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Par l’équipe du Financement automobile de la Banque Scotia

À l’heure actuelle, l’industrie automobile consacre beaucoup d’attention et d’efforts aux technologies innovantes et aux perfectionnements de pointe, notamment les véhicules électriques, les véhicules autonomes et le conavettage. Si le changement est incontournable, des questions se posent sur la chronologie, en raison des obstacles dont il faut triompher du point de vue technologique, réglementaire et infrastructurel et sous l’angle de l’adoption de ces véhicules par les consommateurs.

Les constructeurs automobiles doivent relever le défi des investissements considérables à consacrer à la recherche et au développement de l’électrification et des technologies autonomes pour produire des avantages à long terme, tout en préservant le réseau actuel des ventes de véhicules traditionnels, qui représente plus de 95 % de leur chiffre d’affaires.

Si la transformation de l’industrie automobile se déroule plus lentement que ce à quoi s’attendaient les médias, la Banque Scotia est consciente de la nécessité d’innover et de transformer les services et les produits que nous offrons pour répondre aux besoins projetés de l’industrie, tout en gardant notre position de chef de file du marché dans le financement automobile au Canada.

Nous nous penchons ci-après sur les grandes tendances émergentes dans l’industrie automobile, de même que sur notre point de vue à propos de la chronologie et des réalités de ces changements, et sur les mesures que nous prenons pour suivre ces tendances.

La Banque Scotia et les CACC

L’acronyme « CACC » est souvent utilisé, dans l’industrie automobile, pour décrire ses tendances émergentes transformatives — connexion, autonomie, carburant alternatif et conavettage-covoiturage. Jetons un coup d’œil plus attentif à cette notion et à son impact sur nos modalités de financement du crédit à la consommation et des contrats de location de voitures.

La connectivité

La connectivité désigne les perfectionnements technologiques de plus en plus importants de l’automobile par rapport à la connectivité des appareils et des applications mobiles, de la télématique, des réseaux Wi-Fi et des plateformes numériques. Certains constructeurs automobiles mènent la tendance au Canada grâce à des fonctions de téléchargement de logiciels SOTA (Software Over The Air).

De plus en plus, les clients s’attendent à des véhicules plus performants, et les constructeurs doivent s’adapter aux impératifs du perfectionnement : ils doivent entre autres nouer des partenariats avec les géants de la technologie comme Google et Apple. Lorsqu’elle est complètement adoptée, la connectivité peut être une menace pour le modèle des concessions automobiles traditionnelles. Les véhicules électriques et connectés réclament moins d’entretien chez le concessionnaire, puisqu’ils durent plus longtemps et qu’ils s’usent moins en raison des pièces mobiles moins nombreuses dans les véhicules. Selon une source d’information, les clients gardent leur véhicule électrique pendant une durée moyenne de 7 à 9 ans, alors qu’ils gardent généralement 5 ans ou moins les voitures à moteur à combustion interne (MCI).

La Banque Scotia continue de financer les véhicules plus ou moins perfectionnés, et grâce à nos perfectionnements dans le domaine des paiements, nos clients ont l’occasion de se servir de portefeuilles numériques dans les applications comme les achats sur le tableau de bord, ou peut-être même un jour grâce à l’intégration des applications mobiles.

S’agissant des concessionnaires, nous sommes convaincus que nous serons toujours indispensables pour eux. À l’heure actuelle, les concessionnaires ingénieux se consacrent aux moyens de rehausser l’expérience client en offrant une valeur ajoutée dans leurs établissements, par exemple en proposant le temps des « génies » techniques afin d’aider les clients à intégrer la nouvelle technologie dans leurs véhicules et en veillant à ce que les concessionnaires tiennent toujours une place d’actualité dans l’expérience de la propriété des véhicules.

L’autonomie

L’autonomie est un moyen ingénieux de réfléchir à l’avenir de l’automobile. Depuis des années, on constate une mutation continue des moyens grâce auxquels l’industrie peut mettre au point des véhicules parfaitement autonomes, sans conducteur humain (soit les véhicules autonomes du niveau 5).

