Les employés et clients de la nouvelle tour de bureaux de la Banque Scotia, située au centre-ville de Toronto, seront entourés de plus de 500 œuvres d’art, dont une peinture personnalisée d’une hauteur de trois étages réalisée par un artiste de Winnipeg.
Située dans le Bay Adelaide Centre, la tour Scotiabank North est le nouvel ajout au campus du centre-ville et à la stratégie immobilière de la Banque, car la façon dont les employés travaillent, et l’endroit où ils le font, continuent d’évoluer.
Lors de la conception et de la construction de l’immeuble, Robyn McCallum, conservatrice principale à la Banque Scotia, a travaillé en étroite collaboration avec diverses équipes de la Banque, notamment celles de la Gestion des immeubles et de la Gestion du changement, afin d’intégrer les œuvres d’art au concept général.
« Nous voulons nous assurer que les étages contiennent des œuvres d’art de chaque région. Leurs clients proviennent de ces endroits, et il est important que cela se reflète dans l’espace », explique Mme McCallum.
Pendant la création de la collection, Mme McCallum et les membres de son équipe ne suivaient pas de règles ni de directives strictes, mais ils ont veillé à intégrer diverses techniques, comme la peinture et la sculpture, ainsi que des perspectives différentes.
Scotiabank North accueille des employés de manière progressive depuis septembre 2022. Cette tour de 32 étages, dont 17 sont utilisés par la Banque Scotia, accueille différentes unités fonctionnelles, dont des groupes des Services bancaires et marchés mondiaux, de la Gestion de patrimoine mondiale et des Services de la société. Elle offre une terrasse extérieure, des salles à manger pour accueillir les clients, des espaces de réflexion, de prière ou de méditation ainsi que des toilettes unisexes. La tour Scotiabank North est également certifiée LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), une norme reconnue à l’échelle mondiale pour les bâtiments durables et écologiques.
L’artiste canadien Simon Hughes a été engagé par la Banque Scotia pour concevoir la plus grande œuvre de la tour : une peinture de neuf mètres sur douze mètres qui s’étend sur trois étages dans un atrium en face des escaliers roulants. Wavelength a été installée en juin et se compose de neuf panneaux d’environ trois mètres de large sur quatre mètres de haut qui racontent chacun leur propre histoire, mais qui se complètent l’un l’autre.
« On ne peut pas vraiment voir toute l’œuvre d’un seul coup, sauf si l’on se tient tout en bas et que l’on regarde droit vers le haut », explique M. Hughes. « Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez, vous voyez quelque chose de différent. »
M. Hughes, qui est titulaire d’un baccalauréat en beaux-arts de la School of Art de l’Université du Manitoba et d’une maîtrise en beaux-arts de l’Université de Californie, à Irvine, est surtout connu pour ses aquarelles et ses dessins qui illustrent des fantaisies architecturales et des paysages nordiques. Ces œuvres, esquissées au stylo à bille et incorporant divers collages, comportent souvent des autocollants holographiques représentant les peuples du Canada.
M. Hughes décrit Wavelength comme étant très abstraite : « C’est un amalgame de couleurs et de formes », souligne-t-il. « Elle possède une certaine souplesse, suggérant un paysage et une aurore boréale au-dessus d’un terrain plat. » Le titre est un clin d’œil au regretté Michael Snow, un populaire artiste torontois dont les œuvres sont considérées comme étant fondamentales pour l’art conceptuel et le cinéma d’avant-garde.
M. Hughes superpose ses couleurs en diverses couches. Après avoir pris des notes détaillées, il commence par mélanger de grandes quantités de chaque nuance pour s’assurer d’en avoir assez pour l’ensemble de l’œuvre. Ensuite, lui et son équipe installent des pochoirs avec du ruban adhésif, qui sont décollés après l’application de chaque couche de peinture. Il a fallu environ trois mois (après un processus complexe de conception et de préproduction) pour peinturer les neuf panneaux dans un grand entrepôt à proximité du studio de M. Hughes à Winnipeg.
Il y a beaucoup de couches de peinture – jusqu’à 15 dans certaines sections, ajoute-t-il. Cette méthode particulière de superposition et de combinaison de couleurs est caractéristique du travail de M. Hughes depuis plus d’une décennie, mais il ne l’avait jamais exécutée à une si grande échelle. En regardant de plus près, on peut voir de petits points (résultant de l’utilisation d’un pistolet à peinture) qui ajoutent davantage de texture à l’œuvre.
Le processus d’installation a été un exploit en soi. Les neuf toiles ont été enroulées, puis expédiées par camion de Winnipeg à Toronto par une entreprise spécialisée dans le transport d’œuvres d’art. Une fois sur place, étirer les toiles sur des cadres en aluminium a représenté tout un défi en raison du manque d’espace. La solution retenue a été d’utiliser l’espace du centre de congrès de Scotiabank North pour étendre les toiles et installer chaque panneau, un après l’autre, sur plusieurs jours, explique Vanessa Runions, conservatrice à la Banque Scotia.
« Les pièces individuelles sont très grandes, mais l’ensemble de l’œuvre l’est encore plus », ajoute-t-elle. « Cela exige énormément de logistique, y compris de petits détails auxquels on ne pense pas au départ. C’était un aspect très fascinant du processus. »
M. Hughes espère que les différents éléments de cette imposante peinture alimenteront les conversations et les réflexions parmi les employés du nouvel immeuble.
« Je n’arrête pas d’imaginer les gens qui empruntent l’escalier roulant. J’espère que l’œuvre aura plus d’importance qu’un simple papier peint, j’espère que quelque chose – qu’il s’agisse des traits dynamiques ou de l’emplacement des formes – rendra leur journée un peu plus agréable. »
Ayant travaillé sur ce projet depuis janvier 2022, M. Hughes se demande où en sera sa peinture dans 50 ans. « J’essaie d’imaginer qu’elle aura une certaine influence à l’avenir. S’agit-il d’une œuvre intemporelle? »
Pour Mme McCallum, l’art est avant tout un moyen d’amorcer des conversations. Elle souhaite que les gens puissent s’intéresser à la peinture et aux autres œuvres et que celles-ci, espérons-le, améliorent leur bien-être au travail.
« Je veux que les employés aiment leur espace de travail. Nous connaissons les avantages de l’art, notamment son influence sur la créativité et sur la manière dont les gens travaillent. Plus important encore, il peut servir de catalyseur pour les conversations et susciter de nouvelles réflexions. Je crois que c’est important. »