- L’inflation sous‑jacente a continué de se replier en août en enchaînant avec une tendance de plusieurs mois…
- … ce qui donne à la BdC une bonne raison statistique de baisser les taux demain…
- …, ce qui renforce les arguments prospectifs en faveur d’une baisse.
- La situation n’a commencé à changer sensiblement qu’en septembre.
- IPC canadien, évolution sur un mois en %, en données non désaisonnalisées, août 2025 :
- Données réelles : ‑0,1
- Scotia : 0,1
- Consensus : 0,0
- Auparavant : 0,3
- Moyenne tronquée de l’IPC : 2,25 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées
- IPC en médiane pondérée : 2,8 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées
- IPC hors alimentation et énergie : 1,6 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées
L’inflation sous‑jacente au Canada vient conforter une baisse de taux de la Banque du Canada demain. C’est ce que nous avions prévu avant la publication des chiffres, et j’ai donné, dans ma note de ce matin, les raisons pour lesquelles l’IPC publié aujourd’hui n’a pas d’importance de toute manière (veuillez cliquer sur ce lien). Ces chiffres n’ont pas nui non plus à notre prévision, puisque les marchés ont maintenant intégré complètement cette baisse et qu’ils en ont fait autant pour au moins une autre baisse d’après la théorie du sac de croustilles (on ne peut pas se contenter d’une seule croustille…). On peut présumer que les prévisionnistes qui étaient d’avis contraire changeront leurs prévisions ou donneront d’autres raisons pour expliquer pourquoi ils sont favorables au maintien des taux. Il faudrait des arguments extrêmement convaincants pour amener la BdC à ne pas bouger demain, afin d’éviter un durcissement substantiel de la conjoncture financière en faisant table rase des baisses de taux anticipées.
La décision de la BdC
Jusqu’au début de septembre, les marchés n’avaient guère anticipé une baisse dans l’annonce prévue demain. Pendant toute l’année, ils ont été captifs d’un cycle de report dans leurs attentes baissières, ce qui a donné lieu à des déceptions. Il n’y avait vraiment pas assez de statistiques pour justifier les discours sur une baisse des taux — jusqu’à ce que les faits changent assez récemment, ce qui a motivé un changement dans nos prévisions de longue date sur une pause des taux. L’époque du tac au tac tarifaire est révolue. Aux États‑Unis, le marché de l’emploi a spectaculairement dégringolé, comme en font foi les massives révisions à la baisse, qui font planer des doutes sur la résilience de l’économie américaine et sur ses conséquences pour l’économie canadienne. Le marché canadien de l’emploi s’est aussitôt mis à tourner au vinaigre. Le PIB a déçu malgré la vigueur de l’économie intérieure, et le suivi du PIB du T3 paraît anémique, ce qui explique le léger ralentissement de l’économie. Il y a des pour et des contre dans chacun de ces arguments pour la baisse par rapport au plaidoyer pour le maintien des taux, dont j’ai parlé dans ma note hebdomadaire (veuillez cliquer sur ce lien); or, la prépondérance de la preuve favorise considérablement une baisse des taux — pour l’instant.
Les détails de l’IPC
Premièrement, ignorons l’IPC de synthèse, qui s’est accéléré pour passer de 1,7 % à 1,9 % sur un an, notamment en raison d’un basculement des effets de base d’il y a un an et de la légère hausse de 0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées en août. Ce baromètre est faussé en raison de l’annulation de la taxe sur le carbone pour les consommateurs au début d’avril, ce qui fera baisser l’IPC de synthèse sur un an jusqu’au printemps prochain : il devrait alors rebondir lorsque l’on commencera à comparer statistiquement son évolution par rapport à un point de départ d’un an auparavant, soit depuis la modification de la tarification du carbone en avril.
Or, il faut retenir que tous les baromètres de l’inflation sous‑jacente ont baissé, ce qui prolonge le ralentissement tendanciel observé depuis plusieurs mois et ce qui permet d’étayer la baisse des taux sur la base des données (graphique 1). Les arguments prospectifs ont plus d’importance, comme je l’ai fait valoir dans ma note hebdomadaire; pourtant, les données à jour confortent le plaidoyer pour une baisse des taux.
L’IPC sous‑jacent traditionnel n’a gagné que 1,6 % sur un mois en rythme désaisonnalisé et annualisé. Sa moyenne mobile sur trois mois s’établit elle aussi à 1,6 % à peine sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées (graphique 2).
La moyenne tronquée de l’IPC a augmenté de 2,25 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées (graphique 3). Sa moyenne mobile sur trois mois a progressé de 2,4 % à peine.
La médiane pondérée de l’IPC n’a augmenté que de 2,8 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées (graphique 3). Sa moyenne mobile sur trois mois s’inscrit à 2,6 %.
L’IPC hors alimentation, énergie et impôts indirects a grimpé de 1,6 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées, et il s’agit de notre indice favori, même si rien ne permet de croire que le Conseil de direction de la BdC est d’accord. En excluant les huit postes les plus volatils, l’IPC a monté de 0,8 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées. L’IPCX a lui aussi gagné 0,8 %.
En outre, l’ampleur s’est à nouveau repliée (graphique 4).
L’inflation des services s’est ralentie (graphique 5).
L’inflation des biens de base (sauf l’alimentation et l’énergie) s’est elle aussi ralentie (graphique 6).
Les divertissements, la lecture et la formation — soit la catégorie des loisirs — ont plongé de ‑0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées et portent un coefficient de pondération de 10 % environ, puisque les dépenses liées aux voyages sont aux antipodes (graphique 7).
Statistique Canada a sorti l’écran magique pour apporter des révisions et a gribouillé les chiffres du graphique 8. Si l’agence ne révise pas les données sur les prix sous-jacents NON désaisonnalisés, elle révise chaque fois effectivement les facteurs de désaisonnalisation d’après un modèle mécaniste en faisant appel à des procédures internationales normalisées. Les révisions apportées chaque mois s’annulent au fil du temps dans une série de soubresauts marqués; or, il faut éviter d’accorder trop d’importance aux données d’un seul mois.
Les graphiques 9 à 17 donnent la ventilation des différentes constituantes du panier. Les graphiques 18 et 19 donnent la répartition des constituantes d’après leur apport pondéré sur un mois à l’inflation en glissement mensuel. Les graphiques 20 et 21 en font autant pour les données sur un an. Nous invitons aussi le lecteur à consulter le tableau complémentaire détaillé.
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