Les véhicules autonomes transforment de fond en comble la composition de l’industrie automobile. Il se peut qu’il y ait une transformation considérable de la conception, de la vente, du financement, de l’assurance, de la propriété et de la réglementation des voitures avec l’avènement des véhicules autonomes. Ces véhicules abaissent le coût du conavettage parce qu’ils sont plus économiques et qu’ils sont moins immobilisés, ce qui rehausse leur utilisation dans le conavettage. Pour certains, le moindre coût du conavettage pourrait-il constituer le point de bascule qui les amènerait à renoncer à la propriété d’une voiture particulière?

Selon le rapport de VynZ Research en date de mai 2020, il y avait, dans le monde entier en 2019, 17,7 millions de véhicules autonomes; ce chiffre devrait atteindre 51,2 millions en 2025. On met au point des véhicules autonomes depuis plus d’une dizaine d’années; or, il a fallu affronter d’innombrables difficultés, et à cause du choc de la COVID-19, il se pourrait que l’on doive revoir les prévisions. Dans cet espace, Waymo est un exemple de prédilection des efforts de mise au point : ce projet autonome de Google a été lancé en 2009. Waymo a mené de nombreux cycles d’essai dans les 10 dernières années grâce au soutien sans réserve de la société mère et a récemment offert des randonnées au grand public à Phoenix. Sur le marché canadien, la réglementation actuelle et les travaux de mise au point de la technologie de l’autonomie complète (niveau 5) ne sont pas au rendez-vous des attentes. Le marché canadien est un meneur dans la transformation réglementaire des véhicules autonomes, surtout grâce à l’Ontario; toutefois, le gouvernement fédéral n’autorise pas l’autonomie à un niveau supérieur à 3 (conducteur humain au volant). Nombreux sont ceux qui s’attendent à ce que les véhicules autonomes menacent les niveaux actuels de propriété parmi les particuliers, puisque les consommateurs pourraient ne pas avoir besoin d’une voiture à temps plein si les véhicules autonomes deviennent plus efficients. Toutefois, les véhicules autonomes épousent aussi un modèle qui permet à ceux et celles qui ne peuvent pas prendre le volant de « conduire ».

La Banque Scotia continue de nouer des partenariats avec les constructeurs automobiles qui se consacrent aux différents niveaux de la technologie autonome et qui orientent sous bien des aspects les tendances du point de vue de l’innovation. Nous suivons très attentivement cette tendance et nous sommes prêts à continuer à financer les voitures particulières ou les parcs automobiles commerciaux, peu importe de quel côté penche la balance.

Le carburant alternatif

Les véhicules à transmission électrique (et leurs différents modèles) commencent à accroître la pénétration du marché, et nombreux sont ceux qui prévoient qu’ils remplaceront complètement les véhicules traditionnels à MCI (moteur à combustion interne) en raison des inquiétudes environnementales suscitées par l’évolution du climat et de la réglementation officielle permanente. Selon les perspectives des véhicules électriques 2020, de BloombergNEF, « environ 13 pays et 31 municipalités ou régions ont annoncé des cibles pour éliminer les ventes de véhicules neufs à MCI, essentiellement d’ici 2030 ou 2040 ». En outre, d’après la même source, les véhicules électriques représenteront, en 2025, 10 % des ventes mondiales de voitures de tourisme, et ce chiffre augmentera pour culminer à 28 % en 2030 et à 58 % en 2040.

Nous nous attendons à ce que partout dans le monde, les cibles viennent accélérer la pénétration des ventes de véhicules électriques; or, l’abordabilité des véhicules par rapport aux voitures à MCI et l’accessibilité des bornes de recharge auront autant d’importance. Aujourd’hui, les consommateurs peuvent s’attendre à payer un supplément pour un véhicule entièrement électrique, ce qui est appelé à changer à l’heure où les niveaux de production augmentent, ce qui permettra aux constructeurs de réaliser des économies d’échelle. D’après les prévisions ci-dessus, peut-on s’attendre à la parité des prix d’ici 2030? Probablement. Un écosystème parfaitement établi de bornes de recharge est aussi un impératif pour que les consommateurs soient à l’aise, évitent d’être angoissés par l’autonomie des voitures et s’engagent à faire la transition avec les véhicules électriques.

