Brian Porter – 9 avril 2019
Allocution prononcée par Brian Porter, président et chef de la direction de la Banque Scotia, lors de la 187e assemblée annuelle des actionnaires à Toronto (Ontario).
Se tourner vers l’avenir
Merci Tom pour cette belle présentation.
Je suis ravi de vous accueillir au Scotiabank Centre à l’occasion de notre 187e assemblée annuelle… et bienvenue aussi à ceux qui sont avec nous par la webdiffusion.
Dans un instant, je vous parlerai des résultats financiers de la Banque en 2018 et de nos progrès par rapport à nos objectifs stratégiques. Je veux d’abord profiter de l’occasion pour remercier les membres de notre conseil d’administration de leur engagement envers la Banque. Plus particulièrement, je tiens à exprimer ma sincère reconnaissance au président de notre conseil d’administration, M. Tom O’Neill. Ces cinq dernières années, à titre de président, il a incarné la bonne gouvernance et le fort leadership. La Banque Scotia a grandement bénéficié des conseils de Tom et de sa direction sûre, et personnellement, j’ai beaucoup apprécié ses judicieuses recommandations et son soutien. Je me fais le porte-parole de tous les BanquiersScotia en remerciant sincèrement Tom pour son apport exceptionnel à la Banque Scotia. Je vous invite à vous joindre à moi pour démontrer à Tom notre appréciation. Passons maintenant aux résultats financiers de la Banque.
En 2018, nous avons une fois de plus enregistré un bénéfice record pour nos actionnaires. Notre bénéfice net ajusté s’est établi à 9,1 milliards de dollars – en hausse de 10 % par rapport à 2017. Et notre levier d’exploitation ajusté, qui mesure l’écart entre la croissance des revenus et la croissance des charges d’un exercice à l’autre, a été vigoureux, à +3,7 %. Parallèlement, nous avons continué de verser des montants significatifs à nos actionnaires. En 2018, nous avons versé 4 milliards de dollars en dividendes contre 3,7 milliards de dollars en 2017, soit une hausse de 8 %. Pour ce qui est d’équilibrer les attentes contradictoires en matière de résultats à court terme et de création de valeur à long terme, je suis fier de ce que nous avons accompli en 2018. Au cours de la dernière année, nous avons fait des avancées considérables dans la réalisation de la stratégie de la Banque. Je profite de l’occasion pour aborder en détail deux aspects de cette stratégie.
Premièrement, je vous parlerai de nos initiatives pour redéfinir l’orientation géographique de la Banque et la composition de nos activités. Et deuxièmement, je vous ferai part de certains de nos progrès importants sur le plan technologique. Pour ce qui est de notre orientation géographique et de la composition de nos activités, certains changements sont évidents. En 2014, La Banque exerçait ses activités dans plus de 50 pays, couvrant 17 fuseaux horaires. Au cours des cinq dernières années, nous nous sommes retirés – ou nous avons entrepris de nous retirer – de près de 20 pays et de cinq champs d’activité non essentiels tout en poursuivant notre croissance. Ces cessions contribuent à réduire le risque pour la Banque, et nous canalisons nos efforts pour les finaliser. Notre monde, le secteur bancaire et le contexte réglementaire sont bien plus complexes aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a dix ans à peine. Et cette complexité ne fait qu’augmenter.
Notre orientation géographique plus précise nous permet de :
- mieux servir nos clients;
- mieux gérer la complexité;
- réduire notre exposition au risque;
- et mieux protéger le périmètre de la Banque.
Action ciblée
Entre nous, nous aimons dire que nous servons les Amériques, une région qui s’étend de l’Arctique canadien jusqu’à la pointe de la Patagonie au Chili. Notre présence stratégique se concentre plus particulièrement sur le Canada, les États-Unis et les pays qui jouissent d’une forte croissance et d’une bonne stabilité dans le bloc commercial de l’Alliance du Pacifique, c’est-à-dire le Mexique, le Pérou, le Chili et la Colombie.
D’ailleurs, en 2018, environ 85 % du bénéfice de la Banque a été généré par nos six secteurs géographiques principaux. De façon générale, les pays de l’Alliance du Pacifique se caractérisent par :
- un environnement propice aux affaires,
- une saine démocratie et un souci de bonne gouvernance;
- une croissance économique supérieure à la moyenne;
- ET SURTOUT, une classe moyenne qui monte en puissance.
