- La Fed a haussé comme prévu ses taux de 25 points de base.
- Il n’y a pas de changements dans les plans de durcissement quantitatif.
- Les mentions de la croissance ont été légèrement rehaussées.
- La politique de la Fed est largement tributaire des données.
- Et ses décisions sont prises au fur et à mesure des réunions.
La dernière déclaration du FOMC a essentiellement répondu aux attentes : on avait en effet prévu une hausse de 25 points de base du taux des fonds fédéraux à 5,5 %. Il n’y a pas eu de grandes surprises dans la conférence de presse du président Jerome Powell. Dans l’ensemble, tous les communiqués concordent : on maintiendra les taux jusqu’en septembre.
La politique monétaire américaine continue de se durcir. Le FOMC télégraphie qu’il reste ouvert à un redurcissement de sa politique. Les marchés ont réagi à toute la série de communiqués en menant une remontée de l’ordre de 8 points de base du rendement des bons du Trésor à 2 ans, peut‑être en se repositionnant par rapport à un parti pris baissier juste avant de recevoir des indications contraires. Le S&P 500 a d’abord décollé au début de la conférence de presse avant de faire marche arrière pour finir les séances presque sans bouger. Le dollar US s’est légèrement replié. Les attentes actualisées vis‑à‑vis du taux directeur sont représentées dans le graphique 1.
CHANGEMENTS MINIMES DANS LES DÉCLARATIONS
On a apporté des changements sans conséquence au libellé des déclarations. Veuillez consulter l’appendice pour prendre connaissance de la comparaison des déclarations.
Les pronostics à terme sont restés intacts : on a rappelé la mention « durcissement monétaire supplémentaire qui pourrait être approprié ».
Il y a eu un léger changement de libellé dans le paragraphe d’introduction, puisqu’on affirme maintenant que « l’activité économique a progressé à un rythme modéré », plutôt que « l’activité économique a continué de progresser à un rythme modeste ». Le libellé de la Fed a tendance à indiquer que le terme « modéré » est légèrement plus fort, par rapport à la croissance, que le terme « modeste », et par conséquent, elle laisse peut‑être entendre par là qu’elle est plus confiante dans l’évolution de l’économie. Pendant la conférence de presse , on n’a pas posé au président Powell de questions sur l’importance de ce léger changement de libellé.
Il se peut que ce soit délicat puisqu’on s’attend à ce qu’au deuxième trimestre, la croissance du PIB soit comprise entre 1,5 % et 2,5 % demain (2 % selon la Scotia). Le FOMC pourrait rappeler à quel point la croissance du S1 de 2023 a vraiment dépassé les attentes. Il n’y a guère longtemps, on prévoyait que le PIB du T2 se contracte (graphique 2), et le consensus sous‑estimait aussi la croissance du PIB au T1. On peut ainsi dresser un parallèle avec les raisons pour lesquelles la BdC a durci le ton après que le consensus ait largement sous‑estimé la croissance du PIB du Canada au S1 de 2023.
La décision a été unanime.
CETTE CONFÉRENCE DE PRESSE QUI CRAINT L’ENGAGEMENT
La déclaration liminaire de Jerome Powell a été relativement brève et n’a pas donné lieu à de grandes surprises. Il a répété qu’il y a « beaucoup de chemin à parcourir » dans la lutte contre l’inflation. Il a pris acte d’un rythme tendanciel toujours aussi solide dans la croissance de l’emploi, en précisant que la croissance du PIB a été largement au rendez‑vous des attentes tandis que la croissance des dépenses de consommation s’est ralentie par rapport au début de l’année et que le logement a pris du mieux, mais qu’il reste inférieur aux niveaux antérieurs d’activité. Il a aussi insisté sur les effets décalés des interventions monétaires jusqu’à maintenant, en déclarant que la conjoncture de l’offre et de la demande sur les marchés du travail revient peu à peu à un meilleur équilibre.
On a demandé à Jerome Powell s’il croyait qu’il fallait s’attendre à d’autres hausses de taux et si toutes les prochaines prochaines décisions pourront être prises au fur et à mesure des réunions ou si on allait prendre les décisions toutes les deux réunions. Sa réponse nous a appris que désormais, chaque réunion se déroulera « en direct », mais que tout dépendra des données, et qu’on procédera une réunion à la fois. Voici ce qu’il a affirmé en particulier :
« Nous n’avons pas pris de décision à propos des prochaines réunions, ni non plus du rythme des hausses. Nous approcherons chaque décision comme nous l’avons fait aujourd’hui. Il est certes possible que nous haussions les taux à la réunion de septembre si les données le justifient; or, il se peut aussi que nous ne bougions pas. »
Quand on lui a demandé si le tracé en pointillé de juin, qui faisait état de deux autres hausses, dont celle d’aujourd’hui, était toujours valide, Jerome Powell a déclaré : « Nous ferons le point lorsque nous prendrons connaissance des données ».
Les journalistes ont tâché de poser des questions sur les déclencheurs plus spécifiques d’un basculement de la posture monétaire. Jerome Powell n’a toutefois pas mordu à l’hameçon. Il a à maintes reprises déclaré que « C’est la totalité des données qui importe, surtout en ce qui concerne l’inflation ». Il a enchaîné en disant que « Tout dépend de la totalité des données, que nous n’avons tout simplement pas encore reçues ».
Jerome Powell a toutefois effectivement noté que le rythme plus graduel du durcissement, en passant à des hausses de 75 points de base, puis de 50 et de 25 points de base, pour ensuite marquer une pause en juin et revenir avec une hausse aujourd’hui, ne veut pas nécessairement dire que les taux seront haussés toutes les deux réunions à terme. Cela pourrait vouloir dire qu’il y aura des hausses à raison de deux réunions sur trois. Il a fait observer que la Fed est ouverte à l’idée de hausser les taux à des réunions adossées si les données et la conjoncture le justifient. La Fed veut simplement avancer au rythme voulu et ralentir en prenant des décisions mûrement réfléchies. Ce qu’il dit, c’est que la Fed pourrait ou non bouger dans des réunions consécutives.
C’est en parlant de la croissance qui avait dépassé les attentes de la Fed que Jerome Powell a le plus durci le ton : si cette évolution se poursuit, elle pourrait continuer de hausser l’inflation, ce qui justifierait une intervention. Pour l’instant, Jerome Powell a fait observer que le personnel de la Réserve fédérale ne prévoit plus de récession et que son propre scénario de base consiste à ramener l’inflation sur la cible de 2 % sans perdre trop d’emplois.
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