- Les ventes au détail évoluent tendanciellement à la baisse…
- … en raison du basculement dans les services.
- Évolution de la valeur des ventes au détail au Canada en % sur un mois et en données désaisonnalisées, pour juin 2023 :
- Données réelles : 0,1
- Scotia : 0,0
- Consensus : 0,0
- Auparavant : 0,1 (données révisées par rapport à 0,2)
- Pronostic préliminaire de juillet : 0,4
Au Canada, les ventes au détail ont inscrit une performance anémique, ce qui a fait baisser les rendements des obligations du gouvernement du Canada à plus court terme et ce qui a dévalorisé le dollar canadien dans un avant‑midi au cours duquel la tendance suivait déjà ces deux orientations, compte tenu de l’évolution de la conjoncture depuis la veille.
Je crois que certains éléments clés appellent à la prudence afin de ne pas déceler, dans ce ralentissement, un indicateur littéral du comportement du consommateur canadien. Il faut noter que ces points seront suivis en récapitulant les observations essentielles dans les données.
LES VENTES AU DÉTAIL DONNENT UNE FAUSSE IMPRESSION DES FORCES DES CONSOMMATEURS
Le graphique 1 indique que les volumes des ventes au détail piétinent depuis longtemps.
Ce piétinement intervient dans une période au cours de laquelle la consommation totale comptabilise une solide croissance tendancielle. L’écart s’explique par la rotation dans les dépenses consacrées aux services, qui n’est pas du tout captée dans les ventes au détail, compte tenu de la définition que leur donne Statistique Canada.
Le graphique 2 illustre efficacement ce point. Les volumes des ventes au détail sont apathiques depuis longtemps; or, le volume du total des dépenses de consommation progresse à un rythme honnête depuis quelques années. L’écart s’explique essentiellement par le basculement dans les dépenses consacrées aux services.
C’est ce dont témoigne éloquemment le graphique 3. Les consommateurs ont consacré leur temps et leur argent à d’autres activités en prenant leurs distances par rapport à la pandémie.
Il faut faire une mise en garde : nous mélangeons les pommes et les oranges quand il s’agit des concepts dans ce cas. Il faut donc traiter généralement ce point. Nous comparons les volumes des ventes au détail de biens vendus par rapport à l’ensemble de la valeur ajoutée par la consommation dans le PIB, et ces deux indices ne sont pas directement comparables. Ils maîtrisent toutefois tous les deux les effets de prix, et je suis à l’aise avec l’argument général avancé dans ces pages.
Cet écart entre les deux types de statistiques s’explique par le fait que les ventes au détail au Canada excluent les restaurants, les bars, les hôtels, les compagnies aériennes, les autres modes de déplacement, les achats de billets (concerts et manifestations sportives, entre autres), ainsi que les transactions financières et essentiellement tout ce qui est orienté vers les services. Ces ventes excluent aussi les achats en ligne sur les sites de commerce électronique (par exemple Amazon.com, alors qu’Amazon.ca entre en ligne de compte). Essentiellement, les ventes au détail ne captent rien de l’énorme rotation vers les dépenses consacrées aux services. Cette réalité est propre au Canada. Par contre, les États‑Unis tâchent d’inclure au moins une partie de ce type de dépenses, en tenant compte, par exemple, des dépenses engagées dans les établissements de restauration et de boissons.
Statistique Canada produit des chiffres distincts pour la valeur en dollars des dépenses dans les établissements de restauration et de service de boissons (soit surtout les bars et les restaurants, en français ordinaire…). Or, les données sont décalées et ne remontent qu’en mai : les données de juin seront publiées dans les prochains jours, et il faudra attendre longtemps les données de juillet. Le graphique 4 indique que ce type de dépenses a vigoureusement progressé; mais à nouveau, ces chiffres ne sont pas compris dans les ventes au détail.
Nous constatons que cette tendance macroéconomique est renforcée par les résultats bénéficiaires des entreprises, puisque celles qui sont au service du secteur de la consommation des biens non durables font moins bien que les sociétés comme les compagnies aériennes. Dans ces secteurs, on dispose aussi d’une grande latitude pour la performance variable des différentes entreprises.
LES DÉTAILS – AUCUNE AMPLEUR AU‑DELÀ DE L’AUTOMOBILE
Les ventes nominales n’ont guère évolué tendanciellement à une époque récente. Elles ont été révisées un peu à la baisse, pour inscrire un gain de 0,1 % sur un mois en mai. Puis, le pronostic avancé de juin, selon lequel les ventes n’ont essentiellement pas changé, a atteint la cible : les ventes n’ont crû que de 0,1 % sur un mois. Le pronostic avancé de juillet laisse entrevoir une hausse de 0,4 %.
Le volume des ventes a plongé de 0,2 % sur un mois en juin. Statistique Canada n’a rien publié d’autre, pour juillet, qu’un pronostic sur les ventes nominales; or, le gain de 0,4 % veut probablement dire que les volumes ont peu évolué le mois dernier, compte tenu de l’IPC.
Autrement dit, les volumes des ventes au détail ont perdu 3,2 % sur un trimestre en rythme désaisonnalisé et annualisé au T2, après avoir inscrit un gain de 5,2 % au T1 et un acquis de -0,7 % pour le T3, d’après le T2 et en supposant que les volumes de juillet ont peu changé. Veuillez consulter le graphique 5.
La léthargie de juin par secteur a été assez généralisée du point de vue de la valeur en dollars (graphique 6) comme des durées des volumes (graphique 7). Les véhicules et les pièces détachées ont grimpé de 2,5 % sur un mois en données désaisonnalisées, menés par les ventes de voitures neuves et des « articles divers », dont les VTT. Les ventes hors voitures ont cédé 0,8 % sur un mois. Dans le reste du rapport, la plupart des données sont léthargiques. C’est pourquoi le rapport met essentiellement à l’honneur le secteur automobile. Les dépenses consacrées aux automobiles et aux services ne permettent guère d’envisager quoi que ce soit d’autre, ce qui ne veut toutefois pas du tout dire que les consommateurs ne dépensent pas.
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