La population totale des quatre pays s’élève à 230 millions de personnes, soit plus de six fois notre population ici, au Canada. Je dois mentionner que nous demeurons présents dans certains marchés des Antilles et de l’Amérique centrale, et poursuivons certaines activités en Europe et en Asie, ce qui permet à notre clientèle des sociétés et des institutions de rejoindre les Amériques.
Notre vision d’ensemble se fonde sur la consolidation de notre présence dans les marchés où nous sommes à l’aise et qui génèrent un rendement accru pour nos actionnaires.
Comme je le dis aux parties prenantes de la Banque depuis plusieurs années, les avantages de l’optimisation sont considérables partout où nous sommes présents.
L’optimisation est plus importante que jamais dans le secteur bancaire.
C’est pourquoi nous misons sur les économies d’échelle générées par la croissance interne, les acquisitions clés, et une optimisation accrue de nos activités actuelles pour réaliser des gains d’efficacité. Dans l’ensemble, nos efforts pour mieux cibler nos activités et prendre de l’expansion selon notre appétence au risque ont permis d’améliorer la qualité de notre bénéfice. La dernière année a été particulièrement active pour la Banque sur le plan des acquisitions. Nous avons investi plus de 7 milliards de dollars pour acquérir plusieurs entreprises de grande qualité. Nous sommes heureux d’avoir avec nous ces entreprises qui nous apportent des franchises solides, des personnes talentueuses et une excellente technologie. C’est pour nous une priorité d’intégrer ces entreprises afin de créer des synergies. En matière d’intégration, la Banque a fait ses preuves depuis bien longtemps. Et nous sommes très confiants par rapport au déroulement de chacune des intégrations en cours. Permettez-moi de vous parler de notre acquisition de BBVA Chile, conclue l’automne dernier. Elle nous a permis de doubler notre part de marché et de devenir la troisième banque privée en importance au Chili.
Nous avons de grandes attentes pour la Banque au Chili et nous avons hâte de présenter nos activités dans ce pays ainsi que notre équipe lors de notre prochaine Journée des investisseurs qui aura lieu à Santiago, cet automne. L’an dernier, nous avons aussi beaucoup progressé quant à la composition des activités de la Banque grâce à l’acquisition de deux importantes sociétés de gestion de patrimoine ici même, au Canada. La gestion de patrimoine est un segment fondamental dans lequel vous voulions renforcer notre présence. L’acquisition de Jarislowsky Fraser et de Gestion financière MD - deux firmes canadiennes emblématiques - a considérablement élargi notre portée et rehaussé la qualité de nos services de gestion de patrimoine en général. Ces deux transactions nous ont permis de diversifier nos activités et de faire une percée significative auprès d’une clientèle recherchée. Plus particulièrement, Jarislowsky Fraser a contribué à rehausser la composition de nos activités en ajoutant des actifs sous gestion non négligeables dans les segments des clients institutionnels et des clients fortunés. De fait, depuis la fin de 2017, les actifs sous gestion ont augmenté d’environ 50 %, ce qui fait de nous le troisième gestionnaire actif en importance au Canada. Ces acquisitions nous rapprochent aussi de notre objectif d’augmenter de un million le nombre de clients dont nous sommes la banque principale au sein du Réseau canadien d’ici trois à cinq ans. L’intégration des deux sociétés de gestion de patrimoine progresse très bien.
Technologie
J’aimerais maintenant parler de technologie, une partie intégrante des activités de toute banque. La technologie et les services bancaires sont liés de plus en plus étroitement et irrévocablement.
