Rick Waugh - 23 octobre 2012

Un monde d’occasions : la route du succès au Canada passe par les marchés émergents

Allocution de Richard E. Waugh
Président et chef de la direction
Banque Scotia

Prononcée à l'occasion du Canadian Business Leadership Forum à Toronto

Le 23 octobre 2012

LE DISCOURS PRONONCÉ FAIT FOI

Aller au-delà de nos frontières

C’est un honneur de pouvoir m’adresser à vous tous, chers collègues du monde des affaires canadien.

Comme beaucoup d’entre vous le savent, je viens de Winnipeg; je suis fier d’être Winnipégois, et aussi très fier d’être Canadien. Quand je suis arrivé à la Banque en 1970, je n’avais pratiquement pas voyagé : une fois à Calgary, et une fois à Toronto. Aujourd’hui, je voyage énormément; j’ai visité les 55 pays et plus desservis par la Banque Scotia, de même que plusieurs autres.

Je suis toujours heureux de présenter les vertus et les réussites du Canada, et ce, quel que soit mon interlocuteur. Nous excellons dans de nombreux domaines, et nous avons mille et une raisons d’être fiers.

Sans conteste, notre pays est l’un des meilleurs au monde. Nous avons une économie diversifiée qui se chiffre en billions de dollars, une démocratie forte, une société civile qui traite les droits et libertés comme nulle autre, ainsi qu’une foule de richesses naturelles et de paysages, sans oublier les excellentes personnes qui habitent notre pays.

Partout dans le monde, il y a des gens qui font de grands sacrifices pour venir habiter ici; nous devrions donc toujours chercher à attirer les meilleurs.

Nous devons sans cesse renforcer et développer nos forces, car il n’est pas garanti que nous conservions notre position enviable. Le monde est en pleine mutation, et cela représente de grands enjeux pour notre pays.

Les économies émergentes sont en train de dominer la croissance économique et de redessiner la carte mondiale des puissances, de l’influence et du commerce.

Il ne s’agit pas seulement de l’Inde et de la Chine. Si la tendance se maintient, les PIB de la Turquie, de l’Indonésie, du Mexique, du Vietnam et du Nigeria dépasseront celui du Canada d’ici 2030.

D’ici le milieu du siècle, les marchés émergents représenteront 70 % des échanges mondiaux.

Or, à l’heure actuelle, moins de 8 % des exportations canadiennes et 4 % de nos investissements extérieurs sont destinés à ces marchés.

Permettez-moi de répéter : 70 % des échanges mondiaux – 8 % de nos exportations.

Voyons-y un signal d’alarme. Le Canada ne s’adapte pas assez à la nouvelle donne mondiale. Ce n’est pas la première fois qu’on l’entend, ni la dernière : le temps est venu d’agir.

J’aime penser positivement et croire que nous allons y arriver, mais il faudra travailler très fort. Nous avons certes de grandes réussites dont nous pourrons tirer parti, mais il est essentiel – et réalisable – d’aller beaucoup plus loin.

C’est pourquoi j’aimerais vous parler aujourd’hui des occasions qui s’offrent aux entreprises canadiennes dans les marchés émergents, vous expliquer pourquoi il est essentiel de sauter immédiatement sur ces occasions, et enfin, vous suggérer quelques moyens d’y arriver. 

La position stratégique du Canada : un atout

Je crois que le Canada a les outils et les ressources nécessaires pour devenir un leader de l’économie mondiale au cours du siècle qui commence : nous devons seulement jouer de manière plus agressive et continuer à développer cet actif.

Tout d’abord, nous sommes une nation commerçante et l’avons toujours été. Ma société, la Banque Scotia, avait des bureaux à Kingston, en Jamaïque, avant de s’établir à Toronto. Si nous nous sommes établis là-bas, c’était pour suivre nos clients, qui échangeaient du bois d’œuvre contre du rhum – un excellent commerce, d’ailleurs!

Le Canada s’en sort bien, mais sa réussite est trop concentrée : trop peu de marchés – surtout les États-Unis et l’Union européenne –, trop peu d’entreprises – surtout des grandes – et trop peu de secteurs. Nous devons nous diversifier.

Nous bénéficions de l’engagement et du soutien énormes de notre gouvernement, qui souhaite favoriser la pénétration des marchés étrangers.

Notre gouvernement comprend l’importance capitale de diversifier notre économie, surtout en ce qui concerne la création d’emplois bien rémunérés dans les sièges sociaux au Canada. En fait, le gouvernement fédéral et la Banque du Canada encouragent continuellement les entreprises à diversifier leurs activités en visant au-delà de leurs partenaires commerciaux traditionnels pour cibler des marchés étrangers qui présentent un plus grand potentiel et une meilleure croissance – et je suis d’accord avec eux.

