Pour les personnes transgenres, le parcours vers l’authenticité peut s’avérer long et certaines d’entre elles peuvent avoir besoin de soins liés à l’affirmation de genre.

Il peut également s’agir d’un processus coûteux, puisque des interventions comme la chirurgie de la voix ne sont pas couvertes par les assurances gouvernementales.

Afin de remédier à cette situation et d’appuyer les employés admissibles du Canada et des États-Unis ainsi que leurs personnes à charge, la Banque Scotia propose une couverture étendue pour la prise en charge de l’affirmation de genre et de certaines procédures ayant toujours été considérées comme cosmétiques.  

Cette mesure allégera le fardeau financier associé à ces interventions qui sont essentielles pour permettre aux personnes transgenres de se sentir à l’aise dans leur propre corps, a déclaré M. Erik McKoy, un animateur de la Banque Scotia à Ottawa qui a commencé sa transition il y a environ trois ans.

« Le fait de pouvoir enfin être bien dans sa peau fait toute la différence », a-t-il ajouté. « C’est tellement important. »

Bien que la plupart des régimes d’assurance maladie des provinces et territoires couvrent certains soins de santé de base pour l’affirmation de genre, de nombreuses chirurgies ne sont pas prises en charge, et plusieurs ne peuvent pas être pratiquées dans certaines provinces.

En 2019, la Banque Scotia a ajouté à son régime d’avantages sociaux de base une couverture pour des consultations externes à l’extérieur de la province ou du pays afin que les employés ou leurs personnes à charge qui suivent un traitement approuvé et payé par leur régime de soins de santé gouvernemental puissent bénéficier d’un soutien financier pour les frais non médicaux (transport et hôtel).

En juin de la même année, la Banque Scotia a signé les Normes mondiales de conduite à l’intention des entreprises pour lutter contre la discrimination à l’égard des lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI), établies par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Il est ressorti des échanges avec des employés et des parties externes que les personnes transgenres vivant et travaillant au Canada et aux États-Unis continuaient de faire face à des obstacles en matière d’avantages sociaux, comme l’identification des procédures de transition considérées comme admissibles à la couverture.

Selon M. Dominic Cole-Morgan, premier vice-président, Rémunération globale et leader de la diversité et de l’inclusion à la Banque Scotia, certains des commentaires reçus indiquaient que ce qui était classé comme esthétique selon la définition restreinte représentait bien plus.

La Banque a revu son régime d’avantages sociaux afin d’éliminer les obstacles et d’encourager davantage les employés à être entièrement à l’aise d’être eux-mêmes », a-t-il précisé.

« Il s’agit de créer un environnement dans lequel tous nos employés sont en mesure de réaliser leur plein potentiel et de s’épanouir en supprimant ces obstacles qui les empêchaient de profiter pleinement de la vie. Nous voulons qu’ils ressentent un sentiment d’appartenance. »

À compter du 1er juin 2021, la couverture étendue étoffera les régimes existants afin que ceux-ci prennent en charge des procédures comme l’électrolyse, la rhinoplastie, la chirurgie vocale et l’entraînement subséquent, et la chirurgie de féminisation ou de masculinisation du visage pour les employés ainsi que leurs personnes à charge.

« En tant que société, nous avons fait des progrès pour différentes communautés, mais les personnes transgenres ont été délaissées dans une certaine mesure et n’ont pas pu en profiter », ajoute M. Cole‑Morgan. « Il est important d’éliminer ces obstacles et d’élever le niveau afin qu’aucune communauté ne soit laissée pour compte ».

La Banque Scotia fait preuve de leadership en étendant ainsi sa couverture, a déclaré M. Salah Husseini, premier directeur de projets de Partnership for Global LGBTI Equality (PGLE), une coalition d’organisations dont la mission est d’assurer l’égalité et l’avancement des LGBTI à l’échelle mondiale.

Cela aura des répercussions qui mèneront ce secteur et d’autres dans la même direction, a ajouté M. Husseini, qui est également directeur général adjoint chargé des droits de la personne chez BSR, une organisation mondiale d’experts en commerce durable.

« En ce qui concerne le recrutement et l’embauche des meilleurs talents, le marché est compétitif. Je pense donc que le message envoyé aux autres organisations est le suivant : si vous voulez démontrer que vous offrez un milieu de travail inclusif et accueillant, sachez que d’autres peuvent le faire et que c’est un critère que les employés recherchent. Je pense que cela relève la barre. Les pairs ainsi que les concurrents de la Banque Scotia et des autres multinationales emboîteront le pas. »

M. McKoy s’estime chanceux. Par exemple, sa voix a changé naturellement grâce à l’hormonothérapie, et la reconstruction de sa poitrine masculine a été couverte par son régime d’assurance maladie provincial.

Toutefois, la nouvelle couverture de la Banque Scotia pourrait lui permettre d’accéder à d’autres soins de santé dans le cadre de son affirmation de genre, comme la masculinisation de son torse, qui aurait été financièrement hors de portée.

« Parfois, c’est difficile de se regarder dans un miroir », affirme M. McKoy. « C’est comparable au fait d’avoir l’impression par moment de ne pas être assez bien. Tout le monde ne parvient pas à étouffer facilement ce sentiment. Il me faudrait faire de nombreux sacrifices importants pour pouvoir me permettre une telle opération. »