ÉVITER LE PIRE

Bien qu’elle ne soit pas à l’abri de la pandémie ou qu’elle ne soit pas épargnée par ses propres difficultés, l’Île-du-Prince-Édouard a évité le pire de la première vague.

Sa modeste population et son statut insulaire lui ont permis de réduire au minimum les cas d’infection de la COVID-19 et de commencer à se déconfiner avant la plupart des autres administrations, ce qui constitue peut-être son premier atout à terme. Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’hospitalisations ni de décès dans l’Île-du-Prince-Édouard, ni non plus de signes d’une deuxième vague en deçà de ses frontières, même si les consignes de distanciation physique et les restrictions imposées aux voyageurs continuent de produire leurs effets.

De concert avec ces succès, les baisses de l’emploi à temps plein et des heures de travail sur un an, depuis le début de l’année, dans l’Île-du-Prince-Édouard comptent parmi les plus discrètes de toutes les provinces (graphique). Même si cette vigueur s’explique en partie par les gains de janvier et de février, l’île a été la seule région dans laquelle les traitements et les salaires ont augmenté au T2 de 2020 par rapport à la même période de 2019. Il semble que le secteur du commerce de détail et de gros ait profité d’une activité particulièrement vigoureuse, qui pourrait se révéler transitoire, dans les supermarchés et les magasins généraux pendant le confinement. Toutefois, la résilience dans la construction et l’activité manufacturière a elle aussi été un facteur favorable. Dans le premier cas, la situation s’explique par la vitalité du marché du logement par rapport à la pentification de la demande prépandémique. Dans le deuxième cas, elle s’explique par le fonctionnement du segment de la transformation des aliments et par la hausse des prix des produits alimentaires pendant le confinement, qui ont aussi rehaussé les exportations sectorielles.

On s’attend aussi à ce que les plans d’infrastructures continues viennent coussiner l’économie de l’île en la protégeant contre les chocs liés à la COVID-19 dans les prochains mois. Il faut se rappeler que le gouvernement provincial avait déjà haussé les plans de dépenses d’infrastructures avant la pandémie afin de répondre aux besoins de sa population en progression fulgurante. Le Plan des dépenses en immobilisations de novembre 2019 supposait que le gouvernement engagerait des dépenses de 156 millions de dollars (soit plus de 2 % du PIB nominal de 2019) dans l’EF 21, en comptabilisant une nouvelle dépense de 153 millions de dollars pour le prochain exercice budgétaire.

L’industrie agricole de base de l’île s’est elle aussi assez bien tirée d’affaire pendant le confinement; or, ses perspectives sont incertaines. Les recettes dégagées grâce aux récoltes augmentent de plus de 20 % sur un an depuis le début de l’année au S1 de 2020, grâce au bond des cours des pommes de terre essentielles à l’économie. On s’inquiète des restrictions imposées aux voyageurs, qui limitent les influx de travailleurs agricoles indispensables, de la sécheresse estivale et des premières décisions dans l’ensemencement, qui permettent de croire que l’on s’attend à un fléchissement de la demande de pommes de terre pendant la pandémie, ce qui ralentira la production à terme. Toutefois, le durcissement qui pourrait s’ensuivre sur les marchés pourrait mieux étayer les prix dans les mois à venir.

La trajectoire de la croissance de la population est un risque décisif pour l’économie de la province. Pour la période comprise entre le 1er juillet 2016 et le 1er juillet 2020, la population de l’Île-du-Prince-Édouard a augmenté de plus de 10 % —sa plus forte ascension dans les annales sur quatre ans, ce qui la hisse au premier rang des régions au Canada —, grâce aux vigoureux niveaux d’immigration et, à une époque plus récente, à la migration positive nette au départ des autres provinces. En raison de ces résultats, il est essentiel que les courants de migration reprennent en toute sécurité pour les perspectives à plus long terme de l’Île-du-Prince-Édouard.

L’industrie du tourisme représente un autre point vulnérable. Le secteur a été frappé de plein fouet par les restrictions imposées aux voyageurs et par les déplacements limités partout dans le monde, ce qui joue un rôle démesuré dans l’économie de l’île. La bonne nouvelle, pour l’Île-du-Prince-Édouard, c’est que l’activité s’est améliorée grâce à la Bulle Atlantique : le gouvernement provincial affirme que les déplacements sur les ponts, dans les airs et dans les traversiers et les séjours d’une nuit sur l’île se sont améliorés depuis l’ouverture de la Bulle en juillet.

 

Sources du graphique et des tableaux : Études économiques de la Banque Scotia, Statistique Canada, SCHL et ministère des Finances de l’Île-du-Prince-Édouard.

 

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