La Banque Scotia est agnostique et finance, sans discrimination, à la fois les véhicules à MCI et les véhicules électriques. Elle a d’importants partenariats avec les constructeurs de véhicules électriques, de même qu’avec ceux qui commencent à investir massivement dans cet espace. Dans le cadre de ces partenariats, nous continuons d’apprendre et de perfectionner les produits et les services que nous offrons, et nous sommes notamment en mesure de financer séparément les chargeurs de véhicules électriques pour les clients dans le cadre de leur contrat de financement automobile avec la Banque Scotia. (Autrement dit, il n’est pas nécessaire que les clients paient ou financent séparément l’achat de leur borne de recharge à domicile.)

Le conavettage-covoiturage

L’avènement des sociétés de conavettage comme Uber et Lyft a eu pour effet de créer une nouvelle option pour le transport de ceux qui ne sont pas propriétaires d’une voiture.

À l’heure où les consommateurs font de plus en plus appel au conavettage, on a l’impression que le nombre de propriétaires de voitures est appelé à plonger. En outre, les progrès de la technologie des véhicules autonomes viennent accentuer cet effet : en raison de la hausse des économies dans les déplacements et de la baisse des temps d’arrêt, les véhicules autonomes réduisent le coût du conavettage, qui devient une option plus attrayante. Toutefois, à cause des effets de la COVID-19 et des impératifs de distanciation sociale, le conavettage-covoiturage est peut-être en train de manquer de souffle, ce qui pourrait avoir plutôt pour effet d’accroître la propriété des voitures.

Si la propriété des voitures personnelles peut plonger, la propriété commerciale pourrait augmenter, puisque les fournisseurs de services de conavettage ou les conducteurs auront besoin de véhicules pour assurer les déplacements. En raison de la hausse de l’usure du fait de la conduite constante des voitures, il faudra aussi plus de véhicules sur une période plus courte. La Banque Scotia est réceptive aux différents modèles de propriété des voitures, comme en témoigne la nouvelle plateforme appelée « Boro », qui permet aux clients de réserver un essai routier ou la location d’un véhicule à long terme.

Conclusion

À court terme, les perspectives du financement des véhicules restent essentiellement les mêmes. La plupart des véhicules continueront de se vendre à la clientèle des particuliers dans un réseau de concessionnaires franchisés ou par les constructeurs automobiles directement aux clients; dans un cas comme dans l’autre, les liens sont soudés avec la Banque Scotia.

Nous croyons que le modèle de la concession physique est appelé à rester, puisque les consommateurs préfèrent se faire une idée concrète des véhicules avant de les acheter. Toutefois, nous croyons savoir que parfois, la décision d’achat se prend d’avance en ligne, puisque les visites des consommateurs dans les différentes concessions automobiles sont en baisse. Il se pourrait que le modèle actuel de la concession automobile bascule : le modèle prépondérant en immobilier pourrait céder la place à un modèle de salle d’exposition pour les particuliers, qui fonctionnerait de concert avec les réseaux numériques.

Nous nous attendons à ce que la mobilité et les véhicules autonomes percutent la demande de transport, sans toutefois réduire l’offre. Nous aurons plutôt des occasions d’offrir du financement aux clients utilisateurs qui souhaitent faire l’acquisition de véhicules autonomes ou aux entreprises commerciales qui recherchent des véhicules autonomes pour leur parc automobile de transport (conavettage).

Importante institution de financement automobile et meilleure banque en Amérique du Nord en 2020 pour l’innovation dans les services bancaires numériques selon le magazine The Banker, la Banque Scotia continuera de mettre au point des solutions numériques pour nos partenaires dans la construction automobile, ainsi que des outils de libre-service pour nos concessionnaires et clients. Nous misons sur une équipe chevronnée, passionnée et exceptionnelle de professionnels du financement automobile, dont une équipe qui se consacre exclusivement à l’innovation du financement automobile dans notre Usine numérique. Nous avons la volonté de continuer d’innover et d’offrir une valeur ajoutée dans cet important secteur d’activité au Canada.