Par Sarah Walker
La plus grande motivation qui anime Stella Yeung, première vice-présidente et chef de l’information, Applications de la Technologie mondiale à la Banque Scotia, c’est d’aider les autres.
«Je suis professeure dans l’âme, confie-t-elle, en songeant à tous ceux pour qui elle a joué le rôle de mentor. C’est très gratifiant d’aider quelqu’un à résoudre un problème ou à envisager [une situation] sous un autre angle.»
Cette passion n’a d’égale que son rôle de cadre supérieure en technologie qu’elle assume au quotidien. À titre de chef de l’information, elle tire profit de ses connaissances approfondies en matière de technologie et d’innovation, afin d’élaborer des solutions orientées sur les résultats pour le personnel et la clientèle. «Mon travail consiste à créer des moyens d’appliquer des données et une technologie adaptée pour produire des résultats qui faciliteront la tâche des clients qui souhaitent faire affaire avec nous. Il ne s’agit pas seulement de chiffres ou de codes, mais aussi d’améliorer l’expérience utilisateur.»
Cette carrière fructueuse qui s’étend sur plusieurs décennies lui a valu de nombreuses récompenses. En 2022, elle s’est classée au palmarès des meilleurs cadres supérieurs établi par Report on Business. Plus récemment, elle a reçu le prix d’excellence 2024 pour l’ensemble de ses réalisations, la plus haute distinction des Women in Technology and Data Awards, décerné par WatersTechnology à une femme qui a apporté une contribution exceptionnelle dans le domaine des technologies tout au long de sa carrière.
Le lien entre son désir de produire des résultats et sa passion pour l’innovation a été créé bien avant qu’elle n’arrive au Canada pour finir ses études secondaires. Originaire de Hong Kong, Stella a appris très tôt que sa réussite dépendait des efforts qu’elle déployait, et cette philosophie a tracé sa trajectoire professionnelle.
«Ma mère s’occupait seule de moi et de mon frère aîné, et elle nous demandait sans cesse si nous nous efforcions d’apprendre des choses, d’apporter notre contribution ou d’ajouter de la valeur dans ce que nous faisions. Cette approche m’a poussée à toujours chercher un moyen de changer les choses», raconte-t-elle.
Après son arrivée à Toronto, Stella a emménagé avec des membres de la famille qu’elle n’avait jamais rencontrés. Son oncle avait fait des études en mathématiques et en informatique, et les conversations qu’ils ont eues à ce sujet ont éveillé sa curiosité concernant l’incidence considérable de la technologie sur la vie quotidienne.
Les connaissances de son oncle en la matière l’ont inspirée à poursuivre elle aussi des études en mathématiques et en informatique à l’Université de Toronto, ce qui a tracé la voie vers une carrière fructueuse axée sur l’élaboration de solutions technologiques novatrices pour de grandes entreprises. Elle a décroché son premier emploi à la Banque HSBC de Hong Kong, l’une des banques les plus importantes en Asie.
«J’étais ravie de pouvoir échapper aux froids hivers canadiens», souligne-t-elle à la blague.
Elle a ensuite occupé divers postes de direction au sein de plusieurs entreprises du secteur des services financiers, en travaillant notamment comme développeuse et architecte de systèmes et en répondant aux besoins technologiques des entreprises en matière de gestion des risques et des portefeuilles, de services bancaires d’investissement et aux entreprises, ainsi que d’actions institutionnelles.
Stella avait déjà travaillé pour la Banque Scotia en début de carrière, et après avoir relevé de nouveaux défis au sein d’autres entreprises, elle est revenue à la Banque en 2013, en grande partie en raison «du personnel travaillant à la Banque Scotia, ainsi que de la culture et de l’inclusivité que prône l’entreprise».
C’est très gratifiant d’aider quelqu’un à résoudre un problème ou à envisager [une situation] sous un autre angle.
Aujourd’hui, elle dirige une équipe mondiale comptant plus de 2 000 ingénieurs assurant la gestion de la technologie pour différents groupes de la Banque Scotia, notamment Services bancaires et marchés mondiaux, Affaires financières mondiales et Trésorerie, Gestion du risque global et Lutte contre le blanchiment d’argent.
«Nous mettons l’accent sur la mise en application de la technologie de façon à maximiser la valeur pour la Banque, puisqu’elle joue un rôle central dans tous les services que nous offrons, explique Stella. Imaginez la quantité de transactions qui se font sur le marché boursier, soit la négociation, l’achat et la vente de titres. Il se passe tellement de choses que personne ne voit en coulisses; tout se fait en ayant recours à la technologie. Mon équipe a pour mandat de déterminer les outils qui pourraient permettre d’améliorer l’expérience des clients tout en protégeant la Banque, maintenant et à l’avenir. Nous veillons toujours à mettre les intérêts de nos clients au premier plan.»
Stella tient à raconter son histoire afin que d’autres femmes immigrantes qui travaillent dans un domaine à prédominance masculine puissent voir qu’il est possible de relever les défis qui se présentent et de se hisser au sommet de leur profession.
«Ça n’a pas toujours été facile, explique-t-elle. En tant que femme immigrante, on a parfois l’impression de devoir toujours faire ses preuves, mais je refuse de me laisser abattre. L’estime de soi est essentielle, et j’ai travaillé fort pour me rendre là où je suis. Je m’applique à renforcer ma confiance en moi et à prendre le temps de relaxer. Je tire profit des bonnes relations que j’ai établies. Je recherche des alliés et des parrains et m’efforce sans cesse d’atteindre des objectifs mesurables.»
«Je ne veux pas qu’on pense que je n’éprouve jamais de frustration, ajoute-t-elle. Personne n’est assez naïf pour croire qu’on ne fait face à aucun défi en cours de route. Je conseille plutôt d’analyser le problème qui se pose, de le remettre en perspective, de chercher à le résoudre, non pas à court terme, mais de façon permanente. Demandez-vous s’il y a un moyen d’améliorer les choses pour vous, et pour les autres.»
Par-dessus tout, Stella soutient qu’il est important de trouver une façon d’apprécier ce que nous avons afin de pouvoir donner en retour. «J’ai la chance d’occuper un poste qui me permet d’aider les autres, conclut-elle, et je suis fière de ce que j’ai accompli et de ce qu’il me reste à accomplir».
Cet article a été publié pour la première fois dans Women of Influence et est republié avec autorisation.