- L’IPC sous‑jacent des États‑Unis n’a pas été au rendez‑vous des attentes du marché et du consensus.
- Les redressements saisonniers faussés ont amoindri la fiabilité des données…
- … à l’heure où nous attendons l’estimation de la part attribuée au panier en raison des coupes budgétaires.
- Les marchés ont réagi plus fortement que le FOMC
- IPC/IPC sous‑jacent des États‑Unis, évolution en % sur un mois, en données désaisonnalisées, en mai
- Données réelles : 0,08/0,13
- Scotia : 0,2/0,3
- Consensus : 0,2/0,3
- Auparavant : 0,22/0,24
Aux États‑Unis, l’inflation selon l’IPC sous‑jacent s’est à nouveau ralentie en mai. Si vous y croyez, je reviendrai sur les raisons pour lesquelles vous devriez, quant à la fiabilité des données, être plus circonspects que les robots du marché qui se sont penchés sur la courbe des bons du Trésor pour faire baisser les rendements après coup. À mon avis, ils n’ont retenu que l’artificiel dans l’intelligence artificielle.
À 0,13 % sur un mois, en données désaisonnalisées, l’IPC a été, en excluant les constituantes plus volatiles de l’alimentation et l’énergie, inférieur aux estimations implicites du marché et du consensus, qui se sont situées dans la fourchette de 0,2‑0,3 dans un cas comme dans l’autre. Le graphique 1 fait état des taux annualisés sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées (1,6 %). La moyenne mobile sur trois mois (mm3m) s’établit à 1,7 %.
L’IPC de synthèse s’est élevé à peine à 0,08 % sur un mois, en données désaisonnalisées, ce qui est à peine inférieur à l’IPC sous‑jacent en raison des effets de l’arrondissement, qui établit les deux indices à 0,1 %. La baisse des prix de l’essence (‑2,6 % sur un mois, en données désaisonnalisées) et la modeste hausse de 0,3 % sur un mois des prix des aliments ont toutes deux répondu aux attentes.
Il y a essentiellement deux raisons pour lesquelles l’IPC a baissé. D’abord, l’IPC sous‑jacent des services, qui exclut le logement et l’énergie, n’a gagné que 0,06 % sur un mois, en données désaisonnalisées (graphique 2). Ce chiffre se situe dans le bas de la fourchette des résultats mensuels normaux récents, puisque seul s’est replié le résultat de mars, à -0,24 %, pour cette constituante.
C’est aussi parce que les prix sous‑jacents des biens se sont eux aussi ralentis. Les produits de base, sauf l’alimentation et l’énergie, n’ont pas bougé, à 0 % sur un mois, en données désaisonnalisées (graphique 3).
Qu’est‑ce qui explique la baisse des prix sous‑jacents des services? Les loyers des résidences principales se sont chiffrés à leur plus bas depuis avril 2021, sans même être arrondis. Les loyers équivalents des propriétaires (LEP) ont été fermes et ont cadré avec les attentes. Les prix des billets d’avion ont reculé. Les prix des services financiers, volatils, ont plongé. Les prix des services dans les hôpitaux ont progressé au ralenti. Les prix des services récréatifs ont dégringolé. L’assurance automobile a progressé au même rythme.
Qu’est‑ce qui explique le ralentissement des prix sous‑jacents des biens? Les prix des vêtements ont flanché. Les prix des voitures neuves (‑0,3 % sur un mois, en données désaisonnalisées) et des voitures d’occasion (‑0,5 %) ont fléchi.
LES FACTEURS DE DÉSAISONNALISATION QUASI RÉELS
Pour ce qui est de la question de la fiabilité des données, voici la première raison pour laquelle il faut faire preuve de circonspection : les facteurs de désaisonnalisation expliquent que l’IPC sous‑jacent n’ait pas été au rendez‑vous, ce à quoi je ne m’attendais pas cette fois. Les facteurs de désaisonnalisation de mai sont normalement mieux répartis que pour certains autres mois; or, cette fois, les facteurs de désaisonnalisation de 2025 et de 2024 comptent parmi les plus faibles dans les annales par rapport aux mois de mai des mêmes années (graphique 4), ce qui a distorsionné le fait que sur un mois, en données non désaisonnalisées, la hausse de l’IPC sous‑jacent n’a pas du tout, en réalité, sorti de l’ordinaire pour un mois de mai (graphique 5).
L’effet produit est illustré dans le graphique 6. Selon les autres facteurs de désaisonnalisation auxquels on a fait appel dans les mois de mai des années précédentes, l’IPC sous‑jacent aurait facilement pu être arrondi à 0,2 % environ sur un mois, en données désaisonnalisées, ce qui aurait quand même été moins élevé qu’attendu, mais pas tout à fait autant.
QUELLE EST LA PART ATTRIBUÉE CETTE FOIS‑CI?
Il y a ensuite la question des données attribuées. Nous attendons que le BLS mette à jour ce billet et celui‑ci à partir des chiffres de mai. Les coupes budgétaires ont amené le BLS à s’en remettre beaucoup plus massivement à des méthodes chancelantes pour calculer les statistiques de l’inflation. D’après son estimation d’avril, la part du panier soumise à d’autres méthodes d’estimation — en s’en remettant par exemple aux prix des produits comparables plutôt qu’aux produits réels et en faisant appel aux prix dans d’autres marchés régionaux, faute de données pour des produits aussi nombreux qu’auparavant — s’est inscrite à près du tiers du panier dans la foulée d’un rythme courant normal préalable de l’ordre de 10 %. On a donc atteint le triple de la part précédente du panier faute de données réelles dans la collecte. Il faut connaître la part du panier pour le mois de mai. Il faut ensuite la mettre à jour simultanément; or, la dernière mise à jour remonte à la même journée au cours de laquelle on a publié l’IPC.
On pourrait supposer que l’objectif consistait à déstabiliser la confiance portée aux institutions malgré les coupes qui amoindrissent la fiabilité des données pour pouvoir faire valoir qu’en dépit de l’incertitude, la Fed devrait se soumettre aux vœux de l’administration.
TRUMP PRESSE À NOUVEAU LA FED
Le président Trump est intervenu de tout son poids a posteriori en publiant ce billet. Je ne suis pas d’accord avec lui uniquement du point de vue de la fiabilité des données. Je ne suis pas d’accord non plus en raison de l’incertitude du calendrier et de l’envergure qui plane sur les droits de douane et leurs effets dans la chaîne logistique. Mais ce avec quoi je ne suis vraiment pas d’accord, c’est d’abaisser d’un point entier simplement pour réduire les intérêts sur la dette. Il pourrait y avoir un effet de boomerang si le marché obligataire explose et produit des rendements sur une durée prolongée en faisant reculer le dollar parce qu’on n’a pas du tout confiance dans la politisation de la Fed. Cet effet de boomerang pourrait se produire si ces conséquences portent l’inflation. Tout se produit avant même les élections de mi‑mandat.
UNE MYRIADE DE GRAPHIQUES!
Parlons maintenant de cette myriade de graphiques, puisque de nombreux clients ont fait savoir qu’ils étaient d’accord pour qu’on les reproduise. Les graphiques 7 à 21 font état d’un échantillon de tendances dans l’évolution de différentes constituantes essentielles.
Les graphiques 22 et 23 donnent la répartition des constituantes du panier selon leur apport en pourcentage sur un mois et en pourcentage pondéré sur un mois respectivement. Les graphiques 24 et 25 font de même en chiffres sur un an.
Enfin, nous invitons le lecteur à consulter le tableau complémentaire qui donne la répartition détaillée du panier.
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