- La croissance du marché de l’emploi est toujours aussi vigoureuse.
- Les variations saisonnières aberrantes ont masqué un résultat encore plus solide.
- Le dénigrement du marché canadien de l’emploi dans le discours politique n’a pas du tout sa place dans le débat.
- Les heures de travail télégraphient un solide PIB pour décembre, janvier et le T1.
- Le taux de chômage baisse, mais la croissance des salaires fléchit.
- Les marchés ont réduit l’anticipation de baisses de taux de la BdC.
- L’emploi au Canada, en milliers sur un mois/taux de chômage en %, en données désaisonnalisées, janvier 2025 :
- Données réelles : 76/6,6
- Banque Scotia : 35/6,7
- Consensus : 25/6,8
- Auparavant : 91/6,7 aucune variation
Le marché canadien de l’emploi a à nouveau déjoué les attentes. Veuillez consulter les faits saillants dans le graphique 1. Comme nous l’avons fait valoir, tout ce qui monte ne descend pas nécessairement, puisque la cadence de l’embauche reste très forte. Il s’est créé en janvier 76 k nouveaux emplois, contre 91 k en décembre. De plus, à cause d’une anomalie statistique, le chiffre de la création d’emplois a en fait été circonscrit par rapport à ce qu’il aurait pu être normalement.

Soit que les employeurs n’écoutent pas les menaces et les coups‑de‑sang de DJT, soit qu’ils l’écoutent et décident d’ajouter des employés pour répondre aux besoins de la production au lieu d’oser investir. Ils sont peut‑être en train de faire pencher le ratio capital‑travail en faveur de la population active, dont il est plus facile de se délester que les dépenses en immobilisations si la situation devait se dégrader. Quel que soit le raisonnement, le marché canadien de l’emploi
s’est à nouveau illustré en janvier, et le gain massif de l’emploi se fonde sur de solides détails sous‑jacents.
Les marchés se sont abstenus d’anticiper les baisses de taux de la BdC
Ils ont réagi en évitant d’intégrer dans les cours boursiers les baisses de taux de la Banque du Canada. Le rendement à deux ans des obligations du Canada a gagné 8 points de base, et le rendement à 10 ans s’est envolé de 10 points de base. Les marchés ont réduit de 5 points de base l’anticipation de la réunion que tiendra la BdC en mars, ce qui se rapproche du pile ou face. Le dollar CA s’est apprécié de l’ordre d’un tiers de cent.
Le marché de l’emploi est solide. Peut-être grâce à la conjoncture politique.
Commençons par prendre du recul pour avoir une vue d’ensemble de la situation. Les données n’appuient pas tous les partisans du négativisme qui recherchent des moyens de dénigrer la vigueur du marché de l’emploi et les perspectives du secteur des ménages, souvent, en toute honnêteté, d’après un point de vue politique faussé.
Il s’est créé au Canada 385 k emplois en 2024, 211 k dans les trois derniers mois et 280 k dans les six derniers mois. Les emplois rémunérés dans le secteur privé ont progressé de 164 k en 2024 et de 96 k en janvier; le secteur privé s’est enrichi de 177 k emplois rémunérés dans les trois derniers mois et de 215 k dans les six derniers mois. De plus, en raison du surcroît d’immigration, le Canada aura besoin en plus grand nombre de certains types de travailleurs du secteur public dans les secteurs des services prépondérants en personnel, par exemple pour répondre aux appels passés au 9‑1‑1 ou pour pourvoir des postes d’enseignants, d’infirmiers, de médecins ou de travailleurs sociaux. Et si le taux de chômage a évalué à la hausse dans le temps, c’est essentiellement à cause du trop grand nombre de travailleurs temporaires — dont les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux — que le gouvernement fédéral vise à réduire à terme, ce qui devrait réduire le taux de chômage à la longue. Or, curieusement, je continue d’entendre de nombreux observateurs et argumentateurs dire que le marché du travail est léthargique, que seul le secteur public recrute et que c’est loin d’être idéal pour les ménages. Ce ne sont que des inepties.
L’envergure sectorielle a été solide
Le graphique 2 fait état de la répartition par secteur. Le secteur manufacturier a été le chouchou du mois parmi les travailleurs canadiens, puisque ce secteur a engrangé 33 k emplois, peut‑être en anticipant les surtaxes douanières ou peut‑être en redoutant l’investissement. L’envergure a été considérable dans les autres secteurs.

