Par Sarah Walker
Lorsque Devon Lacombe, qui occupe un poste de vice-présidente à la Banque Scotia, repense à ce qui a façonné son approche du travail, ce n’est ni son diplôme d’Harvard ni sa première offre d’emploi qui lui viennent d’abord à l’esprit, mais plutôt le terrain de sport sur lequel elle a évolué.
«J’ai toujours aimé me mettre au défi et repousser les limites, autant sur le plan académique qu’athlétique, et le sport a toujours occupé une grande place dans ma vie, raconte Mme Lacombe. J’adore travailler en équipe pour accomplir des choses difficiles, produire de bons résultats, nous soutenir et nous encourager mutuellement.»
Un tableau de bord pour son parcours professionnel
Cette volonté de relever les défis difficiles a été cruciale au fil de sa carrière. Elle cherche systématiquement à prendre des risques sur le plan professionnel, en se reposant sur son cadre décisionnel qui considère les changements de carrière comme des manœuvres stratégiques.
«J’ai créé un tableau de bord qui inclut des conditions non négociables, car pour accepter un emploi, celui-ci doit répondre à certaines de mes exigences, explique Mme Lacombe. Il ne faut faire aucun compris quant aux aspects non négociables, mais il est bien souvent plus facile d’en faire quelques-uns. Par exemple, vous recevez une offre d’emploi et pour vous convaincre, on use de flatteries et on vous comble d’éloges. Vous vous dites alors que ça pourrait fonctionner et vous acceptez de faire des compromis. Vous vous retrouvez ensuite à occuper un emploi qui ne vous convient pas du tout à cette étape de votre vie professionnelle.»
Ce tableau de bord a évolué au fil des années, chaque fois que les priorités de Mme Lacombe ont changé sur le plan personnel. Il l’a également guidée dans tous les changements de carrière majeurs qu’elle a effectués. Tout juste sortie de Harvard, au moment de choisir entre deux entreprises de premier plan, elle a choisi de travailler pour un chef inspirant. Une fois diplômée de l’école de gestion, elle a découvert que l’innovation et l’expérience client étaient pour elle deux éléments indispensables. Durant les années consacrées à fonder une famille, la flexibilité de son horaire est devenue un élément non négociable.
L’emploi qui répond à toutes ses exigences
Le poste de vice-présidente, Placements des particuliers à la Banque Scotia, représente le point culminant de tout ce qui la motive et répond à toutes les exigences figurant à son tableau de bord. «J’adore tous les aspects de la responsabilité à l’égard des produits. J’aime être responsable de chacune des facettes d’un produit et être responsable des résultats», explique-t-elle.
Mais ce n’est pas seulement la responsabilité qui la stimule, mais également la possibilité d’avoir une incidence positive. Sa passion pour les services bancaires aux particuliers est ancrée dans le fait de pouvoir aider la population canadienne à atteindre ses objectifs financiers. Il peut être difficile de s’y retrouver dans le système financier, mais son travail contribue à offrir aux Canadiens et aux Canadiennes des options pouvant les aider à épargner et à réaliser leurs rêves, notamment son travail en lien avec le lancement de produits, comme le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété.
Mme Lacombe croit que la passion et l’énergie qu’elle investit dans son travail viennent du fait qu’elle a appris, au fil des années, à se fier à son instinct.
L’intuition et la mise en place d’une stratégie pour la soutenir
«Vous devez faire confiance à votre instinct professionnel, surtout lorsqu’il tente de vous dire que quelque chose ne va pas. N’ignorez pas votre intuition. Ne vous contentez pas d’un statu quo. Si vous sentez que quelque chose cloche, c’est probablement le cas… et il y a toujours d’autres options à considérer.»
Toutefois, écouter son instinct ne signifie pas qu’il faut agir précipitamment. Mme Lacombe encourage les gens à prendre des mesures dictées par leur instinct, mais en leur recommandant de prendre du recul pour découvrir ce qui se cache derrière cette impression plutôt que d’apporter des changements immédiats.
