Au Canada, c’est la rentrée des classes et le retour à la routine des cours, des devoirs et des études. 

Mais de nombreux élèves ont du mal à se remettre sur la bonne voie avec les répercussions de la pandémie et les difficultés économiques qui font obstacle à leur capacité d’apprentissage et d’épanouissement à l’école.

Les élèves du secondaire ont eu à faire face à un environnement scolaire et social difficile en raison des restrictions visant le contrôle de la propagation de la COVID-19, ainsi qu’avec l’augmentation du coût de la vie qui pèse désormais sur leurs familles.

Les élèves issus de groupes défavorisés, tels que les nouveaux arrivants et les communautés racialisées, en ressentent les effets de manière disproportionnée.

Owen Hinds, directeur de programme à Passeport pour ma réussite – une organisation caritative canadienne qui offre aux jeunes vivant dans des communautés à faibles revenus un soutien scolaire, financier, social et individuel pour les aider à obtenir leur diplôme de fin d’études secondaires – en a vu les conséquences.

M. Hinds travaille avec des élèves de la communauté de Lawrence Heights à Toronto et affirme avoir constaté que l’assiduité scolaire, les taux d’obtention de diplômes et la transition vers l’enseignement postsecondaire ont été mis à mal au cours des dernières années.

« Ce n’est pas la pandémie qui en est à l’origine, mais elle a mis en lumière un grand nombre de réalités socio-économiques auxquelles sont confrontées beaucoup de nos communautés, déclare M. Hinds. Tout est exacerbé. »

Environ 1,4 million d’élèves du secondaire reprennent le chemin de l’école ce mois-ci au Canada, mais pas moins de 300 000 jeunes risquent d’abandonner leurs études chaque année. Cela a des conséquences tant à l’échelle individuelle qu’à celle de l’économie canadienne dans son ensemble.

Par exemple, une personne sans diplôme d’études secondaires gagne 80 % de ce que gagne un diplômé de l’enseignement secondaire, selon le Conference Board du Canada.

En outre, plus les jeunes ont d’années d’études, moins le taux de chômage est élevé dans leur catégorie. En 2021, le taux de chômage des personnes âgées de 25 à 29 ans était de 14,6 % pour les personnes sans diplôme d’études secondaires, contre 12 % pour les diplômés du secondaire et 7,3 % pour les personnes qui avaient fait des études collégiales ou qui avaient suivi une formation professionnelle, selon Statistique Canada.

Le travail de Passeport pour ma réussite et d’autres organisations axées sur la scolarisation vise à aider les jeunes des communautés défavorisées à rester à l’école et à réaliser tout leur potentiel. 

"

Notre objectif est de lutter contre la pauvreté par les études. Et pour que ces jeunes obtiennent leur diplôme, nous devons répondre à leurs besoins, quels qu’ils soient.

Alejandra Cabezas, responsable principale de l’engagement des anciens élèves au bureau national de Passeport pour ma réussite

La Banque Scotia, par l’intermédiaire de ScotiaINSPIRE, une initiative d’investissement de 500 millions de dollars sur 10 ans qui vise à promouvoir la résilience économique des groupes défavorisés, soutient plusieurs partenaires ciblant la scolarisation afin d’accroître le nombre de diplômés du secondaire et la participation aux études postsecondaires. Cela inclut le Programme Passeport pour ma réussite qui, l’année dernière, a soutenu 6 879 élèves partout au Canada, dont 1 604 nouveaux arrivants et jeunes immigrants.

Un autre programme appuyé par la Banque Scotia est le Programme Alternative Suspension du YMCA. Il s’adresse aux jeunes à risque faisant l’objet d’une suspension, tirant parti de cette situation comme une occasion de s’engager auprès d’eux et de les encourager à rester à l’école. De même, le programme Stay In School de la Banque Scotia et de la Fondation pour l’aide à l’enfance du Canada vise à soutenir les jeunes et à améliorer le taux de diplomation au secondaire chez les jeunes pris en charge par l’État, en leur donnant accès à des services de tutorat et de mentorat ainsi qu’à des fournitures scolaires.

« Les élèves défavorisés sont aux prises avec des obstacles qui peuvent entraîner des répercussions disproportionnées sur leurs chances d’accéder à la scolarisation et de terminer leurs études », déclare Meigan Terry, première vice-présidente et chef, Impact social, Durabilité et Communications à la Banque Scotia.