Le nombre de clients qui choisissent d’interagir avec leur banque par les canaux numériques plutôt qu’en personne augmente chaque année. À la Banque, nous avons des milliers d’employés dévoués qui travaillent à l’arrière-scène pour offrir à nos clients une expérience numérique harmonieuse. Je tiens à prendre quelques minutes pour vous donner trois exemples qui s’inscrivent dans notre plan technologique global. Premièrement : ce que nous faisons pour offrir une meilleure expérience client. Deuxièmement : certaines de nos excellentes initiatives pour améliorer notre infrastructure technologique. Et troisièmement : l’utilisation de la technologie pour améliorer notre efficacité opérationnelle. Nos investissements dans les logiciels, les données et l’analytique nous permettent de comprendre plus précisément les besoins de nos clients et leurs objectifs financiers. Ainsi, nous pouvons offrir à nos clients une expérience bancaire plus agréable et beaucoup plus personnalisée. L’un des meilleurs exemples est l’application eHOME de la Banque Scotia que nous avons lancée avec fierté le mois dernier.
eHOME est la toute première solution entièrement numérique de traitement complet du processus hypothécaire, ici au Canada. Grâce à eHOME, les Canadiens peuvent maintenant demander un prêt hypothécaire, obtenir l’approbation, et conclure l’achat d’une maison sans devoir aller en succursale ou rencontrer un courtier hypothécaire. De fait, le seul document papier que doit signer le client se trouve au bureau du notaire le jour de clôture, pour obtenir les clés. eHOME est accessible en tout temps, partout et par l’intermédiaire de n’importe quel appareil. Nous sommes extrêmement fiers de la plateforme eHOME que nous offrons à nos clients et de l’équipe qui en est responsable. Parlons maintenant de l’infrastructure technologique de la Banque. Nous continuons d’investir massivement et de façon réfléchie dans le développement de nos capacités.
En 2018, nous avons fait des progrès remarquables dans certains dossiers d’une importance cruciale, comme ceux-ci :
- l’investissement dans nos données et l’analytique;
- l’amélioration de notre vitesse d’exécution et de traitement;
- la migration sécurisée vers le nuage;
- et la mise à niveau de certains systèmes bancaires principaux.
Au Mexique, par exemple, nous venons de remplacer notre système bancaire principal. C’était un projet très complexe qui s’est échelonné sur 4 ans et qui a nécessité un investissement d’environ 180 millions de dollars. Je suis fier de vous annoncer que le projet a été réalisé dans les délais, sans dépassement de coûts, et qu’il entraînera une efficience opérationnelle représentant environ 30 millions de dollars par année.
Notre nouveau système bancaire principal offre de nombreux autres avantages, dont une plus grande résilience opérationnelle et une intégration plus efficace de nos applications numériques. Forts de ce succès au Mexique, nous entamons la mise à niveau de notre système principal en Colombie dans le cadre de l’intégration de Citibank Colombia, que nous avons acquise. Parlons maintenant de la migration sécurisée vers l’infonuagique. Nous faisons de grands progrès, et nous sommes particulièrement fiers de notre façon de procéder. Notre plateforme de pointe nous permet d’exploiter les avantages du nuage. Elle est sûre, efficace et nous permet de déployer nos applications bancaires numériques à grande échelle, partout où nous sommes présents. Les avantages de passer à l’infonuagique sont considérables. Nous constatons une mise en marché plus rapide, une plus grande productivité et une connaissance des clients plus uniforme et mieux intégrée. Finalement, nous nous servons de l’intelligence artificielle pour accroître l’efficience opérationnelle, et par le fait même, créer une réelle valeur ajoutée pour l’entreprise. Par exemple, nous avons un programme complet qui simplifie et automatise des centaines de processus manuels inutilement complexes et longs à réaliser. À ce jour, nous avons mis en place plus de 200 processus automatisés, ce qui libère nos employés et leur permet de se concentrer sur des tâches plus utiles tout en créant pour nos actionnaires une valeur représentant des dizaines de millions de dollars. Et chaque jour ouvrable, nous procédons à une nouvelle automatisation. D’après nos calculs, nous devançons nos pairs à ce chapitre et nous nous attendons à découvrir le potentiel énorme et inexploité qui existe à l’échelle de la Banque.
Soutien aux collectivités
Dans l’ensemble, 2018 a été une autre bonne année pour la Banque. La réalisation de notre plan stratégique est bien avancée dans son ensemble. Pour la suite des choses, nous gardons le cap sur la création de valeur à long terme. Nous sommes persuadés que les mesures décisives et les décisions difficiles que nous avons prises cette année nous aideront à devenir une banque encore meilleure pour les années à venir.
