- Les indicateurs de l’inflation sous‑jacente de prédilection de la BdC ont fléchi…
- … malgré un emballement tendanciel soutenu.
- La fin du congé de TPS et de TVH a fait monter l’IPC…
- … ce qui a toutefois été compensé par des marges qui pourraient être plus étroites et par la baisse des prix des voyages.
- Il est improbable que la décision que prendra demain la BdC surréagisse à une publication…
- … puisqu’elle continue de se consacrer aux risques prospectifs de l’inflation.
- IPC canadien : évolution en % sur un mois, mars, en données non désaisonnalisées :
- Données réelles : 0,3/2,3
- Scotia : 0,7/2,7
- Consensus : 0,7/2,7
- Auparavant : 1,1/2,6
- Inflation sous‑jacente : évolution en % sur un mois, mars, en données désaisonnalisées et annualisées
- IPC en moyenne tronquée : 1,7
- IPC en médiane pondérée : 1,7
Au Canada, l’inflation sous‑jacente s’est ralentie en mars. Pour faire changement… Je ne crois pas que l’indicateur se répercutera sur la décision que rendra demain la BdC pour les motifs évoqués ci‑après. Les marchés ont en quelque sorte évolué dans le même sens : l’anticipation de cette décision dans les cours n’a guère changé et se situe à un peu plus d’une chance sur trois d’une baisse. Dans mon article Global Week Ahead, j’ai fait valoir les deux possibilités pour une baisse et le maintien des taux, et nous osons à peine nous prononcer pour un scénario de maintien des taux.
Essentiellement, les deux indicateurs de prédilection de la BdC pour l’inflation sous‑jacente se sont ralentis pour s’inscrire à 1,7 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées (graphique 1). L’IPC sous‑jacent traditionnel (hors aliments et énergie) a plongé de ‑0,8 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées.

C’est la principale raison pour laquelle l’inflation de synthèse n’a pas été au rendez-vous des attentes de tous, en s’inscrivant à 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées. La fin du congé de TPS et de TVH a produit les effets attendus, en haussant l’IPC de 0,4 % sur un mois en données non désaisonnalisées, comme l’indique l’écart entre l’IPC et l’IPC excluant les effets des changements dans les taxes indirectes (graphique 2). Or, le mois de mars a été exceptionnellement calme pour l’IPC en chiffres non désaisonnalisés (graphique 3).

Pourquoi? Bien que ce soit spéculatif par inhérence, je crois que ce qui a pu se produire, c’est que les détaillants, après avoir accaparé la marge dégagée par le congé de TPS et de TVH, ce qui a raffermi les prix en l’absence des effets des taxes, ont réduit leur marge lorsque les taxes ont été rétablies dans le dernier mois. C’est peut‑être en partie la raison pour laquelle les prix des vêtements et des chaussures n’ont pas bougé en chiffres désaisonnalisés, alors que les prix des restaurants ont continué d’augmenter.
Il faudrait aussi se pencher sur les tendances. Voici le graphique 4. Les indicateurs sous‑jacents de prédilection de la BdC se sont plutôt emballés dans l’année écoulée; le dernier mois a constitué une rare exception. Il serait risible que la BdC se précipite à la vue d’un seul rapport.

Il y a une autre très bonne raison d’en faire fi : les effets du premier cycle des guerres commerciales ont été désinflationnistes, puisque les Canadiens ont annulé leurs projets de voyages, surtout à destination des États-Unis. C’est pourquoi le poids de 10 % qui a pesé sur la catégorie des loisirs, de la formation et de la lecture et sa baisse de ‑2,1 % sur un mois en données désaisonnalisées a rogné environ 0,2 point de pourcentage sur le total de l’IPC en données désaisonnalisées. Le graphique 5 nous explique ce qui s’est produit : les prix des voyages organisés ont plongé d’environ 20 % parce que les Canadiens ont boycotté les voyages à cause de la léthargie de la monnaie et pour protester contre l’odieux traitement du Canada par l’administration Trump.

Il faut s’attendre à plus à terme. Le graphique 6 fait état de l’étroite corrélation entre le solde des dépenses de voyages aller‑retour et les mouvements de la paire USD/CAD à la longue. Il y a une dizaine d’années, le Canada accusait, dans les dépenses de voyage, un déficit de l’ordre de 1 % du PIB nominal (autrement dit, on dépensait plus à l’étranger que les étrangers dépensaient au Canada), ce qui s’est toutefois transformé en excédent de l’ordre de 0,2 % à la fin de 2024; cet excédent sera probablement plus important lorsqu’on connaîtra les chiffres du T1.

Et pourtant, à terme, la BdC se préoccupera davantage d’équilibrer les risques inflationnistes des droits de douane et leurs impacts sur la chaîne logistique au vu de la capacité excédentaire que cette guerre peut dégager et qui a des effets plus désinflationnistes. Cette incertitude continuera de dominer le discours.
Parmi les autres détails, il faut attirer l’attention sur l’énorme volatilité de l’inflation des services (graphique 7) et de l’inflation des prix fermes pour les biens sauf les aliments et l’énergie (graphique 8). Ces catégories tiennent compte des changements intervenus dans les taxes.

Veuillez consulter les graphiques 9 à 17 pour prendre connaissance de l’évolution des autres constituantes.



Les graphiques 18 et 19 donnent la répartition du panier de l’IPC sur un an et en apports pondérés à l’évolution sur un an de l’IPC par constituante. Les graphiques 20 et 21 donnent la même répartition pour l’évolution des prix sur un mois.


Enfin, le tableau d’accompagnement donne plus de détails et comprend les micrographiques.


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