- L’IPC de base a étonné en augmentant légèrement.
- Le coupable : le baromètre favori de Jerome Powell
- Le FOMC est toujours appelé à ne pas bouger la semaine prochaine.
- Mais attention au quatrième passage à vide durant la pandémie
- États‑Unis : IPC/IPC de base, évolution en % sur un mois, août, en chiffres désaisonnalisés :
- Données réelles : 0,6/0,3
- Scotia : 0,6/0,2
- Consensus : 0,6/0,2
- Auparavant : 0,2/0,2
- États‑Unis : IPC/IPC de base, évolution en % sur un an, août :
- Données réelles : 3,7/4,3
- Scotia : 3,6/4,3
- Consensus : 3,6/4,3
- Auparavant : 3,2/4,7
« C’est mon jour de chance? » : C’est cette réplique même d’un film de Clint Eastwood que le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, aurait tout intérêt à emprunter lorsqu’il donnera sa conférence de presse mercredi prochain.
En effet, le passage à vide de l’IPC de base est un peu plus prometteur qu’attendu : il s’agit d’un signe précurseur très provisoire, qui pourrait à peine confirmer le quatrième faux passage à vide des pressions inflationnistes sous‑jacentes dans l’ère pandémique. Les taux d’intérêt et le dollar ont essentiellement passé outre.
Cette légère hausse-surprise pèsera probablement sur les esprits des participants du FOMC lorsqu’ils déposeront leurs prévisions vendredi en prévision de leur réunion de mercredi prochain. Il n’empêche que ce qui dominera probablement la prudence le jour de la grande décision est l’incertitude qui plane sur les effets décalés de ce que ce comité a fait jusqu’à maintenant, sans compter les grands risques imprévisibles comme la fermeture des bureaux du gouvernement et la probabilité d’une grève de l’UAW, qui pourraient se conjuguer pour faire plonger le PIB en territoire négatif au T4, en plus de produire les effets associés sur les variables de la double mission.
Le mois dernier, l’IPC de base a gagné 0,278 % sur un mois en données désaisonnalisées, pour s’arrondir à 0,3 % sur les écrans des opérateurs. Il s’agit d’une hausse de 3,4 % sur un mois en rythme désaisonnalisé et annualisé et de la première accélération en trois mois (graphique 1). C’est aussi le gain le plus fulgurant depuis mai après une paire de relevés de 1,9 % sur un mois en rythme désaisonnalisé et annualisé; or, la moyenne mobile sur trois mois reste cantonnée à 2,4 %.

Cette modeste surprise de 78 millièmes de point de base par rapport au consensus de 0,2 % sur l’IPC de base sur un mois ne va probablement pas provoquer beaucoup d’émoi à la Fed, d’autant plus qu’elle surveille les effets décalés des mesures qu’elle a adoptées jusqu’à maintenant et du ralentissement de la demande excédentaire de travailleurs. Cette surprise entre toutefois effectivement en ligne de compte dans la prudence dont il faut faire preuve en évitant de déclarer prématurément victoire.
Le graphique 2 est un rappel. Il fait état de trois passages à vide comparables pour l’inflation selon l’IPC de base durant l’ère pandémique, et chacun de ces passages à vide s’est mal terminé puisque l’inflation fondamentale a redécollé dans les trois mois qui ont suivi. Les hausses-surprises qui ont suivi ont perdu de leur ampleur dans chaque cas. On ne sait pas vraiment si ce sera ou non le cas cette fois-ci, d’où la nécessité de faire preuve de prudence.

Les chiffres sur un an font aussi état de pressions sur les prix qui ont toujours autant d’ampleur, ce qui oblige ici encore à faire preuve de prudence. L’accélération de l’inflation de synthèse, à 3,7 % sur un an (3,2 % auparavant), est étayée par environ la moitié des indices du panier, qui progresse de plus de 4 % sur un an (graphique 3).

