Par Sarah Kelsey
Comment pouvons-nous créer une équipe agile et capable d’innover sans grande planification? Pour Stephanie Larivière, c’est grâce à la diversité au sein de l’équipe.
« La diversité est, bien sûr, la bonne chose à faire pour nos employés, mais elle constitue également une stratégie judicieuse à adopter dans le cadre de nos activités, déclare la directrice générale et cheffe mondiale, Devises, matières premières et groupe de produits dérivés - Ventes à la Banque Scotia. Le fait de réunir des employés aux expériences et aux antécédents différents nous permet de mieux répondre aux besoins d’une clientèle qui s’est beaucoup diversifiée au fil du temps. »
Cet engagement en matière de diversité constitue la pierre angulaire d’une équipe davantage tournée vers l’avenir, où les employés sont au cœur de solutions bancaires novatrices. Stephanie le sait : un leader qui outille ses employés en créant un milieu de travail psychologiquement sécuritaire leur permet de sortir de leur zone de confort en toute liberté. Et généralement, c’est dans cet espace que les idées les plus novatrices se développent – des idées qui motivent les employés, bâtissent une meilleure entreprise et attirent les clients.
« Lorsque les membres de l’équipe osent se surpasser, remettre en question les manières de faire ou lever la main en cas d’incertitude, ils peuvent faire preuve de créativité, explique la dirigeante. Il faut être en paix avec l’idée d’échouer ou de commettre des erreurs, et il faut avoir suffisamment confiance en soi pour sortir de l’ombre. »
Stephanie s’y connaît en la matière. Elle s’est forgé une brillante carrière de plusieurs décennies dans le secteur des finances et des technologies financières, sans avoir élaboré de plan, à court ou à long terme.
Toutefois, elle savait qu’elle voulait s’ouvrir à de nouvelles occasions d’apprentissage; par conséquent, elle a toujours levé la main lorsqu’une occasion d’emploi se présentait.
Cette dirigeante n’est pas du genre à cocher des cases. « J’ai l’impression que lorsque nous suivons un plan, nous nous fermons aux occasions qui se présentent. C’est un peu comme si nous portions des œillères; nous nous en tenons alors à un certain cheminement ou à une certaine façon de faire. Par crainte, peut-être. Bien souvent, nous croyons que l’échec ou le manque de planification comportent plus d’inconvénients que d’avantages. Mais je dis toujours aux membres de mon équipe qu’ils sont plus prêts qu’ils ne le pensent. »
Le curriculum vitae de Stephanie témoigne bien du succès qui découle du fait de répondre présente lorsqu’une occasion s’offre à elle. Après avoir obtenu un baccalauréat en finance à HEC Montréal, Stephanie s’est jointe à l’une des plus importantes entreprises de solutions technologiques pour les marchés des capitaux. Elle a ensuite obtenu un MBA pour cadres à l’École de gestion Smith de l’Université Queen’s.
Alors qu’elle était directrice associée de l’organisation où elle travaillait, Stephanie a décidé de faire le saut à la Banque Nationale du Canada, où, pendant plus de 17 ans, elle a occupé différents postes de direction à responsabilités croissantes dans divers segments du groupe des marchés de capitaux. En 2021, elle s’est jointe à la Banque Scotia. Elle supervise actuellement les services de consultation et d’exécution pour les clients (particuliers, entreprises, grandes entreprises et institutions) pour répondre aux besoins de ces derniers en matière de placement et de couverture des devises, des produits de base et des taux d’intérêt. Elle est également responsable de la structuration des solutions de gestion de risque, des stratégies de change et de la négociation électronique sur le marché des changes.
J’espère que les employés que je rencontre apprennent quelque chose de moi; pour ma part, j’apprends toujours quelque chose d’eux, affirme-t-elle.
Stephanie estime que le client devrait toujours être au cœur de tout ce qu’elle fait (et également au cœur de tout ce que fait l’organisation pour laquelle elle travaille). Cette conviction a contribué à sa réussite, selon elle.
« Ce qui est invisible dans mon curriculum vitae, c’est la passion que j’ai toujours eue pour les clients. Dans tous mes emplois, j’ai été en contact avec eux », soutient Stephanie, qui aime se renseigner sur les besoins de ses clients et trouver la meilleure façon de répondre à leurs questions les plus difficiles (parfois même avant qu’ils ne les aient formulées).
« J’ai toujours cherché à établir des relations à long terme avec les clients, explique-t-elle. Je considère qu’il s’agit d’un partenariat, et non d’une dynamique “acheteur-vendeur”. Lorsqu’ils rencontrent un client, beaucoup de gens étalent leurs connaissances ou vantent la valeur qu’ils peuvent lui apporter, mais c’est justement ce qu’il faut éviter. Il faut s’arrêter et écouter le client. Ce n’est qu’en comprenant les besoins du client, et en prenant le temps de cerner sa situation et ses problèmes (ses angles morts) que nous pourrons comprendre notre valeur. »
Par ailleurs, Stephanie croit beaucoup au mentorat. Elle en a elle-même tiré profit, et elle a toujours du temps à y consacrer. « J’espère que les employés que je rencontre apprennent quelque chose de moi; pour ma part, j’apprends toujours quelque chose d’eux, affirme-t-elle. La croissance vient avec la pratique, l’observation de ce que font les collègues, et le partage d’expériences et de points de vue. »
Stephanie a hâte de voir ce que la relève est capable de faire. Elle affirme que les dirigeants devraient réfléchir à la manière de s’adapter pour travailler avec les personnes entrant sur le marché du travail, et non l’inverse.
Elle est très enthousiaste quant à l’avenir. En raison des compétences et de l’attitude de la génération Z, et des méthodes novatrices avec lesquelles cette dernière aborde le travail, Stephanie affirme que cette génération est prête à recevoir du coaching et à apprendre. Ces jeunes font preuve d’agilité et d’esprit de collaboration, mais surtout, ils ont des antécédents diversifiés, ce qui signifie qu’ils apportent des idées novatrices susceptibles de résoudre les plus grands problèmes de la société.
« Le monde évolue rapidement, conclut Stéphanie. Les perdants seront ceux qui resteront immobiles et tournés vers le passé. Pour demeurer à l’avant-garde, il faut savoir s’adapter en fonction de l’évolution de la situation. En tant que dirigeants, nous avons la responsabilité de tracer de nouveaux sentiers, et non de réinventer les personnes. Accroître la diversité de nos équipes (origines, cultures, éducation et expérience de nos employés) favorisera les innovations importantes et le développement d’idées novatrices que nous pourrons ensuite proposer à nos clients. »
Cet article a été publié pour la première fois en anglais en Women of Influence et est republié avec autorisation.