entre autres, ont donné lieu à la publication de la Déclaration du Canada sur les employeurs prêts à embaucher les anciennes combattantes et les anciens combattants. Cette déclaration, signée par un certain nombre de grandes entreprises canadiennes, constitue un engagement à soutenir et à développer les occasions d’emploi pour les vétéranes et vétérans militaires du pays.
« Le symposium a été une excellente occasion de réunir des acteurs du milieu des affaires canadiens et des militaires pour discuter des moyens d’améliorer les politiques de soutien aux vétérans et vétéranes et à leurs familles », a déclaré Mme Poplestone.
Selon M. Curry, des organisations comme la Banque Scotia et d’autres qui soutiennent le travail des réservistes et des vétéranes et vétérans bénéficient de l’environnement sécuritaire du Canada et des lieux où elles mènent leurs activités, ce qui est bon pour l’environnement commercial. Il qualifie cette situation de « gagnant-gagnant-gagnant ».
« C’est bon pour les Forces armées canadiennes, c’est bon pour le soldat-citoyen et la soldate-citoyenne, et le ou la réserviste qui sert son pays, et c’est bon pour la communauté des affaires, qui a besoin d’un environnement sûr et sécurisé », a déclaré M. Curry.
À l’approche du jour du Souvenir – et à d’autres moments de l’année – M. Orellano-Castillo a une demande simple pour les Canadiennes et les Canadiens, dont beaucoup ne connaissent pas le travail accompli par les militaires, notamment l’engagement important du Canada dans la mission de l’OTAN en Lettonie.
« Si vous voyez une personne en uniforme, arrêtez-vous et remerciez-la. Cela mettra du soleil dans sa journée. »