Devenir une banque encore meilleure, c’est aussi préparer l’avenir de chacun.
Et pour préparer l’avenir de chacun, il faut une vision claire, une planification minutieuse et la passion de faire ce qui est bon pour nos clients, nos employés et nos collectivités. Les BanquiersScotia estiment depuis longtemps que nous faisons partie intégrante du tissu économique et social des collectivités où nous vivons et travaillons. C’est une responsabilité que nous prenons très au sérieux. De fait, l’an dernier seulement, nos employés ont fait plus de 370 000 heures de bénévolat et soutenu financièrement diverses causes dans leur milieu. Pendant ce temps, la Banque a investi plus de 100 millions de dollars dans divers organismes communautaires sous forme de dons, de parrainages et d’autres mesures de soutien. La plus grande partie de cet argent a été investie dans le but d’améliorer la vie des jeunes. Nous croyons qu’avec un soutien adéquat, les jeunes peuvent réaliser leur potentiel et s’ouvrir des horizons prometteurs qui leur profiteront, de même qu’à leur famille et à la collectivité tout entière.
À ce chapitre, nous avons la chance d’avoir plusieurs partenaires majeurs partout en Amérique pour nos activités de philanthropie. Ici, au Canada, nous soutenons de nombreux organismes de bienfaisance remarquables, comme la Fondation Children’s Aid, le programme MLSE Launchpad et bien sûr, Centraide. Après l’État, c’est Centraide qui finance le plus les services sociaux au Canada.
Cet organisme fournit une infrastructure sociale et supplée les services de l’État. Plus précisément, avec son modèle unique d’agence, Centraide fournit des services essentiels à des millions de Canadiens, comme l’hébergement dans des refuges, des repas, et des services en santé mentale.
La Banque collabore avec Centraide depuis quelque 50 ans. Ces 25 dernières années, les employés de la Banque Scotia ont versé plus de 145 millions de dollars à cet organisme. J’ai eu l’honneur de présider la campagne de financement de Centraide du Grand Toronto. C’est la plus importante campagne de financement de ce genre au monde. La campagne de 2018 a permis d’amasser plus de 110 millions de dollars pour les personnes démunies de nos collectivités. Et je suis fier de pouvoir dire que plus de 10 % de ce total global provient de la Banque et de son personnel. Je veux donc profiter de l’occasion pour remercier sincèrement tous les BanquiersScotia et l’équipe de Centraide pour la réussite de cette campagne.
Redonner à la collectivité a toujours été la bonne chose à faire :
- pour la Banque;
- pour ses employés;
- pour ses collectivités et pour la société en général.
Vous avez été généreux en m’accordant votre temps et votre attention, alors je vais terminer par ceci. Il y a quelques mois, je suis tombé sur une citation d’un ancien président de la Banque. Cette citation nous a interpellés, moi et de nombreux collègues, et je veux profiter de l’occasion pour vous la faire connaître.
Donc, voici :
Nous travaillons dans une institution où l’intégrité a toujours été l’un des mots d’ordre; c’est d’ailleurs l’un des trois mots qui composent la devise de la Banque.
C’est grâce à cette qualité – l’intégrité – que la Banque Scotia a toujours réussi à comprendre comment servir les clients et répondre aux besoins des employés, et je crois que cette qualité nous permettra de relever avec brio les défis de l’avenir.
Ces paroles prononcées il y a 34 ans demeurent d’actualité encore aujourd’hui. L’intégrité, tout comme le service et la force – les deux autres valeurs inscrites dans les armoiries de la Banque – demeurent les assises de tout ce que nous faisons ici, à la Banque, qu’il s’agisse de nos investissements, des services que nous offrons aux organisations et aux particuliers, ou de l’embauche et de la promotion de nos employés. Le respect de ces valeurs nous a aidés à grandir et à devenir l’une des entreprises canadiennes qui ont su le mieux faire face à l’épreuve du temps, et l’une des meilleures institutions financières au monde. Nous sommes déterminés à conserver cette base solide aujourd’hui et pour les générations futures. Je tiens à remercier nos clients, et à vous remercier vous, les actionnaires, pour votre confiance. Merci, encore une fois, de votre attention.