« Si vous croyez aux droits fondamentaux de la personne et à la liberté, la Fierté vous concerne. »

Cette idée est l’un des messages essentiels transmis par Caleb Goodman, président du conseil d’administration de Rainbow Railroad, une organisation mondiale à but non lucratif fondée en 2006 qui œuvre pour la sécurité des personnes LGBTQI+ en danger à travers le monde.

Caleb Goodman a participé à une causerie lors de notre célébration du Mois de la Fierté, organisée à Toronto (et en webdiffusion) pour l’ensemble du personnel de la Banque Scotia, nous rappelant ainsi que cette occasion n’est pas réservée qu’aux membres de la communauté LGBTQI+.

La Fierté est une célébration mondiale de la résilience, de la diversité et des progrès accomplis. C’est aussi l’occasion de reconnaître les difficultés auxquelles font face de nombreuses personnes à travers le monde, dont la sécurité et la liberté sont entravées simplement en raison de leur identité.

« Dans certaines parties du monde, la Fierté est une célébration joyeuse, synonyme de défilés et de drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel. Dans d’autres, il s’agit d’un acte discret de courage et de survie », a-t-il déclaré. Pour Rainbow Railroad, le mois de juin est également l’une des périodes les plus actives, qui apporte beaucoup de visibilité à sa mission de venir en aide aux personnes LGBTQI+ fuyant la persécution systémique, la violence et le déplacement forcé.

Caleb Goodman

Caleb Goodman, président du conseil d'administration de Rainbow Railroad


Plus de 15 000 personnes contactent l’organisation chaque année pour obtenir de l’aide, soit deux fois plus qu’il y a quelques années : la situation est urgente, et les appels à l’aide augmentent.

« Les migrations forcées atteignent un niveau record, plus élevé que lors de la Seconde Guerre mondiale. Cela s’explique par des facteurs géopolitiques, environnementaux, et tant d’autres. Et lorsqu’à ces facteurs s’ajoutent la diversité de genre et l’orientation sexuelle, la situation devient désastreuse », a affirmé M. Goodman. « Dans plus de 60 pays, les relations entre personnes de même sexe sont toujours considérées comme un crime ».

M. Goodman affirme qu’un point commun effrayant unit les 15 000 demandes d’aide que Rainbow Railroad s’attend à recevoir cette année : la violence.

« Nombreuses sont les histoires dans lesquelles on retrouve des abus sexuels, des agressions violentes, du chantage, de la pauvreté ou des urgences médicales », a-t-il déclaré.

Ces communautés se heurtent à divers défis et cherchent des moyens de trouver un refuge. L’équipe de Rainbow Railroad leur fournit alors les renseignements nécessaires, ainsi qu’un soutien pour des déplacements d’urgence, si nécessaire.

« Notre équipe excelle à naviguer dans des systèmes judiciaires et des structures complexes à travers le monde pour permettre à ces personnes de trouver un refuge, mais c’est vraiment compliqué », a souligné M. Goodman.

Le travail de Rainbow Railroad est vaste, et peut consister à aider des personnes à fuir l’Afghanistan sous le régime des talibans ou encore à intervenir dans des pays où les identités LGBTQI+ sont criminalisées, voire passibles de la peine de mort. Ces dernières années, l’organisation est intervenue dans des situations extrêmement graves, comme des cas de personnes attirées vers de faux refuges ou piégées par des campagnes en Europe de l’Est.

M. Goodman a ajouté que la Banque Scotia contribuait à la réussite de ces interventions complexes grâce à ScotiaINSPIRE, une initiative d’investissement communautaire de 500 millions de dollars visant à renforcer la résilience économique des personnes, des familles et des collectivités.


La Banque Scotia s’est engagée à verser 495 000 $ sur trois ans pour aider au développement des programmes de Rainbow Railroad. Ce soutien permettra d’offrir une aide à la réinstallation et de renforcer l’écosystème d’organisations partenaires à l’échelle mondiale qui protègent les droits des personnes LGBTQI+.

« En aidant les personnes LGBTQIA+ réfugiées à se mettre en sécurité, Rainbow Railroad fait un travail d’une importance capitale, qui peut faire la différence entre la vie et la mort. La Banque Scotia est fière de s’associer à cette organisation et d’appuyer sa mission, pour sauver des vies et favoriser l’inclusion dans le monde entier », a déclaré Meigan Terry, première vice-présidente et cheffe, Affaires de la société et Durabilité.

Grâce à ce soutien, que M. Goodman qualifie de « significatif », l’organisation est en mesure d’aider 500 personnes par an dans les Caraïbes et en Amérique latine, et une centaine d’entre elles sont évacuées en toute sécurité et prises en charge du début à la fin.

Au-delà du travail essentiel réalisé par des organisations telles que Rainbow Railroad, M. Goodman a aussi mis de l’avant plusieurs façons concrètes pour les gens de contribuer, comme la collecte de fonds, le partage de messages de soutien sur les médias sociaux personnels ou le bénévolat.

« Pouvez-vous accueillir une personne réfugiée chez vous? L’aider à ouvrir son premier compte bancaire? Offrir votre soutien lors d’une audition en matière d’immigration ou traduire des documents? »

Ces gestes, qui peuvent sembler anodins, ont le pouvoir de transformer des vies, a-t-il soutenu.

Le président de Rainbow Railroad a également souligné qu’il était essentiel d’approcher ce soutien avec authenticité et humilité.

« Un allié ne doit pas se présenter en héros, mais plutôt en une personne égale, qui peut se servir de ses propres avantages, comme son passeport, sa stabilité financière ou sa liberté d’expression, pour démanteler les systèmes d’oppression », a-t-il déclaré.

Alors que les événements du Mois de la fierté illuminent Toronto de couleurs et de célébrations, M. Goodman a rappelé qu’au-delà des drapeaux et des chars, des gens se battent encore pour leurs droits fondamentaux.

« Porter une épinglette de la Fierté peut avoir l’air d’un acte anodin, mais pour une personne qui vient d’échapper à la violence, c’est le signe qu’elle est en sécurité et à sa place… et cela compte beaucoup », a-t-il souligné.