Le gouvernement fédéral continue de mettre en œuvre un programme solide axé sur le commerce : il a signé des accords commerciaux avec la Colombie, le Chili, le Pérou et d’autres pays pour établir des relations qui ouvrent des portes aux entreprises canadiennes.

Le gouvernement offre actuellement des ressources et des programmes novateurs pour aider les entreprises canadiennes de toutes tailles à pénétrer de nouveaux marchés, mais j’ai l’impression que la plupart des entreprises l’ignorent, tout simplement.

Pensons à Exportation et développement Canada (EDC), par exemple. Parmi ses nombreuses ressources, elle offre des garanties et des assurances risques politiques aux entreprises canadiennes qui font le saut vers des marchés émergents.

Les programmes comme ceux-là peuvent aider les entreprises à surmonter les obstacles financiers et psychologiques qui les empêchent d’étendre leurs activités au-delà de nos frontières, mais il y a encore beaucoup de travail à faire pour promouvoir ces programmes, et tout le monde a son rôle à jouer.

Les gouvernements peuvent aider à créer des débouchés, mais c’est à nous, du secteur privé, d’attirer les clients et de les convaincre de faire affaire avec nous. C’est à nous de forger nos réussites, et il faut le faire dès maintenant.

Nous partons de bases solides : beaucoup d’entreprises canadiennes investissent déjà considérablement dans les marchés émergents, ce qui d’ailleurs leur rapporte énormément.

Pensons à Yamana Gold, une société canadienne établie à Toronto, ce carrefour financier de tout premier plan dans le domaine minier. Yamana comptera vite parmi les grands acteurs de l’échiquier mondial. Elle exploite huit mines – toutes en Amérique latine –, mais elle a son siège social à Toronto. C’est ici qu’elle établit et dirige sa stratégie, et c’est ici qu’elle crée des emplois bien rémunérés.

L’expérience de la Banque Scotia dans les marchés étrangers est extrêmement positive. Nous sommes la plus internationale des banques canadiennes; nous sommes établis dans chacun des pays BRIC et dans de nombreux marchés émergents secondaires comme la Colombie, le Vietnam et la Turquie. De plus, nous avons toujours été très présents dans les Antilles et en Amérique latine, et près de la moitié de nos quelque 80 000 employés sont hispanophones.

Ce vaste réseau international est chapeauté, à notre siège social de Toronto, par une foule de professionnels très compétents, issus de nombreux secteurs différents.

Ceux parmi nous qui ont une expérience considérable à l’étranger – comme Yamana, la Banque Scotia, Bombardier, RIM et d’autres – constituent des ressources et des modèles utiles pour d’autres entreprises canadiennes cherchant à prendre leur essor à l’étranger.

Dans de nombreux marchés, le fait d’être canadien représente un grand avantage. Tout le monde veut faire affaire avec le Canada.

Je peux vous dire qu’au cours de mes 40 ans d’expérience, la marque du Canada n’a jamais été aussi forte qu’elle l’est aujourd’hui.

Nous jouissons d’une très solide réputation, non seulement pour notre gestion efficace de la crise, notre système bancaire de premier ordre et notre solide situation budgétaire, mais aussi pour nos pratiques d’affaires conformes à l’éthique, notre valorisation et notre respect de la diversité culturelle, ainsi que notre rôle de chef de file cherchant l’équilibre entre les marchés libres et la propriété privée, d’une part, et une société civile qui vise le respect et l’atteinte d’objectifs humanitaires, d’autre part.

C’est sans compter notre expertise de calibre mondial dans des secteurs clés comme les mines, l’énergie, les banques, la santé, le transport et l’éducation.

Le Canada jouit d’une réputation aussi solide que stable au sein de cette économie mondiale incertaine et volatile, ce qui nous donne des possibilités de croissance à l’étranger, mais cette occasion ne durera pas. Les autres économies ne tarderont pas à se relever pour s’installer sur les marchés les plus florissants.

À l’heure actuelle, les entreprises canadiennes affichent des bilans très positifs, et la Banque du Canada leur conseille souvent d’investir leurs bénéfices. Certains d’entre nous le font, mais nous ne sommes pas encore assez nombreux. Si nous mettions ce capital à profit pour prendre de l’essor au-delà de nos frontières, nous serions en mesure d’afficher des taux de croissance simplement inimaginables au pays. De plus, nous pourrions créer des emplois et des débouchés de qualité pour les Canadiens, en particulier pour notre jeunesse bien formée.

Quelles sont ces occasions?

Abordons brièvement le genre d’occasions qui s’offrent à nous sur les marchés émergents.

Pensons à la Colombie, par exemple : la Banque Scotia a conclu cette année l’acquisition étrangère la plus importante de son histoire en achetant la cinquième banque du pays en importance : Banco Colpatria.