L’inconfort comme un signe de croissance
Mme Lacombe a appris au fil du temps que la croissance s’effectue presque toujours en dehors de notre zone de confort. Elle conseille aux gens qu’elle encadre d’oser prendre des risques dans leur carrière, ce qu’elle n’a pas hésité à faire à l’occasion. En se fiant au tableau de bord qu’elle a dressé, elle a accepté un poste qui impliquait une importante baisse de salaire sur le moment, mais qui lui a permis d’acquérir les compétences dont elle avait besoin et qui a ouvert de nouvelles possibilités pour le développement de sa carrière à long terme. «Un pas vers l’arrière ou de côté est parfois ce qui nous permet de faire de plus grands pas vers l’avant», explique-t-elle. Aujourd’hui, elle recherche activement l’inconfort, par exemple en essayant de trouver des occasions d’apprentissage qui la sortent légèrement de sa zone de confort.
«Je vois tellement de personnes qui acceptent un nouvel emploi en se disant qu’elles peuvent aisément assumer toutes les responsabilités inhérentes au poste. Et vous savez quoi? Après six mois, elles éprouvent déjà un profond ennui, affirme-t-elle. N’hésitez pas à aller de l’avant, à faire un pas de côté ou à prendre du recul, mais ne restez pas immobile. Si votre travail ne vous apporte pas entière satisfaction, essayez quelque chose de différent.»
«La première fois que vous occupez un poste où vous ne vous sentez pas à la hauteur, pour vous rendre compte par la suite que vous arrivez à faire votre travail, vous continuez à avancer et vous gagnez en confiance. J’ai appris au fil de ma carrière que c’est en faisant des choses qui me font peur et en les faisant avec succès que je renforce ma confiance.»
Le parrainage n’a rien à voir avec la chance, c’est une stratégie
Lorsque vient le moment de trouver une personne qui voudra vous encadrer, Mme Lacombe préconise une approche à la fois stratégique et sincère, un peu comme celle requise pour faire partie de l’alignement de départ.
« J’ai appris dans le monde du sport qu’il faut travailler fort pour faire partie de la formation partante. Personnellement, je ne me sens pas à l’aise de demander à quelqu’un qui ne connaît pas mon travail de me parrainer. Je dois d’abord lui montrer ce dont je suis capable, et tous les jours, je travaille en ce sens.» Au cours de sa carrière, elle a sauté sur les occasions de faire valoir ses compétences auprès de personnes influentes. «J’ai toujours travaillé en collaboration avec mon supérieur pour m’assurer d’avoir l’occasion de montrer mon travail et d’obtenir l’avis d’un plus grand nombre de personnes.»
La gestion de l’énergie comme une ressource limitée
Enfin, et d’un point de vue un peu plus concret, Mme Lacombe suggère que pour exceller dans ce que l’on fait, il faut être à l’écoute de son corps et gérer son énergie stratégiquement.
«Pour ma part, je m’écoute et j’écoute mon corps. Il y a des moments où je déborde d’énergie et d’autres où je me sens un peu plus fatiguée et m’arrête plus rapidement, explique-t-elle. Il y a toujours du travail à faire. Parfois, ce sont les échéanciers qui dictent votre charge de travail, mais souvent, c’est vous qui décidez. Soyez à l’écoute de votre corps et de vos besoins en dehors du travail. Maintenir un équilibre est essentiel pour réussir.»
Pour Mme Lacombe, réussir se résume à relever des défis et à plonger dans ce qu’elle aime faire.
«Ne vous torturez pas l’esprit chaque fois que vous changez de direction dans votre carrière. Agissez de façon consciente et réfléchie. Un seul emploi ne déterminera pas le succès ou l’échec de l’ensemble de votre carrière. Chaque défi relevé vous rendra plus solide, et vous tirerez de précieuses leçons de chaque revers. Ne cessez jamais de repousser vos limites pour continuer de croître.»
Cet article a été publié pour la première fois dans Women of Influence et est republié avec permission.