- L’inflation selon l’IPC sous‑jacent évolue tendanciellement à la hausse et gagne une ampleur…
- … portée par l’inflation sous‑jacente des services et certaines statistiques douanières probantes.
- Les DCM sous‑jacentes, baromètre de prédilection de la Fed, oscillent entre 0,2 et 0,3.
- Hausser les taux la semaine prochaine serait risqué en raison des pressions politiques et des problèmes de qualité des données.
- IPC américain/IPC sous‑jacent, sur un mois en % et en données désaisonnalisées, août 2025 :
- Données réelles : 0,380/0,346
- Banque Scotia : 0,3/0,3
- Consensus : 0,3/0,3
- Auparavant : 0,2/0,3
Aux États‑Unis, l'inflation selon l'IPC sous‑jacent s’est accélérée dans les trois derniers mois. Le chiffre publié cet avant‑midi, soit 0,346 % sur un mois en données désaisonnalisées, a frôlé le chiffre sous‑jacent arrondi à la hausse à 0,4 %. Les DCM sous‑jacentes sont en voie de s’inscrire à 0,2 %‑0,3 % le 26 septembre lorsque la Fed rendra sa décision mercredi prochain, alors qu’elle aura une bonne idée de la situation statistique aujourd’hui. Ce chiffre des DCM de base s’inscrirait dans la foulée des chiffres arrondis à 0,3 % dans les deux mois précédents, avant les révisions.
Les bons du Trésor se sont en quelque sorte relevés sur la foi des chiffres et probablement en contrepartie d’un résultat supérieur au consensus évité de justesse.
À mon avis, la décision que rendra le FOMC à sa réunion de la semaine prochaine reste suranticipé. La première étape sur la voie de la baisse des taux consiste probablement à les réduire prudemment de ‑25 points de base; or, les contrats à terme sur les fonds fédéraux continuent de pencher vers une baisse légèrement supérieure. Avec la robuste conjoncture financière, la croissance du PIB est toujours aussi forte et constitue un guide corrélé par rapport aux variables de la double mission de la Fed et que l’inflation sous‑jacente s’accélère, il serait risqué de hausser les taux en sortant des grilles de départ en raison des problèmes de qualité des données et des pressions politiques.
LES DÉTAILS : DES PRESSIONS ENDÉMIQUES
Dans les trois derniers mois, les chiffres de l’inflation selon l’IPC sous‑jacent sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées se sont établis à 2,8 % en juin, à 3,9 % en juillet et à 4,2 % en août (graphique 1). Il s’agit de la moyenne mobile sur trois mois la plus explosive (3,65 %) depuis janvier. Ces chiffres nous apprennent qu’une certaine combinaison de détente volatile et de saisonnalité faussée a donné lieu à une illusion d’optique qui fait croire que l’inflation a reculé dans les mois de mars et de mai. Il n’en est rien.
En outre, les pressions qui pèsent sur les prix continuent de reprendre de l’ampleur (graphique 2). Il s’agit d’un signe inquiétant, selon lequel les pressions qui s’exercent sur les prix se déploient à nouveau, puisque la moitié du panier de l’IPC a gagné plus de 3 % sur un an et que plus d’un tiers du panier a explosé de plus de 4 %.
Les prix des biens de base (soit les « produits de base moins l’alimentation et l’énergie ») ont augmenté de 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées, ce qui représente toujours une légère accélération (graphique 3). Il s’agit d’une catégorie dans laquelle les droits de douane sur les biens sont vraisemblablement appelés à produire leurs effets. Je reviendrai sur cette question.
L’inflation des services essentiels (sauf le logement et les services énergétiques) est restée calme, à 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées, après avoir bondi de 0,5 % (graphique 4). Elle s’inscrit à 4 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées. Au vu de ce genre d’inflation dans les services essentiels, nul besoin des droits de douane. Ce serait plus inquiétant pour la Fed si elle était tentée de se pencher sur les effets des droits de douane. Les prix des services essentiels sont plutôt influencés par les considérations de l’économie intérieure et se montrent très récalcitrants.
Revenons aux prix des biens de base : le graphique 5 donne une ventilation pondérée des facteurs contributifs de cette catégorie. Certaines de ces catégories se prêtent évidemment aux incidences potentielles des droits de douane; il s’agit entre autres des véhicules, des montres suisses ainsi que des outils et du matériel importés. Les prix des véhicules neufs ont grimpé de 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées, alors que les prix des véhicules d’occasion ont bondi de 1 % sur un mois en données désaisonnalisées. Les prix des véhicules d’occasion pourraient aussi subir indirectement les effets des droits de douane, puisque ces véhicules pourraient se situer à l’une des toutes premières étapes dans la matérialisation d’incidences plutôt comparables à la pandémie, à l’époque où les prix des véhicules neufs augmentaient à tel point qu’on s’est tourné vers les véhicules d’occasion.
Autrement dit, on ne le crierait pas sur les toits, mais il serait tout aussi inapproprié et, faut‑il le dire, politisé d’affirmer qu’absolument rien ne confirme que les droits de douane produisent des effets.
Le graphique 6 jette un autre coup d’œil sur cette catégorie : l’inflation des biens de base s’inscrit dans le haut de la fourchette des résultats pour cette décennie.
Le biais des facteurs de désaisonnalisation continue de décroître en 2024 et 2025 par rapport aux années précédentes (graphique 7). Je ne dis pas qu’il s’agit d’une distorsion importante pour l’instant, puisque le BLS est peut‑être en train de mater cet effet. Le graphique 8 nous apprend que la hausse non désaisonnalisée des prix de base a fait partie des résultats les plus explosifs par rapport aux mois comparables d’août dans les annales.
Les incidences pour l’inflation des DCM sous‑jacentes
La conversion aux DCM de base donne probablement un chiffre compris entre 0,2 % et 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées. En tenant compte des différentes pondérations dans les deux paniers (graphique 9) ainsi que des catégories pertinentes du rapport d’hier sur l’IPP (graphique 10), l’estimation se rapproche du milieu de cette fourchette. Ce qui est imprévisible, ce sont les autres différences méthodologiques, les différents facteurs de désaisonnalisation et la conversion, en effet de substitution, des coefficients de pondération dynamiques du panier utilisés dans le calcul des DCM par rapport aux coefficients de pondération annuels fixes de l’IPC.
Les autres détails
Hormis les services essentiels, d’autres catégories de services ont enregistré des hausses. L’inflation du logement s’est accélérée pour s’établir à 0,4 % sur un mois en données désaisonnalisées. Les loyers des résidences principales ont fait de même, à 0,4 % sur un mois en données désaisonnalisées, ce qui représente le résultat le plus explosif depuis avril (graphique 11). Les loyers équivalents des propriétaires ont augmenté de 0,4 % — ce qui représente la plus forte hausse depuis mars (graphique 12). L’assurance habitation a elle aussi contribué à l’inflation (graphique 13).
Les graphiques 14 à 25 donnent d’autres ventilations des constituantes. Les graphiques 26 et 27 répartissent le panier en fonction des variations en pourcentage sur un mois par constituante et des apports pondérés à l’évolution en pourcentage sur un mois du total de l’IPC. Les graphiques 28 et 29 font de même pour les équivalents sur un an. Nous invitons le lecteur à consulter le tableau complémentaire pour en savoir plus.
La part imputée du panier de l’IPC en faisant appel à d’autres méthodes sera publiée un peu après 11 h, heure de l’Est.
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