CANADA : LES VENTES D’AUTOMOBILES RESTENT ANÉMIQUES À L’HEURE OÙ LA BdC DEVRAIT MAINTENIR SES TAUX
En novembre, les ventes d’automobiles au Canada ont continué de fléchir, en se ralentissant à 1,74 million d’exemplaires (‑4,2 % sur un mois) en données désaisonnalisées et annualisées d’après les données d’Omdia (graphique 1). En données non désaisonnalisées, les ventes d’automobiles ont été estimées à 135 800 exemplaires pour novembre, soit une baisse de 8,6 % sur un an, pour enchaîner une deuxième baisse consécutive par rapport au même mois l’an dernier. À l’approche de la fin de 2025, on peut dire que l’année s’est encore déroulée sous le signe de la résilience malgré les vents contraires qui ont soufflé sur le secteur automobile au Canada. Les ventes de véhicules légers ont comptabilisé une forte croissance au premier semestre de 2025 : les ventes du premier trimestre clos en mai se sont chiffrées à une moyenne de 1,99 million d’exemplaires (en données désaisonnalisées et annualisées et en mm3m), soit 11,7 % de plus sur un an pour la même période, contre 1,82 million d’exemplaires en chiffres annuels pour 2024. Une partie de cette accélération du printemps s’explique probablement par la demande des consommateurs qui cherchaient à devancer les distorsions potentielles des prix et de l’offre provoquées par les droits de douane. Depuis, le rythme des ventes s’est replié au deuxième semestre de 2025 à 1,81 million d’exemplaires en novembre (en données désaisonnalisées et annualisées et en mm3m), puisque les effets du surcroît temporaire de la demande se sont amenuisés. Dans le même temps, l’incertitude qui plombe les perspectives économiques et les dépenses de consommation continue d’assombrir l’horizon.
Même s’il y a toujours des vents contraires qui soufflent sur l’industrie automobile, on relève des signes positifs dans les récentes données macroéconomiques. Le marché du travail du Canada s’est enrichi de 180 600 emplois dans les trois derniers mois, ce qui, de concert avec le ralentissement l’immigration, a eu pour effet d’abaisser à 6,5 %, contre 7,1 %, le taux de chômage. Dans le même temps, les révisions apportées au PIB statistique laissent entendre que l’économie du Canada a crû plus rapidement que ce que l’on croyait dans les trois dernières années. Puisque les baromètres fondamentaux de l’inflation se rapprochent tendanciellement de la fourchette de 2,5 % à 3 %, nous nous attendons à ce que la Banque du Canada continue de faire preuve d’attentisme dans ses prochaines réunions, en maintenant le taux directeur à 2,25 %; sa prochaine intervention aura probablement pour effet de hausser ce taux au deuxième semestre de 2026, ce qui pourrait finalement avoir pour effet d’augmenter les coûts du crédit pour les consommateurs et pour les entreprises. Nous prévoyons que les ventes de véhicules légers au Canada s’inscriront à 1,89 million d’exemplaires en 2025 : le rythme des ventes restera relativement le même dans le court terme, avant de reprendre de la vitesse au deuxième semestre l’an prochain, ce qui donnera 1,84 million d’exemplaires en 2026 et 1,87 million d’exemplaires en 2027.
ÉTATS‑UNIS : LES VENTES ANNUELLES, EN HAUSSE SUR UN MOIS, SE RALENTISSENT
En novembre, les ventes d’automobiles aux États‑Unis ont progressé de 2,0 % sur un mois, en chiffres désaisonnalisés, pour s’inscrire à 15,6 millions d’exemplaires en rythme annualisé selon le Bureau of Economic Analysis des États‑Unis (graphique 2). Il s’agit, pour novembre, de la première hausse désaisonnalisée des ventes, qui avait reculé sur un mois en enchaînant trois baisses mensuelles consécutives. En chiffres non désaisonnalisés, les ventes ont accusé une baisse de 7,3 % par rapport au même mois l’an dernier, en se repliant sur un an pour un deuxième mois d’affilée. La moyenne mobile des ventes sur trois mois s’est repliée à 15,7 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et annualisées) en novembre, ce qui représente une baisse par rapport à 16,4 millions d’exemplaires (en données désaisonnalisées et annualisées) au T3. La fin du crédit d’impôt fédéral sur les véhicules électriques le 30 septembre est probablement un facteur qui entre en ligne de compte dans le récent ralentissement des ventes de véhicules.
