Cet article fait partie d’une série régulière qui présente les moyens innovateurs par lesquels certains des clients de la Banque Scotia contribuent à réduire les émissions de carbone.

Acheter des produits biologiques et des produits cultivés localement lorsqu’ils sont disponibles peut avoir un impact important non seulement sur la santé de votre famille, mais aussi sur celle de la planète, explique Rita Felder, qui dirige une entreprise mondiale d’approvisionnement en céréales et en produits alimentaires biologiques. En choisissant l’agriculture biologique, vous évitez de rejeter des pesticides dans l’eau et dans l’air, et vous contribuez à réduire l’empreinte carbone générée par les milliers de kilomètres parcourus.

Manger bio est un mode de vie profondément enraciné pour Rita Felder et son mari, Tony Felder, cofondateur de l’entreprise. Les deux ont grandi dans des fermes laitières familiales en Suisse, ce qui leur a permis de comprendre la science de l’agriculture intégrée – comment tout croît et meurt pour ensuite se régénérer, déclare-t-elle.

« La Suisse et l’Europe en général sont à la fine pointe de la production alimentaire durable et biologique », ajoute Mme Felder, présidente-directrice générale de Field Farms Marketing Ltd. (FFM).

L’entreprise fournit des céréales et autres ingrédients alimentaires certifiés sans OGM (organisme génétiquement modifié) et biologiques au meilleur prix possible aux usines d’aliments pour animaux et aux grandes exploitations d’élevage biologique, comme les élevages de volaille, les producteurs d’œufs ou les fermes laitières, qui achètent des aliments biologiques pour nourrir leurs bêtes. L’entreprise s’adresse également à un marché en pleine croissance, celui de la transformation d’aliments biologiques qui vont des barres de céréales aux céréales à déjeuner, en passant par les collations santé, le café et les poudres de protéine. 

Rita Felder Headshot

Photo : Rita Felder

 

En 1998, n’ayant pas trouvé de terres agricoles appropriées en Suisse, la famille Felder a acheté une ferme porcine dans le comté de Lambton, dans le sud-ouest de l’Ontario, et l’a convertie en une exploitation mixte pour le bétail et les cultures commerciales durables (rotations de maïs, de soja, de blé et d’autres céréales). Situé à l’extrémité sud du lac Huron, le comté jouit d’un climat et d’un sol qui se révèlent idéaux pour l’agriculture.

Outre la fertilité de ses terres, d’autres facteurs ont rendu le choix du Canada facile, explique Mme Felder, soulignant l’accès à de bons systèmes d’éducation, à des soins de santé universels, à des politiques favorables à l’immigration et à un système bancaire solide qui soutient les entreprises canadiennes.

L’intérêt marqué de Mme Felder pour l’agriculture durable et le commerce équitable, qui aide les producteurs des pays en développement à établir des relations commerciales équitables et respectueuses de l’environnement, ainsi que son diplôme en gestion d’entreprise dans le domaine de l’hôtellerie et du tourisme, l’ont finalement amenée à commencer à exporter des céréales biologiques vers l’Europe. Elle a d’abord travaillé pour un groupe d’agriculteurs canadiens, puis pour sa propre ferme et quelques agriculteurs locaux, en créant Field Farms Marketing en 2005, alors que la demande d’aliments biologiques augmentait en Amérique du Nord.

Mme Felder estime que le fait d’avoir un partenaire financier comme la Banque Scotia, qui comprend parfaitement les pratiques durables, régénératives et renouvelables, et les soutient, est la clé d’un succès continu pour les exploitations agricoles biologiques. Ce soutien sera particulièrement important lorsque la production alimentaire passera à l’agriculture autonome, ce qui nécessitera de multiples investissements : robots pour les récoltes, intelligence artificielle pour surveiller les champs, tracteurs électriques et énergie solaire.

« Au cours des dix prochaines années, les changements en matière d’efficacité, de pratiques agricoles, de technologie et d’adaptation à l’environnement seront plus importants que tous ceux que nous avons connus au cours du dernier siècle. Les conditions météorologiques changent, et cela affecte considérablement les agriculteurs et les chaînes d’approvisionnement », ajoute-t-elle.

« À la Banque Scotia, nous allons au-delà des opérations bancaires pour aider les gens. Lorsque nous travaillons avec des agriculteurs, nous établissons de solides relations avec eux. La capacité des clients, comme la famille Felder, à s’adapter à l’évolution rapide du domaine agricole est une chose à laquelle nous accordons une grande importance », affirme Steven Cosby, premier directeur, Comptes nationaux, Services aux agriculteurs – Réseau canadien.

Un marché en pleine croissance

Les Canadiens tiennent de plus en plus compte de leur santé et de l’environnement lorsqu’ils choisissent leurs aliments, indique Mme Felder. Les produits biologiques représentent aujourd’hui jusqu’à 46 % des achats hebdomadaires des jeunes consommateurs, ajoute Mme Felder, notant que les rayons des épiceries canadiennes sont désormais garnis de produits biologiques et sans OGM. En 2021, le marché biologique canadien a rapporté plus de 8 milliards de dollars, avec 2,3 % de la superficie du pays consacrée à l’agriculture biologique, selon le rapport annuel (en anglais) de l’Association pour le commerce biologique du Canada.

