• En 2021, on s’attend à ce que le PIB inscrive une croissance sans précédent au Canada et comptabilise le bond le plus vigoureux depuis 1984 aux États-Unis.

  • On constate un solide élan parmi un ensemble de variables au début de 2021 malgré le pic du nombre de nouveaux cas de COVID-19 observés dans le monde entier.

  • Malgré la forte probabilité d’une nouvelle vague de pandémie, les risques pour les prévisions semblent orientés à la hausse.

  • La Réserve fédérale et la Banque du Canada pourraient être appelées à hausser les taux d’intérêt plus rapidement que ce qu’elles ont annoncé très récemment, soit 2024 aux États-Unis et 2023 au Canada.

Cet autre mois nous a amenés à relever une nouvelle fois à la hausse nos prévisions. Si les secteurs affaiblis par la COVID continuent généralement d’être à la peine à cause des restrictions imposées à l’activité, la plupart des autres secteurs font preuve d’une vigueur considérable. L’économie mondiale est sur le point d’inscrire son rythme de croissance le plus fulgurant depuis au moins 40 ans, grâce essentiellement à la politique budgétaire américaine. Cet optimisme et les risques haussiers pour les perspectives restent en place, même si nous nous attendons à au moins une autre vague de COVID-19 dans les prochaines semaines.

Aux États-Unis, la vigueur escomptée n’est rien moins que prodigieuse. On s’attendait toujours à ce que le rebond de la pandémie donne lieu cette année à une forte croissance; or, les chèques d’aide versés au début de janvier et le plan de sauvetage américain de 1 900 milliards de dollars viendront survitaminer la reprise. Dans ce compte rendu, nous révisons nos prévisions de croissance aux États-Unis à 6,3 % en 2021 et à 4,4 % en 2022. Il s’agirait, de loin, des taux de croissance les plus solides depuis 1984, et l’activité économique américaine dépasserait en 2022 les seuils qu’elle aurait atteints si les tendances prépandémiques s’étaient maintenues. Il s’agit du seul pays du monde dans lequel ces rythmes de croissance sont escomptés. De plus, les risques sont orientés à la hausse. Dans la foulée de l’expérience vécue avec les transferts, nous supposons que les multiplicateurs des dépenses budgétaires planifiées seront très faibles, puisqu’il s’agit essentiellement de transferts aux contribuables. Ce pronostic pourrait se révéler trop pessimiste compte tenu du surcroît des ventes au détail constaté en janvier, peu de temps après que les chèques de 600 $ aient été mis à la poste. En outre, le président Biden a fait clairement savoir qu’il souhaite lancer, d’ici la fin de l’année, un programme d’infrastructures qui viendrait, à la marge, relancer la croissance cette année et l’an prochain.

Le rythme de la reprise, si les statistiques finissent par le confirmer, continue de laisser entendre que la Réserve fédérale pourrait être obligée de durcir ses taux d’intérêt plus tôt qu’elle l’avait annoncé. Si nous ne croyons pas que l’inflation augmentera de façon démesurée, nous nous attendons à ce que les dépenses fondamentales de consommation des ménages augmentent à raison de 2,4 % sur un an d’ici la fin de 2022. La pentification de la courbe des rendements cadre essentiellement avec cet avis à l’heure actuelle, même si nous nous attendons à une pentification supplémentaire mais plus graduelle dans les trimestres à venir. L’évolution constatée jusqu’à maintenant cadre entièrement, à notre avis, avec l’amélioration des perspectives et ne fait pas souffler de vents contraires sur la croissance.

Le Canada est appelé à profiter du rebond de l’économie américaine directement, mais aussi indirectement, grâce à la hausse des cours des actifs financiers et des produits de base dans les derniers mois. Par rapport à nos attentes antérieures, l’augmentation des cours des produits de base est assez spectaculaire. Nous nous attendons à un repli graduel par rapport aux niveaux actuels, puisque l’offre s’adapte à la vigueur de la demande dans la quasi-totalité des produits de base dans l’ensemble. Même alors, les cours des produits de base viendraient étayer considérablement les perspectives économiques du Canada et devraient, en moyenne, être nettement supérieurs à nos prévisions antérieures.