LES DÉTAILS
On peut répartir l’IPC de base selon deux grands indicateurs, qui ont chacun évolué dans un sens opposé.
Les prix des biens de base, qui excluent les produits alimentaires et énergétiques, ont cédé 0,1 % sur un mois, ce qui est venu soutenir le passage à vide (graphique 4).

Les prix des services de base, qui excluent les services énergétiques et les deux constituantes du logement (soit les loyers équivalents des propriétaires ou LEP et les loyers des résidences principales) ont gagné 0,37 % sur un mois en données désaisonnalisées. Comme l’indique le graphique 5, il s’agit du chiffre le plus solide depuis mars. Il s’agissait généralement du baromètre qui, selon ce que précisait le président Jerome Powell, fait état des pressions sous‑jacentes qui s’exercent sur les prix, en excluant les pressions désinflationnistes du logement.

Cette hausse de l’IPC des services de base a été portée par deux grands facteurs : les prix des billets d’avion et les primes d’assurance des voitures. Les billets d’avion ont augmenté de 4,9 % sur un mois en données désaisonnalisées; or, il est improbable que la Fed soit très enthousiasmée par l’extrême turbulence de ce baromètre dans les derniers mois (graphique 6).

Les primes d’assurance des voitures continuent toutefois d’inscrire de solides gains (graphique 7). Elles ont augmenté encore de 2,4 % sur un mois en données désaisonnalisées en août, pour enchaîner une longue séquence de gains. En fait, depuis le début de 2022, les primes d’assurance des voitures captées dans l’IPC en chiffres nets des rajustements ont réalisé un prodigieux bond cumulatif de 30 %.

D’autres constituantes des services ont progressé, dont les voitures et les camions loués (+1,1 %) et les locations de véhicules (+1,3 %). Toutefois, l’hébergement a perdu 3 % sur un mois en données désaisonnalisées.
Les pressions désinflationnistes du logement ont quand même été freinées (graphique 8). Les loyers équivalents des propriétaires (LEP) ont crû de 0,4 % sur un mois, ce qui est venu essentiellement prolonger une tendance, cantonnée dans une fourchette, de gains de près de 0,4 % sur un mois en données désaisonnalisées sur les récents mois et un relèvement de 0,5 % en juillet. Les loyers des résidences principales ont adopté un comportement comparable, puisqu’ils ont augmenté de 0,5 % sur un mois en août après avoir inscrit un gain de 0,4 % et des gains mensuels de presque 0,5 % durant l’été.

Il n’y a pas eu de grandes surprises dans les prix des véhicules : les prix des véhicules neufs ont décollé de 0,3 % sur un mois, ce qui a donné un effet pondéré négligeable; les prix des véhicules d’occasion ont baissé de 1,2 % sur un mois en données désaisonnalisées, ce qui a aussi eu un effet négligeable en raison de leur pondération de 2,8 % dans le panier. Graphique 9.

Du point de vue des incidences additionnées sur l’IPC de synthèse, les prix des produits alimentaires sont toujours maîtrisés à 0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées (graphique 10). Les prix des produits alimentaires à domicile (0,2 %) et des produits alimentaires à emporter (0,3 %) sont loin des gains culminants du passé et n’apportent pas de concours aussi important à l’inflation dans l’ensemble.

L’essence a effectivement apporté un énorme concours à l’inflation, puisque la hausse de 10,6 % sur un mois en données désaisonnalisées a apporté 0,36 point de pourcentage au gain de synthèse sur un mois. Les graphiques 11 à 13 font état de quelques autres constituantes.

Nous vous invitons aussi à consulter les graphiques 14 et 15 pour connaître les variations de prix non pondérées par constituante et leur apport pondéré à l’évolution de l’IPC. Les graphiques 16 et 17 font de même en répartissant le panier parmi les baromètres sur un mois.


Nous invitons le lecteur à consulter le tableau complémentaire pour prendre connaissance d’une répartition plus détaillée de l’ensemble du panier de l’IPC, ainsi que des micrographiques et des mesures de dispersion de la note z pour les écarts par rapport aux tendances récentes par constituante.



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