- Les baromètres de base de prédilection de la BdC sont retombés à des gains annualisés à un seul chiffre sur un mois.
- L’envergure des pressions exercées par les prix reste considérable.
- Le présumé rebond des prix des loisirs ne s’est pas produit…
- ... parce que la brusque réduction des dépenses dans le voyage a pénalisé cette catégorie.
- Les grèves du CN et les changements dans la méthodologie des services de téléphonie cellulaire assombrissent l’horizon.
- Les marchés ont à peine réagi à un résultat essentiellement anticipé dans les cours boursiers.
- IPC canadien, évolution sur un mois en %, en données non désaisonnalisées//évolution sur un an en %, juillet 2024 :
- Données réelles : 0,4/2,5
- Scotia : 0,5/2,6
- Consensus : 0,4/2,5
- Auparavant : -0,1/2,7
- IPC en moyenne tronquée : 2,7 % sur un an (2,8 % auparavant; révisé par rapport à 2,9 %); sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé 1,7 % (2,9 % auparavant)
- IPC en médiane pondérée : 2,4 % sur un an (2,6 % auparavant); 1,1 % sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé (3,5 % auparavant; révisé par rapport à 2,9 %)
En juillet, l’inflation fondamentale au Canada a reflué d’après le baromètre correspondant calculé selon l’évolution en pourcentage sur un mois de la moyenne tronquée et de la médiane pondérée de l’IPC en chiffres désaisonnalisés et en rythme annualisé (graphique 1). La médiane pondérée est ressortie à 1,1 % sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé, et la moyenne tronquée s’est chiffrée à 1,7 %. L’IPC de base traditionnel, hors aliments et énergie, a lui aussi été stable, mais s’est légèrement relevé à 2,4 % sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé (graphique 2).
Les chiffres sont volatils. Les résultats des deux baromètres de base de prédilection de la BdC ont été en berne de janvier à avril avant de s’accélérer pour atteindre les moyennes révisées de 3,5 % en mai et de 3,2 % en juin. Ils se sont repliés à une moyenne de 1,4 % en juillet, ce qui est une bonne nouvelle; or, il faut continuer d’être attentif en raison de leur parcours volatil.
Il n’y a pas eu d’effet boursier sur les attentes vis-à-vis d’une baisse de taux en septembre ni sur l’avis des marchés selon lesquels des baisses de 75 points de base seront réalisées pendant les trois réunions de septembre, d’octobre et de décembre. Nous prévoyons deux autres baisses cette année, dont une en septembre, de sorte que l’année se solderait à un taux de 4 %. Nous supposons provisoirement qu’il n’y aura pas de baisse en décembre, en partie à cause de l’incertitude qui règne dans le sillage de l’élection américaine, de l’incertitude sur les statistiques du pays et du contenu potentiel du compte rendu budgétaire de l’automne au seuil d’une année d’élections.
Les détails
L’IPC de synthèse sur un mois en données désaisonnalisées s’est inscrit à 0,3 %; autrement dit, la plus grande partie de la hausse de prix de 0,4 % sur un mois en chiffres non désaisonnalisés a été saisonnièrement inhabituelle.
Le graphique 3 fait état de l’envergure de la décélération. Bien qu’il ait décroché des pics, une part toujours considérable du panier inscrit des gains de prix de plus de 3 % sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé et de plus de 4 % sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé.
Les prix du transport, dont les véhicules et l’essence, ont augmenté de 0,5 % sur un mois en données désaisonnalisées. L’ameublement et l’équipement des ménages ont progressé de 0,5 %. Les aliments ont gagné 0,3 %. Les vêtements se sont envolés de 0,3 %.
L’inflation des biens s’est légèrement relevée; toutefois, elle a eu un effet modeste (graphique 4), qui a été effacé par la moindre inflation des services (graphique 5).
Dans la colonne des services, on a constaté des pressions moins lourdes dans les services de base (graphique 6) et une pression légèrement moindre sur les coûts du logement, dont les loyers (graphiques 7 et 8).
La léthargie de la médiane pondérée sur un mois s’explique dans une moindre part par une révision à la hausse du taux WM de juin sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé : ce taux s’est hissé à 3,5 %, contre 2,9 % auparavant.
Il semble que nous ne nous amusions pas autant cet été. Du moins selon le point de vue des activités liées aux voyages. L’IPC de synthèse sur un mois s’est inscrit à 0,4, contre mon estimation de 0,5, en partie parce que j’avais tenu compte d’un rebond présumé dans la catégorie des loisirs, de la formation et de la lecture, qui pèse environ 10 % dans l’IPC. Ce rebond ne s’est pas produit. C’est pourquoi nous constatons une léthargie saisonnièrement inhabituelle dans cette catégorie des loisirs, qui a flanché de -0,7 % sur un mois en données désaisonnalisées en juin, puis de 0,2 % encore en juillet. La baisse des prix des circuits touristiques est un aspect essentiel de cette baisse dans la répartition (graphique 9).