Trois des « quatre grandes » provinces ont porté le gain
Par province, la quasi‑totalité de la création d’emplois s’est produite en Ontario, en Colombie-Britannique et au Québec, alors qu’on attribue celle des autres provinces à des erreurs d’arrondi. Je vais m’en contenter : après tout, il s’agit de trois des quatre grandes provinces. Il ne manque que l’Alberta.
À temps plein ou à temps partiel : À vous de choisir!
La répartition entre les emplois à temps plein (+35,2 k) et les emplois à temps partiel (+40,9 k) a été presque égale.
Les postes salariés dans le secteur privé ont mené le bal
En janvier, le secteur privé a pris le devant de la scène en créant 57,2 k emplois contre 8,4 k de moins dans le secteur public et +27,4 k de plus parmi les travailleurs autonomes.
Voici pourquoi la croissance du marché de l’emploi aurait pu être beaucoup plus solide
Le graphique 3 indique que Statistique Canada a fait appel au facteur de désaisonnalisation le plus faible dans les annales dans la comparaison des mois de janvier au fil des ans. Tous les facteurs de désaisonnalisation les plus faibles ont été comptabilisés dans les trois dernières années, ce qui témoigne du parti pris de récence dans le calcul de ces facteurs.

Le graphique 4 vise à maîtriser ce parti pris en reprenant le même niveau d’emploi en chiffres non désaisonnalisés et en appliquant différents facteurs de désaisonnalisation dans l’ensemble des résultats techniques pour les mois de janvier comparables. La croissance de l’emploi aurait été encore plus solide, à tout autre facteur de désaisonnalisation historique, pour les mois de janvier comparables dans les annales. Dans quelle mesure? Dans des centaines de milliers, ce qui mettait manifestement mal à l’aise Statistique Canada, qui a donc comprimé le facteur de désaisonnalisation pour maîtriser la situation.

De fortes incidences pour le PIB
Les heures de travail enregistrent un gain massif (graphique 5). Ils ont gagné encore 0,9 % sur un mois, en données désaisonnalisées, en janvier après avoir inscrit en décembre un gain révisé à la hausse de 0,7 % (contre 0,5 % initialement). C’est ce qui explique que les heures de travail ont peu varié au T4 (-0,7 % sur un trimestre en données désaisonnalisées et annualisées), malgré un vigoureux bond de 5,2 % sur un trimestre en données désaisonnalisées et annualisées au T1. Puisque le PIB est une notion qui s’entend des heures de travail multipliées par la productivité des travailleurs, les données sur les heures de travail se prêtent à de solides rapports sur le PIB pour décembre 2024, janvier 2025 et le premier trimestre de la nouvelle année.

Le taux de chômage a évolué à la baisse
Le taux de chômage a baissé d’un cran, à 6,6 %. En effet, la population active a augmenté de 61 k travailleurs, ce qui est moindre que le gain de 76 k emplois. Toujours est‑il que la population active continue de croître très fortement : elle a comptabilisé une hausse nette de 225 k emplois dans les trois derniers mois.
La croissance des salaires dégringole
La croissance des salaires a dégringolé à 0,5 % sur un mois, en en données désaisonnalisées et annualisées, contre 3,7 % en décembre (graphique 6). La moyenne mobile sur trois mois se chiffre à 0 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées; il s’agit de la moyenne la plus faible depuis mai 2021.

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