Si la culture et la spiritualité du peuple salish de la Côte, auquel il appartient, ont toujours fait partie d’Ovila Mailhot, c’est sa carrière d’artiste qui lui a permis de trouver des moyens d’exprimer cette part de son identité. 

Originaire de Seabird Island, en Colombie-Britannique, cet autodidacte ayant des racines dans les nations Nlaka'pamux et Sto:lo mène une carrière florissante de designer, créant des logos et des œuvres d’art inspirées des traditions de son peuple pour des entreprises autochtones et non autochtones et collaborant avec plusieurs entreprises de vêtements. 

« J’ai toujours voulu représenter mes origines, ma culture et ma communauté, explique M. Mailhot. Approfondir mes connaissances des caractéristiques ancestrales de l’histoire de l’art salish de la Côte me donne les moyens de montrer qui je suis et d’où je viens. » 

Aussi, son cheminement lui a fait prendre conscience que ses motivations initiales ne sont pas nécessairement les facteurs qui lui procurent le plus de satisfaction.  

« Au début de ma carrière comme artiste, mon but était de gagner de l’argent et de devenir célèbre », raconte-t-il en riant, bien conscient que les artistes canadiens sont rarement riches et célèbres. « Mais au fil des ans, je me suis rendu compte que je m’épanouis réellement en tant qu’artiste lorsque j’inspire des gens à exprimer leur créativité et à puiser dans leur propre énergie créatrice. » 

M. Mailhot a trouvé son épanouissement notamment lorsqu’il a commencé à travailler avec Connexions Nord, un programme de l’organisme sans but lucratif TakingITGlobal. Connexions Nord offre des services d’apprentissage immersif et interactif à des écoles situées dans des régions éloignées du pays, notamment dans des communautés autochtones. Dans le cadre de séances de formation virtuelles, les élèves de ces écoles ont la chance d’échanger avec des artistes, des scientifiques, des experts et des dirigeants. 

M. Mailhot est parmi les fournisseurs de contenu les plus actifs de Connexions Nord, ayant animé plus de 200 séances pour parler de ses compétences en art et en design et pour expliquer ses traditions à des élèves de partout au pays. 

« Pour moi, c’est important que ces jeunes soient en contact avec des personnes inspirantes et des artistes d’origine autochtone pour stimuler leur créativité et pour qu’ils soient fiers de ce qu’ils sont, de leur culture, de leur histoire et de leurs origines, explique-t-il. Mes séances ne portent pas nécessairement sur l’art salish de la Côte, mais sur la recherche de différentes façons d’exprimer sa créativité et son identité. » 

« Je veux que mon contenu soit pertinent pour eux, sur le plan culturel. Ce faisant, je pense que je les pousse à réfléchir à leurs propres antécédents et à poser des questions à leurs parents sur leur histoire. » 

C’est Willa Black, vice-présidente des Affaires générales de Cisco Canada, qui a eu l’idée de créer Connexions Nord après avoir entendu un discours sur le problème de l’accès aux services pour les jeunes du Nunavut prononcé par l’actuelle gouverneure générale du Canada, Mary Simon, alors qu’elle était à la tête de l’organisation Inuit Tapiriit Kanatami. Mme Black a eu envie d’explorer comment la technologie vidéo de Cisco pourrait permettre aux jeunes de communiquer en direct et de manière interactive avec des personnes inspirantes et des experts qui pourraient concrétiser la théorie apprise à l’école et alimenter les intérêts des élèves. Les premiers rapports sur le programme ont révélé que les « journées vidéo » ont eu un effet positif sur l’absentéisme et sur la motivation et l’engagement des élèves. Le succès du projet pilote a convaincu Cisco d’en élargir la portée et, en 2015, l’entreprise a demandé à TakingITGlobal, un organisme de bienfaisance spécialisé en éducation, en technologie et en engagement des jeunes, à prendre le relais de l’exécution du programme. 

Depuis, le nombre d’écoles qui profitent de Connexions Nord est passé de cinq à cent dix, et celles-ci sont situées dans cinq provinces et dans les trois territoires. L’an dernier, quelque 4 000 séances ont eu lieu, sur des sujets allant des arts du spectacle au photojournalisme, en passant par la santé mentale, le bien-être, les sciences, la technologie et les mathématiques, les études sociales et la culture, pour ne nommer que quelques exemples parmi les 250 options proposées. 

« Pour nous, cette expérience a pour but de trouver des façons de renforcer les capacités des leaders de la communauté, des éducateurs et des experts autochtones, car il est important que le programme réponde réellement aux besoins de la communauté », explique Michael Furdyk, cofondateur et directeur de la Technologie à TakingITGlobal.  

« Il s’agit d’une approche ascendante : les éducateurs et les élèves nous disent ce dont ils ont besoin et nous nous chargeons de dénicher le meilleur conférencier et le contenu le plus pertinent. » 

L’équipe de Connexions Nord se concentre sur le contenu autochtone, en mettant en avant des personnes inspirantes et des experts des Premières Nations, des Métis et des Inuits, afin que les élèves se voient représentés de manière positive dans le cadre de leur apprentissage. Cette approche repose sur la compréhension du contexte dans lequel le programme est offert, les élèves étant nombreux à vivre avec des conséquences du traumatisme intergénérationnel causé par le système des pensionnats. 

 

Photo : Ovila Mailhot, graphiste et designer, et ses œuvres Kingfisher and Whale Diving.

« Notre programme ne pourra pas à lui seul effacer ce traumatisme, mentionne M. Furdyk. Mais je pense que le fait de présenter aux jeunes des modèles inspirants qui ont réussi malgré les circonstances permet à ces jeunes de se projeter dans un avenir qui sort des sentiers habituels de leur communauté. » 

Récemment, la Banque Scotia s’est engagée à faire un don de 750 000 $ à Connexions Nord. Ce don servira au développement de la plateforme numérique du programme afin d’en favoriser l’expansion et la continuité. Les partenaires communautaires et les éducateurs auront ainsi un meilleur accès à des formations personnalisées qui répondent aux besoins de leur curriculum et aux intérêts des élèves. Les fonds permettront également de financer plusieurs initiatives d’inclusion numérique afin que certains élèves aient accès à un appareil personnel, comme un ordinateur portable, pour poursuivre des études ou une formation. 

« Notre nouvelle plateforme numérique vise à accroître l’accessibilité du contenu du programme pour les éducateurs qui réservent des expériences d’apprentissage personnalisées pour leurs élèves, l’objectif commun étant d’améliorer le bien-être des élèves », conclut M. Furdyk. 

L’engagement de la Banque Scotia envers Connexions Nord est un jalon important de ScotiaINSPIRE, une initiative d’investissement de 500 millions de dollars sur 10 ans visant à développer la résilience économique des groupes les plus défavorisés. Par l’entremise de ScotiaINSPIRE, la Banque Scotia appuie des programmes et s’associe à des organismes qui fournissent des outils pour améliorer la réussite scolaire, les perspectives d’emploi, la faculté de s’adapter aux changements et la probabilité d’avoir du succès financier. 

« Sans de bons outils technologiques, l’accès à de nouvelles possibilités d’apprentissage dans des communautés rurales et éloignées est un véritable défi, explique Michael Zerbs, chef de groupe, Technologie et Exploitation à la Banque Scotia. En nous associant à Connexions Nord, nous facilitons l’accès aux services technologiques nécessaires à la création d’expériences d’apprentissage plus dynamiques. »