Le 1er janvier 2021, quatre ans et demi après que le Royaume-Uni a voté sa sortie de l’Union européenne, le «Brexit» (nom donné à ce retrait) est devenu réalité. La décision du Royaume-Uni de rompre avec l’UE après plus de 40 ans a entraîné la perte de son accès illimité aux 27 États membres de l’UE, ainsi que de nouvelles restrictions, règles et réglementations frontalières pour les particuliers et les entreprises.

Après avoir perdu leur accès au marché unique, les entreprises de services financiers ont été contraintes d’apporter des changements importants pour continuer à faire des affaires en Europe. Le Brexit devait initialement avoir lieu en mars 2019. Les entreprises de services financiers établies au Royaume-Uni ont commencé à prendre des dispositions pour créer de nouvelles entités et transférer personnel, actifs, ressources de gestion des risques et services de placement du Royaume-Uni vers d’autres États membres de l’UE. Selon le rapport Brexit & The City: The Impact So Far publié par New Financial, groupe de réflexion établi à Londres, quelque 500 institutions bancaires et financières ont transféré une partie de leurs activités du Royaume-Uni ou créé de nouvelles entités dans l’UE. Beaucoup de ces institutions ont opté pour l’Allemagne, l’Irlande, la France, les Pays-Bas ou le Luxembourg.

Pour la Banque Scotia, l’Irlande était le choix évident. Nicola Vavasour, chef de la direction de la Banque Scotia en Irlande, explique : «Nous avions déjà un permis et une entreprise en Irlande, mais rien en Europe. Il était donc logique de tirer parti de la plateforme et du permis bancaires dont nous disposions.»

   

Photo : Nicola Vavasour, chef de la direction, Scotiabank Ireland

Les activités de la Banque Scotia dans l’UE comprennent la négociation sur les marchés des capitaux d’emprunt, la négociation d’obligations d’État européennes, le financement et la gestion des sûretés, les produits dérivés d’entreprises et les activités de change. La Banque Scotia exerce en outre certaines activités dans le segment des dérivés sur actions de premier ordre et sur actions mondiales.

Les activités de la Banque Scotia dans l’UE comprennent la négociation sur les marchés des capitaux d’emprunt, la négociation d’obligations d’État européennes, le financement et la gestion des sûretés, les produits dérivés d’entreprises et les activités de change. La Banque Scotia exerce en outre certaines activités dans le segment des dérivés sur actions de premier ordre et sur actions mondiales.

«Ce qui nous différencie, c’est notre stratégie pour les Amériques, nos activités dans ce créneau et la façon dont nous présentons notre gamme de produits. À mon avis, c’est ce que les clients attendent de nous. C’est pour ça qu’ils nous confient une partie de leurs activités», explique Pauline Donohoe, directrice générale et chef, Marchés des capitaux, Espace économique européen (EEE) à la Banque Scotia. «Nous nous efforçons d’exceller dans ces domaines.»

Selon un article publié dans le journal The Irish Times, plus d’un quart des entreprises qui ont transféré leurs activités européennes à l’extérieur du Royaume-Uni ont choisi Dublin. En plus d’être maintenant le seul pays anglophone de l’UE, l’Irlande offre un environnement favorable aux entreprises, une main-d’œuvre hautement qualifiée et un taux d’imposition parmi les plus bas (à 12,5 %, elle figure au troisième rang de l’UE à ce chapitre). De plus, une entente conclue entre l’Irlande et le Royaume-Uni – la Zone commune de voyage – permet aux citoyens britanniques de vivre et de travailler en Irlande sans restriction.

Avant le Brexit, la Banque Scotia avait accès à l’Europe à partir de Dublin et de Londres. Scotiabank (Ireland) Designated Activity Company (la «SIDAC») se concentrait sur les placements de trésorerie et les prêts aux entreprises, tandis que depuis Londres, Scotiabank Europe PLC (SBE) s’occupait principalement des services bancaires et marchés mondiaux pour les clients européens.

Comme il n’y avait pas de directeurs, Relations d’affaires à Dublin, c’est le modèle des services bancaires aux grandes entreprises de la SIDAC qui a servi de modèle de référence. «Les demandes provenaient de l’étranger. Si nous étions intéressés, nous les prenions en charge, les intégrions à notre portefeuille et en gérions les risques, d’expliquer Mme Vavasour. Cependant, à mesure que mars 2019 approchait et après des négociations avec les autorités de réglementation, la Banque a commencé à constituer une équipe à Dublin et à gérer les relations avec les clients de l’EEE de Londres.

«Nous sommes maintenant le gestionnaire principal de tous les clients de la Banque en provenance de l’Espace économique européen. Cela dit, nous utilisons quand même le modèle opérationnel mondial, en tirant parti des spécialistes produits et des experts de l’industrie de la Banque Scotia», mentionne-t-elle.

Le transfert des activités liées aux marchés des capitaux à la SIDAC fut un projet colossal, qui a pris environ un an, souligne Mme Vavasour. Selon elle, c’est la collaboration entre différents groupes de la Banque Scotia d’un peu partout où la Banque est présente qui a rendu ce transfert possible. «Les équipes de Dublin et de Londres ont réalisé le gros du travail, mais nous avons reçu un important soutien de collègues de New York, de Toronto et même d’encore plus loin», indique-t-elle.

   

Photo: Pauline Donohoe, Managing Director and Head, Capital Markets, EEA for Scotiabank 

Pour assurer une transition en douceur, l’équipe a mis en place des structures de gouvernance solides et effectué une analyse des clients et des produits pour déterminer ce dont les clients avaient besoin et ce qu’ils voulaient. La demande faite à la banque centrale d’Irlande concernant les marchés des capitaux a représenté l’un des plus importants défis du processus, confie Mme Vavasour, tout en notant que la démarche a été quelque peu facilitée par le fait que la Banque avait déjà une gouvernance de qualité et une bonne relation avec les autorités de réglementation.

«Même si nous avions déjà un permis bancaire, nous avons dû suivre un processus qui s’apparentait à nouvelle demande de permis». Quelle leçon faut-il en tirer? «Les autorités ont examiné le dossier, tant l’expansion de l’entreprise que notre modèle d’affaires, en retournant chaque pierre. Je sais que nous sommes en bonne position pour la suite des choses», conclut-elle.

Le nouveau permis a été approuvé à la fin du mois de septembre 2021. L’équipe des marchés des capitaux de Dublin, qui compte maintenant huit employés, a exécuté sa première opération le 15 octobre. Nous prenons peu à peu de l’expansion, affirme Mme Donohoe, qui s’attend à ce que la clientèle et le bilan de l’entreprise s’accroissent progressivement au cours des prochaines années.