- Léthargique, l’IPC de base américain a répondu aux attentes, à 0,16 % sur un mois.
- L’ampleur a elle aussi été léthargique dans l’ensemble des services essentiels et des biens de base.
- Les marchés n’y ont guère prêté attention, comme prévu, par rapport à ce sur quoi ils tablaient.
- Il y a encore bien des données à publier avant la réunion du FOMC en septembre.
- Jerome Powell restera probablement fidèle aux mises en garde des statistiques.
- Il pourrait s’agir du quatrième passage à vide temporaire de l’IPC de base dans l’ère pandémique.
- Pour les marchés, la barre sera plus haute lorsqu’il s’agira de crier victoire.
- États‑Unis : IPC/IPC de base, sur un mois en données désaisonnalisées, juillet 2023 :
- Données réelles : 0,17/0,16
- Scotia : 0,1/0,1
- Consensus : 0,2/0,2
- Auparavant : 0,2/0,2
Aux États‑Unis, l’IPC a essentiellement répondu aux attentes : il a encore été léthargique, et les détails qui le sous‑tendent sont eux aussi anémiques. Le chiffre de l’IPC de base, à 0,16 % sur un mois en données désaisonnalisées, s’est généreusement arrondi à 0,2 % et s’est contenté d’être le moindrement plus vigoureux que mon propre pronostic. Il s’en est fallu de peu pour jouer au fer à cheval!
Les marchés n’ont guère réagi à l’acquis prévisionnel de la fin du mois. Le rendement des bons du Trésor américain à 2 ans a gagné quelques points de base après la publication des données, et le dollar a manqué de souffle. Les contrats à terme sur les titres boursiers du S&P ont d’abord bâillé; toutefois, l’indice s’est relevé dans le courant des liquidités.
Les chiffres sauront encourager la Fed. Il faut toutefois lancer de solides mises en garde.
1. Il se publiera beaucoup plus de données avant la décision que rendra le FOMC le 20 septembre, dont un autre chiffre de l’IPC pour août, un autre résultat pour les dépenses de consommation des ménages de juillet et un autre rapport sur les traitements et les salaires non agricoles pour août. Si le FOMC doit alors arrêter la ligne de conduite à tenir, il pourra miser sur un solide plaidoyer et sauter une autre hausse. Or, la situation pourrait changer. Il faut aussi gérer le prochain cycle de pointillés.
2. C’est un passage à vide. Or, Jerome Powell nous rappellera probablement à quel point les annales nous empêchent de déclarer prématurément victoire. Nous avons été témoins de passages à vide adossés comparables, qui se sont révélés temporaires en octobre et novembre l’an dernier, avec quelques chiffres de 0,3 pour l’IPC de base, un trio de 0,2 et de 0,3 à l’été 2021 et une séquence de chiffres atoniques entre la fin de 2020 et le début de 2021. Nous savons ce qui s’est produit dans la foulée de chacun de ces épisodes.
Sur cette dernière question, plusieurs baromètres de l’inflation des prix de l’alimentation dans le monde reviennent nous hanter ne serait‑ce que volatilement, dont les prix au comptant des produits alimentaires américains et du riz selon le CRB pour les quelques milliards de personnes qui considèrent que ces produits sont essentiels dans leur régime alimentaire, ce qui a des incidences particulières pour bien des marchés émergents. Il en va de même de l’inflation de l’énergie : le WTI a entre autres gagné 16 $ US depuis juin, et pour juillet, les prix de l’essence ont rebondi. Les salaires ont réalisé de solides gains sur fond de durcissement du marché du travail, l’économie ne fait toujours rien pour amorcer la détente désinflationniste à l’heure où la croissance du PIB surpasse celle du PIB potentiel, et dans l’ensemble des chaînes logistiques mondiales, les éléments prouvant qu’elles commencent à peine à être remaniées sont contrastés. Il faut aussi dire que la grande confiance des consommateurs les amène toujours à dépenser et que le gain de 25 % du S&P depuis octobre 2022, en plus des prix des logements qui remontent et de l’indice des prix des logements dans les ventes répétées, qui a enchaîné une quatrième hausse mensuelle, font partie des effets de la richesse.
Ce qu’il faut savoir, c’est que les marchés s’en remettent, comme tout le monde le sait, à chaque point statistique à court terme et oscillent au gré des vents dominants. La Fed ne peut pas se permettre de se conduire ainsi. La barre fixée pour une période soutenue de chiffres inflationnistes léthargiques est probablement plus haute que celle des marchés; c’est pourquoi le Comité imposerait probablement au moins six publications léthargiques et peut‑être même une chaîne de chiffres anémiques prolongée sur un an avant d’avoir l’assurance qu’il peut lever le pied. Jerome Powell n’est pas appelé à sortir de sitôt les pompons et à s’élancer dans un cancan effréné en pleine conférence de presse! Image…
LES DÉTAILS
Le graphique 1 fait état des chiffres léthargiques adossés de l’IPC de base.
Ces chiffres étayent l’ampleur de l’anémie. Le graphique 2 fait état des services essentiels de l’IPC, qui excluent les services énergétiques : le logement a gagné 0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées dans le prolongement d’une période d’anémie. Le graphique 3 permet de constater que l’inflation des biens de base, sauf l’alimentation et l’énergie, a elle aussi été atonique, à ‑0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées pour enchaîner un deuxième chiffre négatif d’affilée. Pour consulter la répartition complète du panier, veuillez cliquer sur ce lien.
Le graphique 4 nous apprend que l’inflation du logement a continué de décrocher du pic, mais qu’elle a à peine ralenti. Les loyers équivalents des propriétaires ont bondi de 0,5 % sur un mois en données désaisonnalisées, et les loyers des résidences principales ont grimpé de 0,4 %. Ces deux chiffres, qui évoluent tendanciellement à la hausse, devraient se calmer en décalage selon les baromètres déjà connus de l’apaisement des loyers du marché.
Le graphique 5 indique que les prix des véhicules ont effectivement fléchi : la baisse des prix des véhicules d’occasion a mené le bal, mais non autant que les valeurs d’échange indiquées avant tous les rajustements que le BLS apporte aux données sources.
Le graphique 6 indique que les prix des produits alimentaires ont monté de 0,2 % sur un mois, menés par les produits d’épicerie (soit les produits alimentaires à domicile) à 0,3 % sur un mois, alors que les produits alimentaires hors domicile ont augmenté de 0,2 %. Les prix anémiques des restaurants ont été accompagnés par d’autres statistiques probantes sur les voyages et les loisirs, dont la quatrième baisse d’affilée du prix des billets d’avion (graphique 7), un deuxième plongeon des prix de l’hébergement et une légère baisse des prix de location des véhicules.
Les graphiques 8 et 9 donnent la répartition du panier de l’IPC sur un mois par constituante et en fonction des apports pondérés. Les graphiques 10 et 11 font de même pour les apports sur un an.
Veuillez consulter l’appendice ci‑joint, qui donne plus de détails sur les sous‑constituantes, dans les micrographiques et les indicateurs de la note z des écarts par rapport aux tendances.
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