« Nous constatons une croissance importante du secteur alimentaire dans le monde entier, car de plus en plus d’entreprises cherchent à développer des collations et des aliments qui sont respectueux de l’environnement et qui limitent leur empreinte carbone sur notre planète », explique Mme Felder. « Aujourd’hui, personne ne peut envisager de lancer une entreprise sans adopter une triple approche : le profit, les personnes et la planète. »

Une grande partie de la croissance de l’agriculture biologique a lieu dans les régions où la classe moyenne se développe et peut se permettre de payer un prix plus élevé pour des aliments sains et respectueux de l’environnement, notamment au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Asie du Sud-Est, en Chine et au Japon, précise Mme Felder. Les consommateurs qui s’orientent vers les produits biologiques ont tendance à préparer davantage de repas à la maison et à jeter moins de nourriture, ce qui compense le prix plus élevé qu’ils paient pour les aliments. 

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Nous avons la responsabilité d’être les gardiens de la Terre et de la laisser dans le meilleur état possible pour la prochaine génération. C’est la philosophie qui nous guide et que nous instillons dans le domaine de l’approvisionnement en produits alimentaires spécialisés.

Rita Felder, PDG de Field Farms Marketing

« Les jeunes générations sont plus conscientes de l’impact du gaspillage de la nourriture sur l’environnement. De plus, vu la qualité supérieure des aliments biologiques, le consommateur est moins enclin à les gaspiller », ajoute-t-elle.

« Véritablement » bio

« La mise en place de chaînes d’approvisionnement mondiales fiables et respectueuses de l’environnement, voilà notre avantage concurrentiel », souligne Mme Felder.

C’est aussi une chose que Field Farms Marketing prend très au sérieux. Pour s’assurer que ses produits alimentaires et ses aliments pour animaux répondent aux normes de l’agriculture biologique, sont sans OGM, respectent l’environnement et sont équitables dans tous les pays où elle exerce ses activités, y compris au Canada, aux États-Unis, au Japon et dans l’Union européenne, FFM dispose de son propre silo à grains, de ses propres entrepôts et de sa propre installation de nettoyage du grain de qualité alimentaire. Les produits sont testés à chaque étape du processus, du champ jusqu’aux rayons des épiceries, pour vérifier l’absence d’OGM et de résidus chimiques avant d’être certifiés biologiques par un organisme tiers accrédité. Les fournisseurs reçoivent également une prime pour leurs cultures biologiques sans OGM.

« Nous avons commencé à utiliser le terme "véritablement bio" pour distinguer nos produits de ceux qui revendiquent ce titre sans avoir de processus de certification », dénonce Mme Felder.

« En Ontario, une personne possédant un jardin maraîcher qui n’utilise pas de produits chimiques peut s’installer au marché public local et qualifier son produit de biologique. Mais pas nous. Nous veillons à ce que tout ce que nous cultivons, achetons, transformons et transportons soit certifié biologique et à ce que la traçabilité soit assurée à 100 % jusqu’à la ferme. » 

Réduction des émissions de carbone

En fin de compte, FFM souhaiterait l’union des connaissances traditionnelles et de la science moderne pour la sélection des semences, l’analyse des sols, l’analyse des plantes, l’automatisation, l’analytique, la surveillance des champs et des conditions météorologiques, et la technologie de précision, afin d’orienter les producteurs de denrées alimentaires vers une agriculture plus durable et régénératrice.

Mme Felder est d’avis que l’agriculture biologique est un mode de production alimentaire beaucoup plus respectueux de l’environnement. Elle cite les données de la Columbia Climate School (en anglais) qui montrent que les exploitations agricoles biologiques consomment 45 % moins d’énergie, rejettent 40 % moins d’émissions de carbone et augmentent la biodiversité de 30 % par rapport aux techniques agricoles conventionnelles.

Véhicules agricoles traversant un champ de cultures

Photo : Récolte au Canada.

 

« La conversion d’une exploitation agricole à l’agriculture biologique crée plus de matière organique et de micro-organismes dans le sol, ce qui rend les plantes beaucoup plus résistantes à la sécheresse », souligne Mme Felder. De plus, les plantes ont une teneur en sucre plus élevée, ce qui empêche les parasites de s’y attaquer et rend inutile l’utilisation de pesticides.

L’agriculture respectueuse de l’environnement tend également à être rentable à long terme, les bioagriculteurs ayant des coûts inférieurs à ceux des autres agriculteurs et des rendements plus élevés. Les tenants de l’agriculture biologique obtiennent 30 % de plus que ce que les autres agriculteurs reçoivent pour leurs récoltes, selon un rapport du Washington State University (en anglais). Les chercheurs ont constaté que même si les rendements des cultures biologiques sont inférieurs de 18 % à ceux des cultures conventionnelles, l’agriculture biologique atteint son seuil de rentabilité grâce au prix plus élevé de 5 à 7 %.

FFM contribue également à réduire de façon importante l’empreinte carbone globale de ses clients canadiens en maintenant la chaîne d’approvisionnement à l’intérieur du pays et, si possible, dans la province d’exploitation du client.

Pour réduire sa propre empreinte carbone, FFM investit régulièrement dans les autres formes d’énergie pour ses activités, qu’il s’agisse d’un immeuble de bureaux solaire passif, de produire de l’électricité verte à partir de panneaux solaires sur le toit de son entrepôt, ou de se préparer pour l’équipement agricole autonome et électrique du futur.

« Nous avons la responsabilité d’être les gardiens de la Terre et de la laisser dans le meilleur état possible pour la prochaine génération. C’est la philosophie qui nous guide et que nous instillons dans le domaine de l’approvisionnement en produits alimentaires spécialisés », conclut Mme Felder.