Ce pays n’est pas vraiment considéré comme une puissance économique, mais notons que la Colombie d’aujourd’hui est très différente de la Colombie d’il y a quelques décennies, voire quelques années.

Aujourd’hui, sa démocratie est de plus en plus solide, ses institutions sont aidantes et les investissements y sont toujours les bienvenus. Les gens d’affaires colombiens sont bien formés, confiants et optimistes.

Comme de nombreux pays de l’Amérique latine – et comme le Canada – la Colombie jouit d’un système bancaire solide qui s’est très bien sorti de la crise financière.

La Colombie a signé des accords de libre-échange avec 47 pays – y compris le Canada –, ce qui lui donne accès à plus de 1,5 milliard de consommateurs.

Son PIB a augmenté beaucoup plus que la moyenne mondiale ces dix dernières années, et il approchait les 6 % en 2011. Quant au PIB par habitant, il a doublé au cours des six dernières années, pour atteindre environ 10 000 $. Avec la classe moyenne qui grandit, cette croissance promet de demeurer considérable.

La population colombienne devrait connaître une croissance semblable; elle compte actuellement 47 millions de personnes, soit plus que le Canada, et elle augmente rapidement.

Plus de la moitié de la population colombienne a moins de 30 ans.

La Colombie n’est pas un cas isolé. On observe des tendances semblables dans d’autres pays de l’Amérique latine, et de plus en plus en Asie. Ces formidables occasions de croissance ne concernent pas uniquement l’exportation, mais aussi le commerce dans les régions elles-mêmes, où les échanges se multiplient rapidement.

Grâce au caractère multiculturel de la population canadienne, nous avons des liens économiques et culturels solides avec nombre de ces marchés, et les occasions y sont bien réelles; il suffit de les saisir.

Gestion des risques

En s’installant à l’étranger, et surtout dans les marchés émergents, on s’expose évidemment à des risques, mais ceux-ci sont certainement gérables, même pour les petites entreprises.

  • Faites vos devoirs avant de vous lancer. Généralement, vous trouverez une foule de renseignements et de données relatives aux marchés ciblés.
  • Déterminez le degré de risque que vous êtes prêt à assumer, mais n’ayez pas peur de faire le saut.
  • Préparez votre financement et vos assurances. Vous pouvez vous faire aider par des banques, par EDC ou par d’autres organisations du même genre dans d’autres pays.
  • Dernier point, mais non le moindre : pensez à conclure un partenariat avec une entreprise locale du marché ciblé.

Les partenariats sont parfois essentiels pour atténuer les risques sur les marchés étrangers. Votre partenaire pourra vous renseigner sur la région et vous apporter des clients, sans oublier qu’il vous permettra de réduire la part de votre investissement jusqu’à ce que vous soyez prêt à tout prendre en main.

La Banque Scotia a énormément profité de ses partenariats. C’est ce qui nous a permis de pénétrer l’Amérique latine. Parmi nos exploitations les plus importantes à l’étranger, certaines reposent encore sur des partenariats, notamment en Colombie, en Thaïlande et en Chine, tandis que d’autres sont devenues des filiales à 100 %, comme au Mexique, au Chili et au Pérou.

Depuis plus de 120 ans, nous approchons les marchés étrangers :

  • en nous renseignant sur leurs besoins particuliers, leur culture et leur réglementation;
  • en commençant lentement, pour augmenter ensuite notre investissement une fois que nous sommes prêts à en assumer les risques;
  • en embauchant des gens du coin dans la mesure du possible et en développant nos réseaux à l’échelle locale;
  • en intégrant aux nouveaux marchés nos pratiques exemplaires et la culture solide de notre équipe du siège social et du personnel de nos diverses installations.

Gardez en tête qu’il peut être risqué de mettre tous vos œufs dans le même panier en vous fiant à un seul marché. La diversification réduit les risques. Voilà la clé stratégique de la Banque Scotia, et la raison pour laquelle nous sommes établis dans plus de 55 pays et continuons de nous étendre en diversifiant notre capital d’un marché à l’autre.

Notre objectif est de répartir nos recettes moitié-moitié entre le Canada et le marché international, et nous l’avons atteint ou peu s’en faut.

Nous avons choisi d’explorer des marchés très différents et de sortir des sentiers battus.

La Banque Scotia a longuement et ardemment recherché l’occasion d’acheter des banques pour entreprises et particuliers aux États-Unis après la crise financière, mais malgré les prix dérisoires du marché, nous n’étions pas prêts à en assumer les risques politiques, réglementaires et concurrentiels. En fait, nous y avons considérablement centralisé et réduit nos activités ces dernières années.

En Europe, bien des raisons semblables nous ont poussés à centraliser nos activités et à fermer la plupart de nos bureaux, et même à vendre notre banque en Grèce en 2006.

