Lorsque Hope Sanderson a vu plus d’une centaine de jeunes autochtones monter sur scène à l’Université métropolitaine de Toronto ce printemps – dont beaucoup se produisaient devant une foule pour la toute première fois – elle a été submergée par l’émotion.

«J’ai pleuré de fierté en coulisses toute la soirée. Je sais ce qu’ils ont dû surmonter pour être là. Les tapes dans les mains, la joie sur leurs visages – c’est ce qui motive toutes nos actions», déclare-t-elle.

Mme Sanderson est cheffe de la direction de l’organisme caritatif national Outside Looking In (OLI), qui utilise le pouvoir de la danse pour faire grimper le taux de diplomation au secondaire et inspirer les jeunes autochtones des régions éloignées du Canada. Fondé il y a 18 ans, OLI s’associe à des communautés autochtones pour mettre en œuvre un programme d’un an qui permet aux étudiants et étudiantes du secondaire d’acquérir un crédit en danse.

Quaid McDougall, 19 ans, de la Première nation Wasagamack au Manitoba, a réalisé son rêve d’enfance en étant accepté dans le programme.

Quaid

Quaid McDougall, participant d’OLI, en train de se faire maquiller avant la représentation.

«Je n’étais qu’en sixième année lorsque j’ai entendu parler d’OLI pour la première fois. J’aimais déjà la danse, alors l’idée d’obtenir un crédit en me consacrant à l’une de mes passions me réjouissait», explique-t-il.

Des taux de diplomation plus élevés que la moyenne nationale pour les participants et participantes du programme

Les étudiants et étudiantes souhaitant intégrer le programme doivent maintenir un taux moyen d’assiduité à l’école et une moyenne générale de passage de 80 %. Soutenu par la Banque Scotia, le programme de danse d’OLI pour la communauté autochtone a contribué à faire passer le taux de diplomation des participants et participantes résidant dans une réserve des Premières Nations de 45 % à 96 %, soit un taux supérieur à la moyenne nationale canadienne de 84 %.

«Ces enfants vivent dans des endroits dénués de tout, y compris de centres commerciaux, de centres communautaires, et parfois même de routes pavées», explique Mme Sanderson.

«Un exutoire structuré et créatif comme la danse leur donne un projet et une raison de rester à l’école.»

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«Mon avenir me semble radieux maintenant. Grâce à OLI, j’ai appris qu’il fallait avancer pas à pas et se concentrer sur un objectif plus important.»  

Quaid McDougall, participant d’OLI

Chaque année, le programme se conclut par un camp de danse de deux semaines et une représentation professionnelle sur scène à Toronto, où une centaine d’élèves se réunissent pour présenter des chorégraphies alliant hip-hop et danse traditionnelle au son de tambours et de violons, le tout dans une thématique ancrée dans la culture autochtone. Le plus récent spectacle, en mai, se déroulait sous le thème du feu et était entrecoupé de montages vidéo dans lesquels les participants et participantes expliquaient ce que symbolise le feu, pour eux, sur le plan culturel et personnel.

Selon Mme Sanderson, la voix des jeunes est au cœur de l’événement.

«Ils ne font pas que danser; ils racontent leur propre histoire.»

Plusieurs instructeurs d’OLI sont d’anciens participants du programme devenus chorégraphes professionnels rémunérés pour le spectacle.

«Je me souviens de mon tout premier spectacle. Je suis passé de l’excitation à la nervosité, au sentiment de ne pas être à la hauteur… puis à celui d’une grande réussite, comme si nous avions accompli quelque chose tous ensemble», se remémore M. McDougall.

Bien qu’il étudie actuellement les affaires au Red River College, M. McDougall s’est fixé comme objectif de devenir un jour chorégraphe rémunéré pour OLI.

«Mon avenir me semble radieux maintenant. Grâce à OLI, j’ai appris qu’il fallait avancer pas à pas et se concentrer sur un objectif plus important», affirme-t-il.

Outside Looking In performers on stage

Les participants d’OLI, sur scène lors de la représentation de fin d’année, Université métropolitaine de Toronto, mai 2025.

ScotiaINSPIRE : un allié d’OLI depuis 2016

Selon Mme Sanderson, en dépit de ses nombreux succès, l’organisation fait face à des défis de taille. Les déplacements sont coûteux, certains vols aller-retour vers des régions éloignées coûtant jusqu’à 6 000 dollars. Les besoins en matière de santé mentale, particulièrement à la suite de la pandémie, engendrent également des frais importants.

«Nous recherchons constamment du financement», déclare Mme Sanderson. «Notre équipe de dix personnes tente de servir l’ensemble du pays tout en adoptant un modèle de croissance responsable.»

Par l’entremise de ScotiaINSPIRE, l’initiative d’investissement communautaire de la Banque Scotia de 500 millions de dollars visant à renforcer la résilience économique des personnes, des familles et des collectivités, la Banque souhaite contribuer à la croissance et à la réussite d’OLI. Le financement de 600 000 $, échelonné sur une période de trois ans (de 2024 à 2026), appuiera le programme de danse d’OLI et son expansion afin qu’il puisse être offert dans 20 communautés d’ici 2028, où on estime que le nombre de participants et participantes se chiffrera à 1 000.

«À la Banque Scotia, nous reconnaissons l’importance de soutenir les jeunes vulnérables des régions éloignées tout au long de leur parcours vers la diplomation et la réussite à long terme», affirme Meigan Terry, cheffe, Durabilité et Impact social à la Banque Scotia. «Nous sommes fiers de travailler avec OLI et d’être témoins de la croissance de leurs étudiants et étudiantes, qui s’épanouissent grâce à la danse.»

Mme Sanderson se dit reconnaissante, entre autres, du soutien généreux et du financement.

«Une grande partie de notre réussite repose sur les bénévoles d’organisations comme la Banque Scotia, qui préparent des collations pour 800 enfants, les acclament dans les coulisses et s’occupent du kiosque de vente. Nous les appelons nos gens du village, car il faut vraiment un village pour faire ce genre de travail», conclut-elle.