Il est facile d’imaginer qu’une flopée de facteurs potentiels explique la léthargie de cette catégorie. Or, je suis encore un peu étonné. En raison du dollar CA, les voyages à l’étranger sont plus chers; toutefois, notre monnaie devrait encourager plus de voyageurs étrangers à venir au Canada, surtout ceux qui viennent des États-Unis, puisque notre pays est une destination touristique très sensible aux prix. Les pressions qui pèsent sur les finances de certains ménages ne sont d’aucune aide; toutefois, d’autres ménages, dont les deux tiers des ménages qui n’ont pas d’emprunt hypothécaire, connaissent une meilleure situation. Au Canada, les billets d’avion sont chers, ce qui constitue un facteur permanent. La météo a peut-être aussi concouru à l’actualisation des prix, puisque l’été a été torride (et très pluvieux) dans d’importantes régions du pays.
LES RISQUES À L’HORIZON
Les chiffres pour août et septembre pourraient être intéressants à trois titres. Le premier risque est celui de l’incertitude statistique permanente dans le contexte des risques haussiers continus de l’inflation (cf. la note de ce matin); or, les deux autres risques sont peu coutumiers.
Les pressions à court terme exercées par les prix dépendent en partie de la durée probable de la grève ferroviaire et de la mesure dans laquelle ses effets pourraient se généraliser. Ce qui m’inquiète à propos de cette durée, c’est que les deux parties affirment être toujours diamétralement opposées et que la réglementation du travail a changé parce que les politiques prosyndicales de l’aile gauche du gouvernement fédéral sont défavorables à toute intervention. Il y a donc le risque de chocs sur l’offre à une époque essentielle pour les détaillants qui commandent leurs biens en prévision de la saison des Fêtes. Une courte grève ne serait pas si catastrophique. Une grève prolongée pourrait être très disruptive pour les stocks comme pour les prix. Il en va de même des grands produits de base comme la potasse et le blé. Le transport du pétrole par train est moins vulnérable puisque ces courants du commerce sont essentiellement liés aux creux de la précédente décennie en partie en raison de TransMountain.
Ce qui est beaucoup moins préoccupant, c’est que Statistique Canada a fait savoir qu’il y aura des changements de méthodologie dans la captation des prix des services de téléphonie cellulaire à paraître dans l’édition d’août de l’IPC le mois prochain (veuillez cliquer sur ce lien). Les graphiques 10 et 11 ainsi que le poids de 1,5 % des services de téléphonie cellulaire dans l’IPC expliquent pourquoi ces changements pourraient avoir une certaine importance. Par exemple, lorsque cette catégorie a perdu environ -25 % sur un an au début de cette année, elle est intervenue pour -0,3 % à -0,4 % dans la décélération de l’inflation sur un an. Mes yeux ont commencé à se laisser distraire dans la lecture de son compte rendu méthodologique. Or, je ne suis pas du tout certain de l’effet que produiront ces changements sur cette catégorie et sur son poids dans l’IPC.
La catégorie de la téléphonie cellulaire est un excellent exemple des difficultés liées à la mesure de l’inflation. Il faut se rappeler qu’il s’agit de mesurer non seulement les prix, mais aussi les variations de la qualité qui entrent en ligne de compte dans l’IPC. Ce que vous avez constaté dans vos factures n’est qu’une partie du problème. Le plus grand nombre de données, les réseaux plus vastes, les débits plus rapides, et ainsi de suite, entrent aussi en ligne de compte dans les statistiques sur l’inflation par le biais des redressements hédoniques.
Veuillez également consulter l’ensemble des graphiques reproduits dans les pages suivantes et le tableau détaillé au verso de cette publication.
Les marchés ont à peine cillé
Dans la foulée du communiqué, les marchés ont relativement peu évolué. La paire USD/CAD a décollé (autrement dit, le dollar CA s’est dévalorisé) d’environ un tiers de cent. Le rendement des obligations du GdC à 2 ans a baissé de 4 à 5 points de base et concorde avec le rendement des obligations du Trésor américain à 2 ans cet avant-midi. En prévision de la réunion que tiendra la BdC en septembre, les marchés ont porté leur évaluation en anticipant une réduction de 25 points de base et cette évaluation ne change pas. On a ajouté seulement 2 à 3 points en estimant une baisse de 75 points de base de plus d’ici la fin de l’année.
Enchaînons maintenant avec ce qui compte le plus : le symposium de Jackson Hole...
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