Crédit image principale : Benoit Rousseau


Julie Martel met tout en œuvre pour s'assurer que les besoins des chefs et des autres personnes qu'elle invite au premier festival d'hiver de Montréal soient satisfaits. Cela inclut d'essayer de trouver un siège à un chien truffier dans un avion en provenance d'Italie.

Madame Martel dirige la programmation gourmande de Montréal en Lumière, qui célèbre son 25e anniversaire, avec l'appui de la Banque Scotia. Le festival a lieu au centre-ville de Montréal et propose des activités de plein air pour les enfants et les adultes, des concerts, des installations artistiques et surtout, de la gastronomie.

La programmation culinaire commence le 22 février, tandis que le reste du festival aura lieu du 29 février au 10 mars.

Chaque année, Madame Martel associe des restaurants montréalais à des chefs du Canada et du monde entier pour partager leurs cultures culinaires et créer des menus spéciaux pour les amateurs de gastronomie présents au festival. C’est une opportunité incroyable pour les chefs locaux, explique-t-elle.

« Il s'agit avant tout d’une expérience humaine partagée », dit-elle. « Ces chefs sont des propriétaires d'entreprise. Toute l'année, ils doivent gérer la comptabilité, les ressources humaines, tout ça, et c'est beaucoup de travail ».

« Mais une fois par année, pendant le festival, ils peuvent se concentrer sur la créativité de la cuisine, en mettant en valeur leur propre culture culinaire et en montrant leur fierté pour Montréal et sa culture spéciale. C'est très excitant pour eux ». 

Sign reads 'Quartier Gourmand'

Photo : Julie Martel
Source : Frédérique Ménard-Aubin


Montréal en Lumière a été lancé il y a 25 ans pour contribuer à revitaliser la ville en plein hiver, alors qu'il ne se passait pas grand-chose au centre-ville et que les restaurants et les hôtels étaient vides. En plus des concerts et des activités hivernales pour toute la famille, la programmation gourmande a toujours été au cœur du festival. Au cours de la première année du festival, l'un des invités était Paul Bocuse, le célèbre chef lyonnais surnommé « le pape de la gastronomie française ».

« C'était tout un événement, et cela a aidé à établir la réputation du festival dès le début », a déclaré Madame Martel. « Maintenant, quand les chefs viennent de partout dans le monde, ils nous connaissent et ils veulent découvrir les saveurs de Montréal. »

Des chefs venus de France, de Belgique, d'Angleterre, d'Italie, du Portugal, des États-Unis, de Taïwan et de Singapour sont présents cette année, ainsi que plusieurs vignerons français. Une trentaine de journalistes étrangers y assistent également.

À une époque où les chefs sont des vedettes internationales avec de nombreux abonnés sur les médias sociaux, plusieurs restaurateurs montréalais avaient déjà des liens avec leurs homologues étrangers. Ils s'adressaient directement à Madame Martel et lui demandaient d'inviter quelqu'un qu'ils connaissaient et avec qui ils voulaient entrer en contact.

D'autres ont été approchés par elle, en fonction du thème qu'elle souhaitait poursuivre pour le festival. Cette année, alors que le festival envisage ses 25 prochaines années, Madame Martel a décidé que l'accent serait mis sur les pratiques durables en gastronomie. En effet, parmi les chefs invités, il y en a neuf dont les restaurants en France ont reçu une étoile verte du Guide Michelin.

En décernant l'étoile verte, les inspecteurs du Michelin tiennent compte de facteurs tels que la provenance des ingrédients, l'utilisation de produits de saison, l'empreinte environnementale du restaurant, les systèmes de gestion des déchets alimentaires et d'autres éléments.

« La durabilité est une considération de plus en plus importante dans l'industrie et les chefs montréalais sont très impliqués dans le développement de pratiques durables, notamment en mettant l’accent sur l'utilisation de produits locaux », a déclaré Madame Martel. « Montréal compte plus de fermes urbaines que toute autre ville en Amérique du Nord, ce qui aide beaucoup. »

Cette année marque la troisième année de la Banque Scotia en tant que commanditaire collaborateur de Montréal en Lumière et le rôle de Gestion de patrimoine Scotia en tant que commanditaire en titre de la programmation gourmande.

Aerial photo of festival

Source : Victor Diaz Lamich


« Nous sommes heureux de renouveler notre partenariat avec Montréal en Lumière pour les prochaines années. Ce festival permet de célébrer la grande vitalité de la Ville de Montréal en offrant de nombreuses activités gratuites ouvertes au public et en créant des opportunités uniques pour les artistes et les artisans. De plus, la programmation gastronomique, orchestrée par des chefs de renommée mondiale, transporte les festivaliers dans un monde de saveurs et de découverte » souligne Geneviève Brouillard, première vice-présidente, Région Québec et Est de l’Ontario à la Banque Scotia.

Madame Martel travaille dans la planification de festivals depuis plus de deux décennies et dirige la programmation gourmande de Montréal en Lumière depuis 2017. Quoiqu’elle n’ait pas d’expérience dans l'industrie de la restauration, elle apporte à son travail de fortes compétences en planification et une profonde passion pour la nourriture.

« Je suis une personne qui aime manger, j'aime les histoires qui se cachent derrière la nourriture, j'aime rencontrer les gens qui cultivent les aliments, j'aime lire sur la culture culinaire et ses origines », dit-elle.

« La gastronomie, c'est la culture. Elle fait partie de qui nous sommes. Ce que nous mangeons en dit long sur qui nous sommes, tout comme la musique, la peinture, ou toute autre forme d'art.

Et le chien ? Il appartient à un chasseur de truffes italien que Madame Martel a invité au festival cette année. Il voulait amener son chien – puisque c'est en fait le chien qui trouve les truffes – mais il était trop lourd pour amener dans la cabine de l'avion et son maître ne voulait pas le transporter en soute.

« Nous avons fait de notre mieux pour trouver un moyen, nous voulions vraiment accueillir le chien ici, mais ça n’a pas fonctionné », a déclaré Madame Martel. « Heureusement, le chasseur de truffes a accepté notre invitation quand même ! »