- Au Canada, l’inflation fondamentale a repris de la vitesse…
- ... avec des révisions haussières.
- L’inflation flambe, et les salaires sont encore plus explosifs.
- Autrement dit, ce n’est pas demain la veille : la BdC n’abaissera pas ses taux avant le S2 de 2024.
- Les marchés ont encore réduit leurs attentes pour une baisse de taux à plus court terme de la BdC.
- Les banques centrales continueront de privilégier les statistiques plutôt que les prévisions.
- IPC canadien, évolution sur un mois en %, en données désaisonnalisées/évolution sur un an en %, en décembre :
- Données réelles : -0,3/3,4
- Banque Scotia : -0,3/3,4
- Consensus : 0,3/3,4
- Auparavant : 0,1/3,1
- IPC en moyenne tronquée : 4,8 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées/3,7 % sur un an par rapport à 3,5 %
- IPC en médiane pondérée : 4,7 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées/3,6 % sur un an par rapport à 3,6 % (révisé à la hausse par rapport à 3,4)
Les plus récentes données probantes sur l’inflation continuent de faire reculer l’anticipation des marchés et les avis de certains prévisionnistes selon lesquels la Banque du Canada abaissera ses taux à ses réunions de mars et d’avril. Une baisse de taux en mars a été essentiellement reléguée dans l’oubli, et l’anticipation d’une baisse en avril a été encore repoussée.
Les taux ne baisseront pas de sitôt. Je fais valoir depuis longtemps qu’il faut payer ces contrats; si on l’avait fait, ils auraient rapporté gros. En fait, je pense qu’il en faudra beaucoup, à partir de maintenant, pour amener la BdC à abaisser les taux selon ce que réclame le consensus pour le milieu de l’année ou même cette année, et jusqu’à maintenant, les statistiques probantes sont loin de me convaincre.
Essentiellement, les baromètres de prédilection de la BdC sur l’inflation sous-jacente se sont à nouveau accélérés, comme l’indique le graphique 1. L’IPC en moyenne tronquée — qui vient écorner la tranche supérieure et la tranche inférieure de 20 % du panier de l’IPC — est ressorti à 4,8 % sur un mois en rythme désaisonnalisé et annualisé. L’IPC en moyenne pondérée — qui correspond au prix du 50e percentile — a gagné 4,7 % sur un mois, en données désaisonnalisées et annualisées. Ces deux chiffres sont nettement supérieurs à la cible inflationniste de 2 % de la BdC et ne laissent entrevoir aucun progrès de sitôt dans le parcours qui permettra d’atteindre cette cible. Ces baromètres de la tendance centrale de l’inflation n’ont pas du tout été sanctionnés par les variations de cours aberrantes comme celles des taux d’intérêt hypothécaires.

Les taux sur un an ont également bondi à 3,7 % sur un an par rapport à 3,5 % pour l’IPC en moyenne tronquée et à 3,6 % sur un an pour l’IPC en médiane pondérée; le mois précédent a été révisé à la hausse à 3,6 % contre 3,4 %.
On a aussi apporté d’importantes révisions à la hausse aux données des mois précédents. Par exemple, l’IPC en médiane pondérée, sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées, a été révisé à la hausse de 1,2 % en septembre et de 0,6 % en novembre. L’IPC en moyenne tronquée a été révisé à la hausse de 0,6 % en septembre, puis d’autant en octobre. Ces révisions permettent de croire que les pressions inflationnistes ont été plus ardentes que ce qu’on avait pu croire avant décembre.
Même si l’inflation sous-jacente au Canada paraît s’emballer, la croissance des salaires continue d’explorer encore plus. Le graphique 2 indique que la croissance des salaires dépasse l’inflation depuis longtemps. Il faut aussi se souvenir que la productivité dégringole. Dans l’ensemble, il est extraordinairement difficile d’imaginer que la BdC abaissera bientôt ses taux.

L’inflation des biens de base a porté l’essentiel de la pression haussière de décembre : en effet, l’IPC hors alimentation et énergie a gagné 6,7 % sur un mois en données désaisonnalisées et annualisées (graphique 3).

L’inflation des services a reflué en décembre; elle reste toutefois très volatile et plutôt soutenue, tendanciellement (graphique 4).

Dans l’ensemble, nous évoluons toujours dans un environnement dans lequel les gouvernants des banques centrales sont très vraisemblablement appelés à continuer de se méfier considérablement des prévisions inflationnistes des modèles, après leurs nombreux échecs. Ils sont plutôt appelés à rester largement tributaires des données et ne sont rassurés que lorsqu’il s’écoule une période soutenue de chiffres nettement amoindris et appelés à perdurer. On ne peut guère être rassuré pour le Canada jusqu’à maintenant, puisque le risque inflationniste continue de s’emballer.
Autres détails
L’IPC de synthèse a reculé de ‑0,3 % sur un mois en chiffres non désaisonnalisés, comme prévu, ce qui donne une hausse désaisonnalisée de +0,3 % sur un mois. En décembre, les pressions saisonnières sur les prix baissent normalement, ce qui est compensé par les facteurs de redressement saisonniers.
En chiffres désaisonnalisés, l’alimentation a gagné 0,4 % sur un mois, les frais de logement ont augmenté de 0,4 %, les dépenses courantes, l’ameublement et l’équipement des ménages ont plongé de ‑0,2 %, les vêtements et les chaussures ont progressé de 0,5 %, la santé et les soins personnels se sont relevés d’un cran, soit 0,1 %, les loisirs, la formation et la lecture ont chuté de ‑1,3 %, et ce qu’il est convenu d’appeler les « vices » ont décollé de 0,1 %.
Les frais de logement ont à nouveau augmenté brusquement (graphique 5), essentiellement en raison des loyers (graphique 6), puisque le Canada capte les prix du logement dans l’IPC en faisant de nouveau appel à des méthodes estimatives (graphique 7). Il faudra en surveiller l’évolution lorsque le prodigieux bond de l’immigration excessive dans le stock de logements locatifs se transposera dans le stock de logements en propriété, comme nous l’avons expliqué. C’est ce dont fait état le graphique dans ma note de cet avant‑midi.

Les frais de transport ont eux aussi flambé (graphique 8) à la fois à cause des prix des billets d’avion (graphique 9), des prix des voitures (graphique 10) et des prix de l’essence (graphique 11).

L’inflation des prix des aliments a repris de la vitesse (graphique 12).

Les voyages organisés et l’hébergement ont pesé sur la catégorie des loisirs, de la formation et de la lecture (graphique 13).

Le graphique 14 donne la ventilation de l’ensemble du panier de l’IPC sur un an. Le graphique 15 en fait autant du point de vue des apports pondérés de chacune des constituantes.

Les graphiques 16 et 17 font de même pour l’inflation sur un mois.

Nous invitons aussi le lecteur à consulter le tableau complémentaire, qui donne la répartition plus détaillée du panier de l’IPC et de ses constituantes, en présentant entre autres des micrographiques et les baromètres de la note z des écarts par rapport aux tendances.
Nous remercions comme toujours Jay Parmar de son aide dans la recherche.


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