Dans le même temps, une vague de données fédérales sur l’emploi, l’inflation et l’économie devrait déferler dans les prochaines semaines, puisque la paralysie budgétaire du gouvernement fédéral américain a pris fin. Ce rattrapage dans les données officielles devrait permettre de dresser un portrait plus circonstancié de l’évolution récente de l’économie des États‑Unis. D’autres sources comme les données du secteur privé laissent entendre que la léthargie tendancielle de l’embauche durant l’été s’est poursuivie à l’automne. Les risques que fait peser la léthargie de l’embauche expliquent que le FOMC ait réduit les taux de 25 points de base à 3,75 % le 10 décembre, en décidant de surveiller l’évolution de la conjoncture de l’inflation, qui continue de varier aux alentours de 3 %. Nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale américaine continue d’abaisser le taux directeur, qui atteindra 3 % au T2 de 2026, pour ensuite le maintenir, ce qui devrait se matérialiser par la baisse des coûts du crédit pour les consommateurs. Nous prévoyons que les ventes d’automobiles aux États‑Unis s’inscriront à 16,2 millions d’exemplaires en 2025, et bien que nous nous attendions effectivement à ce que le rythme des ventes s’améliore après avoir atteint récemment des creux, les ventes annuelles devraient rester inférieures à celles de 2025 et s’établir à 15,76 millions d’exemplaires en 2026, pour ensuite augmenter légèrement à 15,82 millions d’exemplaires en 2027.
VENTES MONDIALES D’AUTOMOBILES : L’IMPULSION RÉGIONALE SE POURSUIT AU DÉBUT DU T4 DE 2025
Ailleurs dans le monde, les ventes d’automobiles ont crû de 1,1 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en octobre, puisqu’en Europe de l’Est, en Asie‑Pacifique et dans les pays de l’Amérique latine, la croissance a masqué la léthargie dans les autres pays (graphique 3). En Europe de l’Ouest, les ventes d’automobiles se sont légèrement repliées de ‑0,4 % sur un mois (en données désaisonnalisées) en octobre, après avoir bondi de 7,5 % dans le mois précédent, ce qui est toujours aussi proche du sommet atteint en avril 2024. Dans le même temps, en Europe de l’Est, les ventes d’automobiles se sont accélérées de 8,8 % sur un mois, pour atteindre leur plus haut mensuel en rythme désaisonnalisé depuis le début de 2014. Dans la région de l’Asie‑Pacifique, les ventes d’automobiles ont augmenté pour un troisième mois consécutif, soit de 3,7 % sur un mois (en données désaisonnalisées), pour atteindre leur meilleur rythme mensuel depuis février 2025, puisqu’elles ont explosé en Inde (25,2 % sur un mois en données désaisonnalisées) et Indonésie (12 %) et qu’elles ont augmenté en Chine (1,3 %). En Amérique latine, les ventes d’automobiles ont gagné 0,9 % sur un mois (en données désaisonnalisées) : le rythme des ventes reprend du mieux après avoir récemment plongé à leur plus creux dans le milieu de l’année, pour atteindre leur plus haut mensuel depuis mai 2025. Selon nos prévisions pour les ventes mondiales de véhicules, nous nous attendons à ce qu’elles progressent de 3,3 % en 2025, pour se ralentir à 1,1 % en 2026, puisque les vents contraires que font souffler les droits de douane sur le commerce et l’incertitude pèseront sur les perspectives mondiales, avant d’augmenter à 2,0 % en 2027 (graphique 4).
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