CANADA : LES VENTES ONT REPRIS DU MIEUX EN FÉVRIER
La reprise des ventes d’automobiles au Canada s’inscrit dans la durée malgré la flambée des taux; or, les niveaux de ventes restent déprimés. Wards Automotive estime que les ventes d’automobiles au Canada se sont chiffrées à 1,58 million d’exemplaires en données désaisonnalisées et en rythme annualisé en février 2023, ce qui donne une hausse de 3 % sur un mois en chiffres désaisonnalisés par rapport à janvier 2023; toutefois, les ventes accusent toujours un écart de -3,1 % (en chiffres non désaisonnalisés) et de -18,9 % (en chiffres non désaisonnalisés) par rapport aux niveaux des ventes de février 2022 et de février 2019 respectivement. Les facteurs de la demande restent résilients à l’heure où le marché du travail canadien continue de croître. Le taux de chômage est resté stable, à 5,0 % (en données désaisonnalisées) en février pour le troisième mois consécutif, et il s’est créé 241 000 emplois (en données désaisonnalisées) sur les trois mêmes mois. L’inflation de synthèse annuelle ne cesse de baisser pour s’établir à 5,9 % sur un an en janvier après son pic récent de 8,1 % sur un an en juin l’an dernier. Dans le même temps, la Banque du Canada a haussé le taux directeur à 4,50 % à sa réunion en janvier, ce qui représente une hausse de 425 points de base par rapport à l’an dernier, et a fait savoir qu’elle marquerait une pause conditionnelle dans la hausse des taux, le temps d’expertiser l’impact du durcissement de la politique monétaire (et, sans aucun doute, à une époque plus récente, pour pondérer encore les risques de baisse dans la foulée de la période de tumulte des marchés au sud de la frontière). En janvier, la production automobile nord-américaine a gardé le rythme en chiffres annualisé et désaisonnalisé : les constructeurs ont produit 14,4 millions de véhicules en 2022, ce qui représente un bond de 6 % par rapport au taux de production anémique du quatrième trimestre et ce qui réduit le déficit à -11,3 % par rapport aux niveaux atteints avant la pandémie. Nous attendons de nous prononcer dans nos prévisions sur les ventes d’automobiles au Canada et nous prévoyons que les ventes se relèveront légèrement pour finir l’année à 1,6 million d’exemplaires malgré les pressions toujours aussi fortes sur les coûts et l’humeur maussade des marchés, et à ce qu’elles s’accélèrent pour s’établir à 1,8 million d’exemplaires en 2024, lorsque ces facteurs s’apaiseront et que les baisses de taux se dénoueront.
ÉTATS-UNIS : UNE REPRISE CHAOTEUSE
En février, les ventes d’automobiles aux États-Unis ont inscrit une baisse de -6,2 % sur un mois (en données désaisonnalisées); elles se sont toutefois relevées de 8,7 % sur un an (en chiffres non désaisonnalisés sur un an) par rapport au même mois l’an dernier dans une reprise volatile. Les ventes d’automobiles pour 2023 ont augmenté de 6,9 % depuis le début de l’année par rapport à 2022, grâce à l’augmentation de la production et des stocks; toutefois, elles accusent toujours une baisse de -8,7 % depuis le début de l’année (en chiffres non désaisonnalisés) par rapport à 2019. Jusqu’à maintenant, les niveaux de ventes s’établissent à une moyenne de 15,4 millions d’exemplaires en données désaisonnalisées et en rythme annualisé en 2023, ce qui représente une hausse remarquable sur les 13,8 millions de véhicules vendus en 2022 et ce qui est supérieur aux ventes annuelles de 14,9 millions et de 14,5 millions d’exemplaires respectivement en 2021 et 2020, même si elles sont toujours nettement inférieures aux ventes de 17 millions d’exemplaires en 2019. Aux États-Unis, les travailleurs continuent d’être témoins de la forte progression (même si elle s’est ralentie) des salaires sur fond de durcissement du marché du travail. Le taux de chômage s’établit à 3,6 % (en données désaisonnalisées) pour février 2023; il enchaîne un treizième mois consécutif à moins de 4,0 %, alors qu’il y avait 9,8 millions de postes à pourvoir en janvier 2023 selon l’enquête JOLTS. Même si la vigueur du marché du travail vient étayer les dépenses des ménages et que l’inflation de synthèse a plongé à 6,4 % sur un an en janvier après son récent sommet de 9,1 % sur un an en juin 2022, le taux du crédit à 48 mois sur l’achat des voitures neuves a de nouveau augmenté en janvier, pour gagner 3 points de pourcentage par rapport à il y a un an. À l’heure où la Fed continue de durcir sa politique monétaire pour ramener l’inflation sur la cible, l’augmentation du coût de financement continuera de peser sur la demande d’automobiles aux États-Unis. Dans la colonne de l’offre, les niveaux de stocks des véhicules légers aux États-Unis ont augmenté pour le septième mois d’affilée en février, même s’ils n’ont pas bougé sur un mois en chiffres désaisonnalisés et qu’ils ont augmenté après les récents creux de la fin de 2021 et du début de 2022. Nous avons comptabilisé à 15,5 millions d’exemplaires les ventes d’automobiles de 2023 en raison des signes durables de l’amélioration de l’offre de véhicules et du raffermissement des ventes malgré la flambée de l’incertitude. Nous nous attendons à ce que les ventes s’améliorent durablement en 2024 pour se hisser à 16,8 millions d’exemplaires. Il n’empêche que la récente conjoncture à court terme met en lumière le fort degré d’incertitude qui pèse sur les perspectives, surtout la fonction de réaction des décideurs.
LES VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : LA DÉFLATION DES VENTES SE POURSUIT
Les ventes mondiales d’automobiles ont continué d’être à la traîne en 2023, en perdant -2,9 % (en données désaisonnalisées) en janvier pour s’établir à 63,3 millions d’exemplaires en données désaisonnalisées, pour enchaîner un sixième mois consécutif de baisse en données désaisonnalisées (graphique 1). Il faut rappeler qu’il s’est vendu en 2020 63,8 millions d’exemplaires, soit environ -15 % de moins que les 75 millions d’exemplaires environ vendus en 2019. À l’échelle régionale, les ventes d’automobiles ont essentiellement baissé partout dans le monde au début de la nouvelle année. La région de l’Asie‑Pacifique a accusé la plus forte baisse : elle s’est repliée de -11,5 % sur un mois (en données désaisonnalisées), puisque les hausses en Australie (6,7 %), en Inde (17,2 %) et au Japon (4,4 %) ont été entièrement effacées par les contractions en Chine (‑21,4 %) et en Corée du Sud (-13,8 %). En Europe, l’augmentation des ventes en France, en Italie, en Espagne et au Royaume‑Uni a masqué près de la moitié de la baisse des ventes en Allemagne et en Norvège. Dans le même temps, les ventes d’automobiles du Pérou ont bondi de 21,1 % (en données désaisonnalisées) en janvier; toutefois, la baisse des ventes au Brésil a mené à une légère contraction nette des ventes d’automobiles en Amérique latine. Alors que la croissance économique se ralentit et que la conjoncture financière reste tendue partout dans le monde, il est probable que les ventes d’automobiles à court terme continuent d’affronter les vents contraires. Puisque l’inflation annuelle semble avoir changé de cap dans bien des pays, les ventes sont appelées à reprendre du mieux d’ici la fin de l’année. Nos perspectives pour le secteur automobile mondial ne changent pas : nous nous attendons à ce que les ventes d’automobiles en Amérique du Nord et en Europe mènent la reprise (graphique 2).



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