C’est le côté dynamique du secteur bancaire et financier qui a attiré Gabriella Quesnel dans ce domaine. Son premier cours en finances au cégep, au Québec, a piqué son intérêt.

Mme Quesnel, qui en est maintenant à sa troisième année d’études à HEC Montréal avec une spécialisation en finances, espère pouvoir travailler dans les services de banque d’investissement.

« Je suis une personne curieuse qui carbure aux défis. Ce domaine d’études, particulièrement le volet investissement, m’intéresse grandement. C’est un domaine qui en recoupe bien d’autres, comme l’économie et la politique. Et comme ça change tout le temps, ça me stimule et ça m’a amenée à m’inscrire à HEC en vue de faire une carrière en finance. »

Lorsque Mme Quesnel (photo ci-dessus) obtiendra son diplôme en décembre, elle fera partie d’un groupe relativement restreint de femmes à avoir fait des études en finance à cette université montréalaise. Même si le taux de diplomation des femmes qui étudient à HEC est légèrement supérieur à celui des hommes depuis dix ans, les femmes demeurent sous-représentées dans les spécialisations en finance : pour l’année scolaire 2019‑2020, ce taux est d’environ 33 %.

La Banque Scotia versera à la Fondation HEC Montréal un total de 750 000 $ sur trois ans : 600 000 $ financeront une compétition internationale de création d’entreprises sociales, et 150 000 $ iront au programme de bourses Secteur bancaire au féminin, dont le but est d’attirer les étudiantes dans ce domaine d’études.

Voici les cinq boursières méritantes de cette bourse de 10 000 $ qui leur a été remise au printemps : Christina Aladas, Maëlle Farley, Marika Grenier, Gabriella Quesnel et Elisabeth Viau.

« Les femmes sont encore sous-représentées dans les postes décisionnels du secteur financier et les conseils d’administration. En offrant ces bourses, la Banque Scotia espère soutenir les leaders de demain et mettre en lumière les nombreuses possibilités de carrière dans les institutions financières », explique Geneviève Brouillard, première vice-présidente, région du Québec et de l’Est de l’Ontario, Banque Scotia.

En 2019, les femmes occupaient 37,9 % des postes de cadre supérieur et 49,1 % des postes de cadre intermédiaire des six grandes banques canadiennes (exclusion faite des filiales), selon une étude de l’Association des banquiers canadiens (ABC). Voilà qui est mieux que les indices de référence du gouvernement, mais les banques continuent de chercher à accroître la présence des femmes dans des postes de direction, conclut l’ABC. Parmi ces efforts, on compte la formation des employés pour combattre les préjugés inconscients, l’identification des niveaux auxquels les femmes quittent les postes de direction et la mise en place de programmes pour renverser toute tendance négative.

Ce don de la Banque Scotia s’inscrit dans la foulée de son engagement à faire progresser l’égalité des genres au sein même de son organisation, où les femmes occupent 40 % des postes de vice-président et d’un échelon supérieur au Canada, et 36 % à l’échelle mondiale.

« Grâce à la générosité de la Banque Scotia, la Fondation HEC Montréal veut encourager davantage de femmes à faire des études universitaires en finance et changer cette tendance de façon durable », explique Michel Patry, président-directeur général de la Fondation HEC Montréal.

Ce don s’inscrit également dans l’initiative plus large de la Banque Scotia appelée ScotiaINSPIRE, une initiative de 500 millions de dollars sur dix ans pour développer l’inclusion et la résilience économique des groupes les plus défavorisés. L’un des buts visés par ScotiaINSPIRE, c’est de supprimer les barrières à l’avancement professionnel des groupes désavantagés ou sous-représentés, dont font partie les femmes.

« Que ce soit en aidant des femmes à se tailler une place dans le secteur bancaire ou en contribuant à améliorer l’avenir des groupes moins favorisés de nos collectivités, ces initiatives aident à supprimer les obstacles qui existent toujours dans notre société, explique Mme Brouillard. En favorisant la santé financière des ménages, nous espérons améliorer notre économie et ouvrir les possibilités pour tous. »

Mme Quesnel a trouvé gratifiant de voir tous ses efforts reconnus et de recevoir une bourse qui encourage les femmes à faire carrière en finance. « C’est une cause chère à mes yeux », souligne-t-elle.

Selon elle, il y a de 65 % à 70 % d’hommes et de 30 % à 35 % de femmes dans ses cours de finance, mais les choses s’améliorent.

Pour voir monter en flèche la présence des femmes dans ce domaine, il faudrait selon elle fournir du mentorat et développer une communauté de femmes faisant carrière dans ce domaine pour aider les jeunes à préparer les entrevues d’embauche et construire leur réseau.

« C’est un peu un cercle vicieux. Comme il n’y a pas beaucoup de femmes dans le domaine, il n’y en a pas beaucoup pour aider les autres. Mais il faut reconnaître que la situation s’améliore, explique Mme Quesnel. On n’a qu’à regarder le club de placement dont je fais partie : il y a beaucoup plus de femmes et donc, nous pouvons nous entraider. Je pense seulement que ça se fait petit à petit. Lorsqu’il y aura plus de femmes dans ce domaine, ça aidera. »