Nous sommes restés présents à Londres, à New York, en Irlande et à Houston pour profiter de créneaux très rentables dans le secteur de l’énergie, des prêts bancaires et du commerce, mais tous ces bureaux s’inscrivent dans notre stratégie mondiale.

La croissance économique et les possibilités sont de plus en plus présentes sur les marchés émergents; pour les entreprises canadiennes, les risques à long terme associés à l’inaction sont beaucoup plus importants que toute difficulté rencontrée en s’établissant sur ces marchés.

Conclusion

J’aimerais conclure mon discours par un appel à l’action. Le monde a changé. Nous ne pouvons plus compter sur nos partenaires traditionnels pour vendre tous nos produits et services.

Nous, Canadiens, allons devoir travailler plus fort et de façon plus intelligente, et travailler tous ensemble, pour répéter au siècle actuel les réussites éclatantes que nous avons connues au siècle dernier.

Aujourd’hui, la barre est plus haute et la concurrence est plus féroce. Lorsqu’ils ont ressenti par le passé un besoin pressant d’agir, les Canadiens ont su relever d’énormes défis. Je pense que c’est encore possible.

Il n’est pas seulement question de bâtir notre avenir. Il s’agit de s’ajuster à de nouvelles tendances : nous n’avons pas fini de constater une croissance plus faible dans les économies traditionnelles. À l’heure actuelle, le besoin de croissance est vital si nous voulons créer des emplois payants et hautement spécialisés pour les Canadiens.

Comment s’y prendre? Permettez-moi de soulever humblement quelques idées.

En ce qui concerne les gouvernements...

Il ne faut pas s’arrêter aux réussites que nous avons connues récemment en signant des accords commerciaux avec le Chili, la Colombie et d’autres pays; il faut rechercher d’autres accords encore plus profitables et lever tout obstacle pour ouvrir nos portes à la croissance.

Il faut créer un environnement qui permette aux entreprises canadiennes de réussir à l’étranger – surtout les petites et les moyennes entreprises – grâce à des bureaux commerciaux, à des initiatives et à des communications qui feront la promotion du Canada, déjà reconnu pour son marché libre et ses institutions politiques, économiques et éducatives axées sur le respect des valeurs humaines.

Malgré le besoin d’assurer un « bénéfice net » au Canada pour qu’il investisse à l’étranger – ce qui, par ailleurs, devrait toujours naître de circonstances exceptionnelles –, il faut aussi éviter les politiques protectionnistes, qui finissent toujours par limiter nos possibilités et notre productivité.

Enfin, étant donné la haute estime portée à nos établissements d’enseignement, il faut utiliser ceux-ci à notre avantage pour attirer de brillants étrangers qui nous aideront à tisser et à renforcer notre réseau de relations avec les marchés clés à long terme.

En ce qui concerne les entreprises...

Vous ne pouvez plus compter sur la demande et la clientèle canadiennes pour assurer votre croissance, ni sur le faible huard, ni sur les politiques commerciales et douanières protectionnistes. Cette attitude se traduit par une augmentation au Canada de la concurrence tant intérieure qu’étrangère.

Il faut reconnaître que la conjoncture actuelle est favorable à la croissance à l’étranger. Découvrez vos forces, trouvez vos avantages concurrentiels et mettez-les à profit.

Servez-vous des programmes d’investissement offerts par les organisations gouvernementales pour faciliter votre recherche de nouveaux marchés et de débouchés commerciaux.

Concentrez-vous sur les marchés émergents, où les occasions foisonnent et où la concurrence n’est pas aussi féroce que sur les marchés développés à plus faible croissance.

Sortez de votre zone de confort : c’est ce qu’il faut faire pour exceller, développer sa main d’œuvre et augmenter les bénéfices de ses actionnaires à long terme.

En ce qui concerne les Canadiens et les investisseurs...

Prenez conscience de cette occasion et appuyez les entreprises canadiennes, les grandes comme les petites, dans leurs efforts. Ce sont toujours ceux qui investissent dans les vrais gagnants qui obtiennent le meilleur rendement.

Allons, ouvrons le prochain chapitre de notre longue histoire en montrant que nous sommes une fière nation commerçante. Développons une culture canadienne qui s’appuie sur les réussites à l’étranger, que ce soit dans nos écoles, nos entreprises, nos gouvernements ou nos institutions.

Développons une culture où l’ambition de pousser au-delà de ses frontières n’est pas seulement applaudie, mais attendue; où l’on célèbre ses réussites à l’étranger; où l’on transmet ses leçons à la prochaine génération d’entrepreneurs.

Il ne faut pas se laisser abattre par nos faux pas et nos échecs, mais plutôt reconnaître que les leçons apprises forgeront notre réussite future.

La voie de la réussite internationale n’est pas sans obstacle. Elle est longue, tortueuse et escarpée, mais elle mène à la prospérité future du Canada : voilà pourquoi c’est elle que nous devons suivre.

Merci.