Ce compte rendu mensuel fait état des mutations du commerce en Amérique du Nord, en mettant en lumière ce que nous constatons dans l’environnement commercial dynamique d’aujourd’hui, en plus de faire état des conséquences de cette mutation pour la croissance à terme.
- C’est en mai que pourrait s’amorcer la normalisation pour le continent. Statistique Canada nous apprend que les exportations canadiennes ont gagné 1,1 %, après avoir perdu 10,8 % en avril. Il s’agit de la première hausse des exportations dans les quatre derniers mois.
- Les exportations à destination des États-Unis ont baissé (-0,9 %), alors que les exportations à destination d’autres pays que les États-Unis ont crû (+5,7 %), dans la foulée des récentes tendances. Les exportations canadiennes sont aujourd’hui beaucoup moins concentrées aux États-Unis qu’elles l’étaient auparavant, puisque la part des exportations destinées aux États-Unis a baissé pour passer de 76 % en 2024 à 68 % en mai.
- Les échanges commerciaux entre les États-Unis et les autres pays du monde ont aussi été plus stables. Les données du Census Bureau des États-Unis indiquent que dans l’ensemble, les importations ont reculé de 0,1 %. Malgré la stabilité apparente, il se pourrait que les chiffres américains masquent des distorsions. La politique des tarifs douaniers a fait marche arrière en mai : les tarifs sur les importations chinoises ont baissé pour passer de 145 % à 30 % à l’heure actuelle. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont aussi conclu un pacte commercial, même s’il est improbable que les incidences de ce pacte soient considérables. Nous estimons que dans l’ensemble, les exportations du Royaume-Uni impactées par ce pacte se sont chiffrées à 4 % environ des exportations du Royaume-Uni à destination des États-Unis.
- Les distorsions s’expliquent en partie par le rythme de l’application de la politique par rapport au rythme du transport par bateau, puisqu’il a sans doute fallu remanier les trajets ou les annuler après la publication de certains communiqués. Selon les données de Maersk sur les trajets, les navires-cargos naviguant entre les grands ports de l’Asie‑Pacifique et de l’Amérique du Nord peuvent compter de 40 à 60 jours environ pour franchir tout leur parcours. On peut compter approximativement 20 jours pour les livraisons entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Les exportations paralysées en raison des décisions d’avril n’auraient probablement pas eu le temps d’inverser cette évolution avant la fin du mois, en supposant que les navires n’ont pas été redirigés vers d’autres marchés. Il faut s’attendre à ce que les résultats concrets de la détente (soit l’accroissement des importations américaines) se matérialisent dans les communiqués à publier plus tard durant l’été.
- Pour ce qui est de la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis, il existe deux parcours à terme. Une poignée de main échangée pour conclure un pacte commercial avant le 21 juillet offre la promesse du maintien de la stabilité ou de l’amélioration de la conjoncture; or, le Canada s’est aussi engagé à hausser les tarifs de représailles sur les importations d’acier et d’aluminium si aucun accord n’est conclu avant cette date. (L’imposition récente des contingents tarifaires sur l’acier n’aura pas d’incidence sur les importations américaines.) Il pourrait s’agir d’un stratagème de négociation, ce qui pourrait aussi avoir pour effet de rehausser les tensions au milieu de l’été. L’annulation récente de la taxe sur les services numériques indique que le Canada pourrait éventuellement pencher en faveur d’un pacte.
- Il semble qu’essayer de pronostiquer le pic de la volatilité des échanges commerciaux soit un jeu de dupes; pourtant, le rythme des communiqués sur le commerce s’est ralenti depuis le pic d’avril. L’incertitude qui plombe le commerce a beaucoup fléchi dans les trois pays. Dans l’ensemble, pour le Canada, l’ampleur du choc commercial paraît jusqu’à maintenant moindre qu’attendu, ce qui constitue peut-être une bonne nouvelle pour la croissance et l’investissement par rapport aux prévisions initiales.
- Pourtant, hormis les tarifs, plusieurs vents contraires pourraient encore tempérer les prévisions. La menace de réimposer des tarifs propres à certains pays (ou d’en créer de nouveaux) le 9 juillet assombrit l’horizon. Le pacte intervenu entre les États-Unis et le Vietnam a eu essentiellement pour effet de doubler les tarifs, portés au-delà de leur niveau actuel de 10 %, et une approche individuelle par pays pourrait donner lieu à d’autres hausses. Les conflits au Moyen-Orient pourraient avoir un impact sur les trajets de livraison par bateau et sur les perspectives de croissance régionale. Si les tarifs prévus dans l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA) sont officiellement annulés, les tarifs prévus dans l’article 232 pourraient être relevés, dans la foulée des récentes décisions américaines sur les importations d’acier et d’aluminium.
- Compte tenu de la récente volatilité, il convient de répéter qu’un mois de données décalées ne permet pas de répondre à toutes les questions restées sans réponse dans les prévisions. Plus l’été avance, plus se préciseront les impacts des tarifs à des niveaux supérieurs ou moindres sur les hausses de prix, sur les investissements et les dépenses. Pour l’heure, les données font toujours état des précédents tumultes, mais rendent aussi compte d’une accalmie sur les marchés. Il ne faut pas s’attendre à ce que ces effets se précisent tant que les données ne seront pas publiées, en juillet et en août.
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