• Au Canada, l’emploi augmente plus que prévu…
  • …en évitant un plongeon redouté…
  • ...même s’il s’agit du gain le plus faible dans la reprise.
  • Ce chiffre positif permet à BdC de temporiser la semaine prochaine.

Évolution de l’emploi au Canada sur un mois (en milliers)/taux de chômage (%), en chiffres désaisonnalisés, novembre 2020 :
Données réelles : 62,1/8,5
Banque Scotia : 20/8,9
Consensus : 20/9,0
Auparavant : 83,6/8,9 

Ce n’est pas si mal. Voilà qui résume bien notre pensée sur le gain de 62 k emplois du Canada en novembre et sur les détails qui sous-tendent ce gain. Ce chiffre est largement au rendez-vous de toutes les estimations dans le consensus, y compris notre propre approximation de +20 k$, qui a été au moins comptabilisée du bon côté du grand ivre. Le tiers des prévisionnistes s’attendait à une baisse. Veuillez consulter le tableau ci-joint pour prendre connaissance des faits saillants.

 

Effectivement, une perte d’emplois était le facteur que redoutait le marché à cet égard; voilà pourquoi, puisqu’on a évité un plongeon et que les salaires américains ont fléchi, le positionnement des marchés a basculé, ce qui a permis au dollar canadien de s’apprécier d’environ trois quarts de cent par rapport au dollar US. La baisse de la courbe de la dette souveraine du Canada s’est accentuée, mais un peu moins qu’aux États-Unis suivant la publication des deux rapports sur l’emploi.

Désormais, il manque au Canada « à peine » 573 000 emplois pour regagner le pic prépandémique de février; l’économie a repris 2,4 millions des 3 millions d’emplois perdus à l’origine de février à avril (graphique 1). Un demi-million de vies toujours percutées par les pertes d’emploi, c’est désolant, et c’est ce que l’on penserait dans toute récession normale, sans parler de la crise actuelle, qui impose un lourd tribut à bien d’autres égards. Or, pour faire bonne mesure, nous devons reconnaître que près de 2,5 millions de personnes ont pu reprendre une forme de travail ou une autre, même si elles n’ont pas retrouvé le même emploi dans bien des cas.

 

Le graphique 2 fait état de la progression initiale dans la reconquête des emplois par secteur depuis l’éruption de la pandémie.

 

Nous allons nous en contenter, du moins pour l’instant, à plus forte raison parce que le Canada a déjà prolongé les mesures d’aide offertes sur le marché de l’emploi pour prémunir les travailleurs contre l’incertitude qui pointe à l’horizon, alors que les États-Unis débattent toujours de la question de savoir s’ils le feront et combien ils y consacreront. Comme je l’ai déjà laissé entendre, c’est le rapport suivant qui nous inquiétait davantage que celui-ci. S’il en est ainsi, c’est surtout à cause du durcissement des restrictions imposées pendant la COVID-19. L’Ontario a essentiellement confiné Toronto et la région voisine de Peel et a durci les restrictions ailleurs aussitôt après la semaine de référence de l’Enquête sur la population active. D’autres restrictions devraient être annoncées aujourd’hui à Queen’s Park dès 13 h 30, heure de l’Est. Ces deux cycles de restrictions devraient certainement entamer les prochains chiffres sur l’emploi qui seront publiés en décembre, d’ici environ un mois.

Ce rapport nous donne un aperçu des effets qui se produiront dans la répartition des détails sectoriels. Le graphique 3 fait état de la répartition de l’évolution de l’emploi par secteur en novembre. L’amplitude est satisfaisante, puisque l’emploi a monté dans neuf secteurs sur 16, qu’il a à peine bougé dans cinq secteurs et qu’il a baissé dans deux secteurs, dans une mesure relativement importante. Ce sont ces deux secteurs qui continueront probablement de peser sur l’ensemble de l’emploi dans les rapports suivants, puisqu’ils sont particulièrement vulnérables aux restrictions de la COVID-19 (soit les bars, les restaurants, les voyages et l’hébergement, entre autres).

 

Sectoriellement, les industries de biens ont créé 44 k emplois, alors que les services en ont ajouté 18 k. Dans le secteur des biens, l’essentiel du gain est attribuable aux emplois dans la construction, qui ont monté de 26 k, alors que les ressources en ont créé 10 k, les entreprises manufacturières, 4 k, et les services publics en ont perdu 4 k.

Dans le secteur des services, le marché s’est enrichi de 18 k emplois. Les seuls vraies hausses se sont produites dans le commerce de gros et de détail (27 k), dans les transports et l’entreposage (+20 k), ainsi que dans les finances, les assurances et l’immobilier, qui ont gagné 15 k emplois. Dans l’information, la culture et les loisirs, les emplois ont plongé de 26 k, et dans l’hébergement et la restauration, ils ont perdu 24 k. Dans les autres secteurs, l’emploi n’a pas bougé.

Ces chiffres dans la population active employée ou en recherche active de travail ont ramené le taux de participation à 65,1 %, après un creux de 59,8 % en avril (graphique 4). Il s’agit d’à peine quelques dixièmes d’un point de pourcentage par rapport au pic de février et de la preuve encourageante du rebond de l’emploi, qui a aussi ramené un plus grand nombre de personnes à la recherche d’un emploi.

 

Les heures de travail comptabilisent une hausse de 16 % sur un trimestre en chiffres désaisonnalisés et annualisés jusqu’à maintenant au T4 (graphique 5). Le brusque rebond du T3 se poursuit au T4. Puisque le PIB se définit en heures de travail multipliées par la productivité de la main-d’œuvre, le solide gain des heures de travail est de bon augure pour la croissance du PIB, en données constantes.

 

Le secteur public a gagné 32 k emplois, alors que le secteur privé en a créé 23 k. Les emplois autonomes ont gagné à peine 7 k.

Par province, la progression a été menée par l’Ontario (+37 k), puis par la Colombie-Britannique (+24 k) et le Québec (+10 k). La Nouvelle-Écosse a créé 10 k emplois. Le Manitoba en a perdu 18 k, l’Alberta, 11 k, et la Saskatchewan a à peine bougé (-3 k), comme les autres provinces.

Les emplois à temps plein ont monté de 99 k et les emplois à temps partiel ont baissé de 37 k. Il y a eu 82 k de Canadiens au chômage de moins le mois dernier.

Le taux de chômage a baissé de quatre dixièmes d’un point de pourcentage à 8,5 %, alors que la population active s’est contractée de presque 20 k emplois et que le nombre d’emplois a monté de 62 k.

Les femmes ont encaissé un choc démesuré sur le marché de l’emploi pendant la pandémie; il est donc encourageant de constater, dans le graphique 6, que les niveaux d’emploi des hommes et des femmes se rétablissent à parité depuis que les écoles ont rouvert leurs portes, ce qui continue de mettre en lumière l’importance d’ouvrir les écoles du point de vue de l’économie et des effets sur les genres. Or, les premiers chocs démesurés sur l’emploi produisent des effets de longue durée sur les femmes.

 

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