Outre ces facteurs externes, nous constatons actuellement de nouveaux signes de résilience dans les ventes au détail dans le cadre de notre suivi interne des transactions, qui laisse entendre que la consommation progressera fortement cette année. (Le numéro du 4 mars est accessible sur ce lien.) Cette évolution sera bien entendu étayée par la solide croissance de l’emploi, par les effets de la richesse des marchés du logement et des valeurs boursières, par les programmes d’aide du gouvernement et par les solides bilans des ménages. De même, la construction de logements connaît un début en force cette année, et les permis de construire délivrés en janvier laissent poindre une hausse potentiellement sans précédent de l’investissement résidentiel en 2021. L’activité liée au logement devrait elle aussi rester forte, compte tenu de la léthargie des taux d’intérêt hypothécaires et de la pénurie de l’offre par rapport à la demande, comme on le constate déjà dans ce trimestre. Il y a un risque pour les perspectives à cet égard : l’atonie sans précédent de l’offre de logements à vendre pourrait faire souffler des vents contraires sur les ventes dans les prochaines semaines et les prochains mois.

Nous supposons qu’une troisième vague du virus s’abattra sur le Canada au début d’avril, ce qui donnera probablement lieu à de nouvelles mesures de confinement. Compte tenu de l’expérience vécue dans la deuxième vague et de la résilience d’une série de variables économiques qui ont résisté aux mesures de confinement rigoureuses, nous supposons que cette troisième vague n’aura qu’un impact modeste sur le PIB du deuxième trimestre, en rognant à peine un point de pourcentage sur la croissance annualisée. Ainsi, la croissance trimestrielle du PIB s’établirait à 5,0 % au T2 de 2021. Il pourrait bien s’agir d’un jugement trop optimiste; or, nous apprenons par la pratique : nous avions prévu à l’origine une baisse de 2,1 % au T1 de 2021, et notre traçage permet aujourd’hui de croire à un relèvement de 4,5 % sur un trimestre compte tenu de la vigueur constatée dans les données nouvellement publiées. Nous prévoyons désormais un taux de croissance de 6,2 % cette année et de 4,0 % l’an prochain.

Nous nous attendons à ce que les progrès accomplis dans les campagnes de vaccination viennent lever plus généralement les mesures de confinement au deuxième semestre de 2021. Si cette éventualité se produit, le flambeau de la reprise reviendra aux secteurs qui sont actuellement les plus affaiblis par la COVID. Le rebond de l’activité dans le tourisme, les arts et les loisirs et dans l’alimentation et l’hébergement est probable. On constate déjà clairement les signes d’un relèvement de la demande exprimée pour ces services.

Nous ne croyons pas que la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine attendront 2023 pour hausser les taux d’intérêt. Selon la mesure actuelle, nous croyons que le déficit de production sera résorbé d’ici la fin de l’année et que le Canada reprendra la production perdue à cause de la pandémie d’ici au troisième trimestre. Les indicateurs fondamentaux de l’inflation devraient peu à peu se hausser pour atteindre la cible de 2 % de la Banque du Canada d’ici la fin de l’année et devraient culminer à 2,3 % avant la fin de 2022 si la Banque rehausse les taux d’intérêt au deuxième semestre de 2022.

Même si nous croyons que les risques haussiers des prévisions dominent, nous ne pouvons pas exclure la possibilité que les mutations du virus fassent dérailler la reprise, et nous ne laissons pas non plus pour compte les difficultés liées au déploiement des vaccins au Canada. Nos prévisions comportent d’importants risques baissiers. De même, notre avis voulant qu’une troisième vague ait des effets économiques limités pourrait bien être trop optimiste. Sur un horizon prévisionnel étendu à 2023 ou à 2024, il y a un risque de surchauffe de l’économie américaine d’ici là, ce qui créerait des déséquilibres qui pourraient être problématiques dans ces années plus lointaines. Il pourrait toutefois s’agir d’un beau problème à résoudre compte tenu de l’expérience vécue l’an dernier.

 

 

 

 

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