Luc Vanneste - 3 mars 2009

Allocution de Luc Vanneste
Vice-président à la direction et chef des affaires financières de la Banque Scotia

Prononcée à l'occasion de l'Assemblée annuelle des actionnaires de la Banque Scotia à Halifax (Nouvelle-Écosse)

Le 3 mars 2009

Seul le texte prononcé fait foi.

Monsieur le Président, je vous remercie et je tiens à souhaiter la bienvenue à toutes les personnes présentes ici aujourd'hui.

Je commenterai d'abord nos résultats pour l'exercice 2008, puis vous donnerai un aperçu des faits saillants du premier trimestre de 2009.

Mais avant de commencer, je dois vous aviser que certaines des remarques faites aujourd'hui pourraient comporter des énoncés prospectifs concernant les objectifs, les intentions et les estimations de la Banque. En outre, j'aimerais vous mettre en garde, car les résultats réels de la Banque pourraient différer sensiblement des résultats qui feront l'objet de notre discussion.

De toute évidence, l'année 2008 a été difficile et les résultats de la Banque ont souffert de la volatilité sans précédent sur les marchés des capitaux mondiaux. Le bénéfice net pour 2008 s'est établi à 3,1 milliards de dollars et le bénéfice par action à 3,05 $ - un recul attribuable à des dépréciations de 822 millions de dollars après impôts pour l'exercice, la majorité d'entre elles - 642 millions de dollars - étant imputées aux résultats du quatrième trimestre.

Bien entendu, ce fut une déception pour nous que de devoir assumer des charges aussi importantes, même s'il convient de souligner que les résultats de la Banque Scotia sont bons par rapport à ceux de ses principaux concurrents au Canada et à l'échelle mondiale.

De plus, malgré les charges susmentionnées - principalement imputables aux pertes de valeur sur titres et à celles reliées à Lehman Brothers - ainsi que la hausse des frais de financement - j'ai le plaisir de vous annoncer que nos trois secteurs d'activité ont dégagé de solides bénéfices.

Encore une fois, le Réseau canadien, les Opérations internationales et Scotia Capitaux ont fourni un bon apport. Malgré une conjoncture défavorable, spécialement pour les opérations bancaires de gros, nous avons pu dégager des bénéfices bien équilibrés dans ces trois secteurs.

Le Réseau canadien a connu une excellente année. En effet, il a déclaré un bénéfice net de plus de 1,7 milliard de dollars - soit une hausse de 10 pour cent - suite aux très bons résultats obtenus pour les services aux particuliers et aux petites entreprises, la gestion de patrimoine et les services aux entreprises.

Compte non tenu du gain réalisé à la restructuration de VISA à l'échelle mondiale en 2007, la croissance sous-jacente du bénéfice net a été de 17 pour cent.

Nous avons amélioré de 10 points de base notre part du marché des prêts aux particuliers, en raison surtout de l'accroissement du solde des prêts hypothécaires à l'habitation et des prêts personnels, et de 61 points de base notre part du marché des dépôts personnels, ce qui s'explique notamment par notre acquisition de la Banque Dundee.

Les revenus ont augmenté de 6 pour cent sous l'effet de la forte croissance du volume des actifs aussi bien que des dépôts, résultats en partie annulés par la hausse des provisions pour pertes sur créances et un léger rétrécissement des marges.

Les Opérations internationales affichent de solides bénéfices de près de 1,2 milliard de dollars, en baisse de 5 pour cent. Néanmoins, le bénéfice net a progressé de 9 pour cent.

Cette croissance est principalement attribuable au Pérou et à notre acquisition au Chili. Bien que le Mexique ait connu une forte croissance au chapitre des prêts aux particuliers, ces résultats ont subi les effets de pertes sur prêts plus importantes et de la hausse du taux d'imposition.

Le total des revenus a augmenté de 15 pour cent et le revenu d'intérêts net a progressé de 20 pour cent, malgré une incidence marquée de la conversion des devises.

Dans l'ensemble, les revenus des Opérations internationales ont été bien équilibrés. En effet, ils ont augmenté dans chacun de nos trois grands secteurs géographiques.

Scotia Capitaux aura été le secteur d'activité le plus durement touché par la conjoncture mondiale, spécialement au quatrième trimestre. La division a inscrit des charges de 632 millions de dollars avant impôts relativement à certaines activités de transaction et aux pertes attribuables à Lehman Brothers.

Le rendement sous-jacent a cependant été robuste. Si le bénéfice net de 787 millions de dollars est en baisse de 30 pour cent par rapport à celui de l'exercice précédent, il est quand même substantiel compte tenu d'une conjoncture très peu favorable.

Les perturbations actuelles ont créé des occasions sur les marchés, ce qui explique les résultats records de Scotia Capitaux au chapitre des opérations de change, des opérations sur métaux précieux, des titres à revenu fixe et des activités de Scotia Waterous.

Le total des actifs moyens a augmenté de 8 pour cent, tandis que les acceptations et les prêts aux grandes entreprises ont progressé de 24 pour cent.

Pour l'ensemble de la Banque, la forte croissance des actifs s'est maintenue en 2008, avec une augmentation de 13 pour cent des actifs moyens, principalement attribuable aux prêts aux entreprises et aux administrations publiques, aux prêts hypothécaires à l'habitation et aux prêts aux particuliers. Dans ce domaine, l'apport de chacun des trois secteurs d'activité est considérable.

Notre productivité est une compétence fondamentale qui a toujours été un point fort de la Banque et nous avons surclassé une fois de plus nos concurrents canadiens - comme le montre cette diapositive.

