- L’IPC de base suit une évolution que confirment des chiffres explosifs.
- L’inflation fondamentale des services reste explosive, tandis que la désinflation fondamentale des biens s’est apaisée.
- La réaction des marchés a été timide, mais volatile.
- Encore faut-il savoir comment cette flambée pourrait se répercuter sur l’indice d’inflation que privilégie la Fed.
- États-Unis : IPC de synthèse/de base, évolution en % sur un mois, en données désaisonnalisées, décembre 2023 :
- Données réelles : 0,3/0,3
- Banque Scotia : 0,3/0,3
- Consensus : 0,2/0,3
- Auparavant : 0,1/0,3
Aux États-Unis, l’IPC fondamental est venu confirmer, comme on s’y attendait, que les pressions inflationnistes sous-jacentes de l’économie américaine restent trop explosives au goût de la Fed, qui se heurte à l’anticipation boursière d’une baisse de taux dès la réunion de mars. C’est ce que confirment les détails sous-jacents (veuillez cliquer sur ce lien). Je vais pointer ce qui a répondu aux attentes et ce qui a pris de cours les observateurs. Le dollar US s’est légèrement raffermi après la publication des données. Les rendements ont été à peine sanctionnés, même s’ils sont volatils jusqu’à maintenant. Les titres boursiers n’ont guère bougé.
L’inflation fondamentale (hors aliments et énergie) s’est chiffrée à 0,31 % sur un mois en données désaisonnalisées; l’IPC de synthèse a gagné 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées. Ces deux chiffres ont répondu à mes attentes, alors que l’IPC de base a été au rendez-vous du consensus; toutefois, l’IPC de synthèse a été un cran plus ferme que le consensus.
L’IPC de synthèse et l’IPC de base ont concordé l’un avec l’autre parce que l’essence et l’alimentation n’ont pas apporté de concours pondérés importants, ce qui cadre avec ce que j’avais estimé. L’alimentation a progressé d’un peu plus de 0,2 % sur un mois, et par conséquent, la pondération des paniers de l’IPC, à 13,4 %, n’a pas apporté de contribution. L’essence a monté de 0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées, et par conséquent, la pondération des paniers de l’IPC, à 3,2 %, s’est soldée par un apport pondéré nul, comme attendu.
Il faut jeter un coup d’œil à l’évolution récente, en chiffres annualisés, de l’inflation de base sur un mois dans le graphique 1. Le résultat de décembre, soit 3,4 %, s’inscrit dans la foulée du chiffre de 3,9 % publié en novembre. L’estimation de 2,8 % pour octobre correspond au résultat le plus modéré des cinq derniers mois, puisque les deux mois précédents se sont chiffrés à 3,5 % et à 3,8 %.

Autrement dit, la tendance continue de pointer des chiffres qui sont trop explosifs au goût de la Fed d’après la dépendance des données, qui fait partie de la formulation de la politique de la Fed. Les attentes en constituent l’autre partie; or, le président Jerome Powell restera sceptique sur les prédictions selon les modèles de la Fed compte tenu de la performance catastrophique des modèles de prévision de l’inflation pendant la pandémie et de ses commentaires sur leurs résultats antérieurs. Le président Powell restera fidèle à son parti pris (« montrez-moi la preuve »), jusqu’à ce qu’il prenne connaissance de la preuve convaincante que l’inflation sous-jacente se chiffre aux alentours de 2 %. Tant qu’il n’aura pas cette confirmation, je ne crois simplement pas qu’il se prononcera sérieusement en faveur d’une baisse selon l’horizon temporel du marché.
L’IPC fondamental des biens (hors aliments et énergie) n’a pas bougé, à 0 % sur un mois en données désaisonnalisées, ce qui représente le premier résultat non négatif en quatre mois, comme l’indique le graphique 2. Je crois que la désinflation fondamentale des biens manque de souffle, ce que j’ai toutefois été un peu étonné de constater dans ce rapport. C’est ce qui explique en partie le fait que l’on constate que la désinflation fondamentale des biens arrive à maturité. Il est évident qu’il faut plus de données.

L’IPC fondamental des services, sauf le logement et l’énergie, a gagné 0,4 % sur un mois pour le deuxième mois d’affilée, ce qui fait partie du domaine de ce à quoi on s’attendait. Compte tenu de l’évolution jusqu’à maintenant, cette hausse dresse le portrait de la décélération à 0,2 % en octobre, ce qui constitue l’aberration (graphique 3).

Parmi les autres détails, le logement a apporté une fois de plus un concours énorme. Les loyers équivalents des propriétaires ont augmenté de 0,5 % sur un mois et continuent de flamber. Les loyers des résidences principales, qui ont encore augmenté de 0,4 % sur un mois en données désaisonnalisées, s’embrasent eux aussi.
Les prix des véhicules neufs ont progressé de 0,3 % sur un mois en données désaisonnalisées, ce qui correspond à peu près aux pronostics de l’industrie; je suis toutefois un peu étonné de constater que les prix des voitures d’occasion par rapport aux pronostics de l’industrie ont monté de 0,5 % sur un mois.
Le lecteur est invité à consulter également les graphiques d’accompagnement 4 à 11 dans la page suivante.


Le graphique 12 fait état de la répartition de l’évolution de l’IPC sur un an par constituante, et le graphique 13 en fait autant du point de vue des apports pondérés à l’ensemble de l’évolution sur un an de l’IPC de synthèse.

Le graphique 14 donne la répartition du panier de l’IPC en chiffres sur un mois par constituante, et le graphique 15 fait de même, en chiffres pondérés.

Le tableau d’accompagnement à la fin de cette note donne d’autres détails, en plus de comprendre les micrographiques et les indicateurs de la note z des écarts par rapport aux tendances.
Pour ce qui est des prochaines étapes, l’indice d’inflation que privilégie la Fed est le déflateur de prix pour l’ensemble de la consommation, ou les baromètres des DCM à publier le 26 janvier, soit cinq jours avant la réunion du FOMC en janvier. Le baromètre des DCM fondamentales a sous-ciblé l’IPC fondamental en s’inscrivant à 0,1 % sur un mois, en données désaisonnalisées, en octobre et novembre. Les « actualités prévisionnelles » de la Fed de Cleveland pour les DCM fondamentales laissent entendre que cette évolution pourrait prendre fin avec les chiffres de décembre, même si les résultats pourraient s’écarter dans un sens ou dans l’autre.



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