LE MARCHÉ CANADIEN DU LOGEMENT : PAS DE RÉSOLUTIONS DU NOUVEL AN

RÉSUMÉ

En janvier, les ventes de logements au Canada ont perdu 3 % (en données désaisonnalisées sur un mois), alors que les inscriptions ont évolué dans l’autre sens, en gagnant 3,3 %, pour récupérer seulement la moitié de la baisse du mois précédent. Ce repli des ventes, de concert avec la hausse des inscriptions, a fait baisser à 50,7 % le ratio des ventes sur les nouvelles inscriptions, indicateur de la tension du marché, pour pousser encore plus loin en territoire équilibré le marché national du logement. Les mois d’inventaire ont continué d’augmenter après avoir atteint des creux absolus, pour s’établir à 4,3 mois : il s’agit d’une nette amélioration par rapport au creux absolu de 1,7 mois au début de 2022; or, c’est toujours un mois complet de moins que la moyenne à long terme de cet indicateur.

Parmi les 31 marchés locaux que nous suivons, 19 ont entamé l’année en territoire équilibré, alors qu’il y en avait 24 à la fin de 2022. Trois marchés, soit Vancouver, Victoria et Okanagan-Mainline, ont rejoint Toronto, Barrie et Windsor en territoire acheteur, alors que Lethbridge et Québec ont joint les rangs des marchés vendeurs.

Les prix ont à nouveau reculé en janvier, ce qui cadre avec un meilleur équilibre du marché. L’indice des prix des propriétés (IPP) MLS composé a fléchi de 1,9 % (en données désaisonnalisées sur un mois) en janvier, pour commencer l’année à 15 % de moins que son pic de février 2022 et à 30 % de plus que les niveaux atteints avant la pandémie. Les habitations unifamiliales ont continué de mener la baisse mensuelle des prix, en perdant 2,3 %, alors que le segment plus important des habitations à deux étages a reculé de 2,5 %, contre des baisses d’à peine 1,5 % et 1,1 % respectivement pour les habitations en rangée et les appartements. Par rapport à janvier 2022, l’indice IPP MLS composé (en chiffres non désaisonnalisés) a baissé de 12,8 % : les habitations unifamiliales ont perdu 14,8 %, et les appartements, 3,8 %. C’est la première fois que ce segment comptabilise une baisse annuelle depuis septembre 2019.

CONSÉQUENCES

Enfin, le marché du logement et bien des gens au Canada ont des points communs : aucune grande résolution pour la nouvelle année 2023. (Le lecteur est invité à consulter le rapport du mois dernier pour une synthèse complète du marché du logement 2022.)

Le marché canadien du logement a entamé l’année en enchaînant essentiellement avec la tendance des derniers mois. Les ventes ont baissé alors que les inscriptions se sont faites rares même si elles ont augmenté en janvier, puisque de nombreux vendeurs sont restés en touche en raison des prix et de l’incertitude générale qui plombe la conjoncture économique. Les inscriptions statistiquement anémiques abiment probablement les ventes, tout comme l’impact de la léthargie de la demande sur les prix.

Nous continuons d’entrevoir encore une marge pour la baisse des prix sur certains marchés. Porté par la croissance de la population, la résilience des marchés du travail et la stabilisation escomptée du taux directeur de la Banque du Canada, de concert avec le fléchissement prédit de l’inflation, les blocages de l’offre, ainsi que le vieillissement de la population et les obstacles qui empêchent d’accroître le parc de logements existant, le relèvement ultime attendu de la demande devrait étayer à plus long terme la croissance des prix des logements. 

Tableau 1: Ventes, Nouvelles inscriptions, Prix moyen, IPL MLS, Ratio ventes/Mois d’inscriptions actives; Graphique 1: Ventes de logements dans certaines villes
Veille du marché du logement de la Banque Scotia — janvier 2023
Indice des prix des logements (IPL) MLS — ouest du Canada
Indices des prix des logements MLS (suite) — est du Canada
Indices des prix des logements MLS (suite) — est du Canada et total du Canada