Nous nous sommes aussi engagés à toujours avoir une assise financière solide en vue de nous protéger contre les risques associés à nos diverses activités.

Étant donné la conjoncture défavorable en 2008, la solidité du capital était - et demeure - d'une grande importance, car c'est ce qui nous laisse une marge de manœuvre suffisante pour affronter la crise économique et nous donne aussi la possibilité de financer des investissements de croissance.

Nos coefficients de capital sont demeurés bien supérieurs aux exigences réglementaires et relativement élevés selon les normes internationales. Le ratio des capitaux propres corporels attribuables aux actionnaires ordinaires s'est établi à 7,3 pour cent, le ratio de capital de catégorie 1, à 9,3 pour cent et celui du capital total, à 11,1 pour cent. Ce sont là d'excellents indicateurs, compte tenu de la forte croissance des actifs dans tous nos secteurs d'activité.

Selon nos prévisions, l'activité économique sera faible durant la majeure partie de 2009. Nous nous attendons aussi à ce que la volatilité persiste sur les marchés financiers. Par conséquent, nous utiliserons ces hypothèses pour gérer tous nos secteurs d'activité.

Nous maintenons en place nos trois priorités stratégiques.

Premièrement, nous stimulerons une croissance durable des revenus, que ce soit une croissance interne ou celle générée par des acquisitions.

Deuxièmement, nous continuerons à gérer prudemment notre capital.

Et troisièmement, nous continuerons à former des leaders talentueux à tous les échelons de notre organisation.

À ces priorités, nous en ajoutons deux autres pour 2009, dans des domaines où nous avons l'habitude d'exceller, c'est-à-dire la gestion des risques et le contrôle des dépenses. Les nouvelles priorités seront indispensables à notre réussite dans la conjoncture actuelle.

Au début de novembre, nous avons établi pour l'exercice 2009 les cibles suivantes :

Pour la croissance du bénéfice par action, notre cible demeure de 7 pour cent à 12 pour cent.

Nous avons ensuite une cible de 16 pour cent à 20 pour cent pour le rendement des capitaux propres, qui tient compte de la réalité économique mondiale.

Nous visons toujours un ratio de productivité inférieur à 58 pour cent.

Et nous maintiendrons un capital solide et de bons dividendes.

J'aimerais maintenant vous présenter nos résultats du premier trimestre de 2009, lesquels ont été annoncés ce matin :

  • Nous avons affiché un bénéfice net de 842 millions de dollars, une augmentation de 1 pour cent par rapport à 835 millions de dollars pour la même période l'an dernier et une progression notable par rapport au quatrième trimestre de 2008;
  • Notre BPA après dilution totale s'est établi à 0,80 $, comparativement à 0,82 $ pour la même période l'an dernier et en progression comparativement à 0,28 $ au quatrième trimestre;
  • Notre RCP s'est établi à 16,9 pour cent, comparativement à 18,3 pour cent au premier trimestre de 2008; et
  • Notre ratio de productivité a été de 58,7 pour cent contre 56,5 pour cent.

Nos coefficients de capital sont demeurés non seulement solides mais ils se sont améliorés ce trimestre.

Notre ratio des capitaux propres corporels attribuables aux actionnaires ordinaires, à 7,8 pour cent, a enregistré une progression de 50 points de base par rapport au précédent trimestre. Notre ratio de capital de catégorie 1, à 9,3 pour cent et celui du capital total, à 11,1 pour cent, ont également tous deux progressé. Nous avons profité des 2,5 milliards de dollars de capital mobilisé au premier trimestre ainsi que de la baisse de l'actif pondéré en fonction du risque.

En plus du maintien d'un solide capital, nous avons activement encouragé la mobilisation de fonds, que ce soit sous forme de participations ou de créances. Notre Banque a très bien réussi à réunir des capitaux, tout comme ses concurrentes. Les banques canadiennes n'ont pas eu besoin d'injections de capitaux de la part du gouvernement et leurs bilans figurent sans doute parmi les plus solides de tous les systèmes bancaires à l'échelle mondiale.

Chacun de nos trois secteurs d'activité ont connu un solide trimestre.

Le bénéfice net du Réseau canadien a connu une croissance de 18 % comparativement à l'an dernier. La solide progression des prêts et des dépôts s'est traduite par une bonne croissance des revenus.

Pour les Opérations internationales, les revenus ont progressé de 34 %. Cette progression est attribuable à la forte croissance des volumes dans tous les secteurs géographiques et à une contribution plus importante de nos acquisitions.

Pour Scotia Capitaux, les revenus étaient en hausse de 50 % par rapport au T1 de l'an dernier. Nous avons enregistré des résultats records dans nos activités de banque d'investissement ainsi que dans plusieurs activités sur les marchés de capitaux. Et nous avons également connu une bonne croissance des prêts.

Cette progression a été neutralisée par la hausse des frais de financement et la perte de valeur de certains titres qui apparaissent dans la catégorie Autres.

Malgré la persistance des problèmes économiques et des difficultés dans le secteur financier à l'échelle mondiale, la Banque a obtenu de bons résultats au premier trimestre de 2009. Une fois de plus, nous avons pu compter sur les solides contributions de chacun de nos secteurs d'activité.

Le principal facteur annulant ces bons résultats a été la hausse des frais de financement.

Voilà pourquoi nous choisissons de demeurer fidèles à notre stratégie et de tout faire en vue de respecter nos priorités. Bien que les cibles que nous nous sommes fixées représentent un défi en raison de la récession économique, nous croyons cette croissance possible.

Et maintenant, j'aimerais laisser la parole au président et chef de la direction. Mesdames et Messieurs, accueillons Rick Waugh.