« L’instabilité financière, l’insécurité alimentaire ou le manque de ressources éducatives sont autant de facteurs qui compliquent l’obtention du diplôme de fin d’études secondaires pour ces jeunes. Et nous savons qu’un diplôme d’études secondaires est essentiel pour leur emploi futur et leur sécurité financière. La Banque Scotia s’est engagée à travailler avec des partenaires comme Passeport pour ma réussite pour aider les élèves à obtenir le soutien dont ils ont besoin pour réussir et renforcer leur résilience économique. »

Alejandra Cabezas est aujourd’hui la responsable principale de l’engagement des anciens élèves au bureau national de Passeport pour ma réussite, mais elle a travaillé avec des jeunes du quartier de Scarborough Village à Toronto au cours des dix dernières années, dans le cadre du programme Passeport pour ma réussite, où elle a constaté les défis supplémentaires avec lesquels les jeunes défavorisés sont aux prises – en particulier au plus fort de la COVID-19.

« Par exemple, une famille multigénérationnelle vivant dans un appartement est un environnement peu propice à l’apprentissage virtuel », ajoute-t-elle, citant les coupures de la connexion à Internet et le manque d’appareils électroniques.

« Nous avions des enfants qui essayaient de rédiger une dissertation en 11e ou 12e année à partir du téléphone cellulaire de leurs parents », déclare-t-elle.

Le programme Passeport pour ma réussite permet aux jeunes qui en ont besoin d’accéder aux outils technologiques. Pendant la pandémie, il s’agissait de fournir des appareils tels que des Chromebooks pour que les élèves puissent faire leur apprentissage en ligne.

« La pandémie a également eu une incidence économique disproportionnée sur certaines familles de nouveaux arrivants. Dans de nombreux foyers, des parents ou des membres de la famille travaillaient dans le commerce de détail ou dans d’autres emplois de première ligne, et les taux d’infection étaient élevés », indique Mme Cabezas. 

"

Une grande partie de notre tâche est de collaborer avec une famille pour l’aider à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés et à réaliser ses rêves.

Owen Hinds, directeur de programme à Passeport pour ma réussite

« Ces élèves ont été touchés par la COVID, non seulement financièrement ou parce qu’ils sont tombés malades, mais parce qu’ils ont perdu des êtres chers – parfois le seul soutien de famille », déclare-t-elle.

Aujourd’hui, l’inflation et la hausse des prix des denrées alimentaires font des ravages.

« Les personnes qui avaient déjà du mal à s’en sortir sont maintenant considérablement touchées. Les problèmes de sécurité alimentaire sont une réalité », déclare M. Hinds.

« Tous ces facteurs pèsent sur les taux d’obtention de diplômes et la transition vers les études postsecondaires. Certains élèves se sentent obligés d’abandonner l’école secondaire pour aider financièrement leur famille », déclare Mme Cabezas.

« Ils sont tentés d’abandonner complètement l’école secondaire et de faire autre chose parce qu’ils ont besoin de survivre », déclare-t-elle.

« De plus, certains élèves qui ont obtenu leur diplôme avaient reporté leurs études postsecondaires après être passés à travers la pandémie », déclare M. Hinds.

« De nombreux élèves avaient le sentiment de ne pas être tout à fait prêts à faire la transition vers des études postsecondaires. Ils n’étaient pas sûrs de réussir. »

En 2022, Passeport pour ma réussite a repris la programmation en personne, en tirant les leçons de la pandémie pour incorporer des programmes virtuels accessibles. Cette souplesse permet à Passeport de s’adapter aux besoins particuliers des élèves afin de les aider à surmonter les obstacles en constante évolution auxquels ils font face.

Mme Cabezas explique que l’équipe de Scarborough Village aide de plus en plus les élèves ayant des besoins plus immédiats, comme le soutien en matière de santé mentale et la sécurité alimentaire.

« Si on ne s’en occupe pas immédiatement, il n’y aura pas de diplôme, déclare‑t‑elle. Notre objectif est de lutter contre la pauvreté par les études. Et pour que ces jeunes obtiennent leur diplôme, nous devons répondre à leurs besoins, quels qu’ils soient. »

« Pour les jeunes arrivants, ce soutien consiste également à aider les parents des élèves à s’orienter dans le système éducatif canadien », déclare M. Hinds.

« Une grande partie de notre tâche est de collaborer avec une famille pour l’aider à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés et à réaliser ses rêves. »