Petites entreprises

Le 6 mai 2020, Gillian Riley, cadre responsable de l’initiative Femmes de la Banque Scotia et présidente et chef de la direction de Tangerine, s’est entretenue avec Elaine Kunda, fondatrice et directrice associée de Disruption Ventures. Pour tous les entrepreneurs, l’incertitude à l’égard des effets potentiels de la pandémie de COVID-19 sur la survie de leur entreprise est source de préoccupation. Les chefs d’entreprise doivent savoir s’adapter et leur capacité à innover est essentielle à leur succès à long terme. En matière de gestion d’entreprise, les femmes ont toujours dû faire face à de nombreux défis. Dans cette vidéo, Gillian et Elaine discutent des obstacles et des défis additionnels que les entrepreneures devront relever pour aider leur entreprise à traverser cette période difficile.

Les entreprises dirigées par des femmes doivent déjà relever des défis particuliers, mais la pandémie et son effet domino sur l’économie ont ajouté à la pression, puisque les entrepreneures doivent composer avec un contexte où tout a changé. Les mesures de distanciation physique, nécessaires pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus, ont porté un coup dur aux secteurs qui dépendent des interactions en personne, comme le voyage et le tourisme, la restauration et les services de soins personnels, où les femmes sont plus présentes. La situation exceptionnelle que nous vivons a amené l’initiative femmes de la Banque Scotia et d’autres organismes ciblant les femmes à bonifier les ressources pratiques et les programmes – en donnant accès gratuitement à des conseillers juridiques par exemple – pour les aider à trouver leur voie.

22 % des entreprises quèbècoises dirigèes par des femmes craignent de ne pas survivre : sondage 

Il est encore trop tôt pour connaître tout l’impact de la pandémie sur l’économie canadienne et mondiale, mais certaines statistiques laissent entrevoir des conséquences plus néfastes pour les femmes. Selon une estimation préliminaire de Statistique Canada, le PIB connaîtrait une chute de 9 % en mars, la plus forte baisse jamais enregistrée en un mois. Et les secteurs touchés par les fortes baisses sont ceux où l’on trouve davantage d’entreprises dirigées par des femmes.

« Les premières données sur les conséquences de la COVID-19 suggèrent que les femmes souffriront davantage et différemment des hommes, autant sur le plan économique que dans leur vie productive, selon un rapport des Nations Unies publié récemment. Partout dans le monde, les femmes gagnent moins, épargnent moins, occupent des emplois plus précaires et sont plus susceptibles de travailler dans le secteur informel… Dans bien des pays, la première ronde de mises à pied a touché massivement le secteur des services – vente au détail, hospitalité et tourisme – où les femmes sont surreprésentées. » L’initiative Femmes de la Banque Scotia a comme mandat d’épauler les femmes propriétaires ou dirigeantes d’entreprise par trois grands volets : accès au capital, mentorat et formation. Pour aider les entrepreneures, elle collabore avec d’autres organisations au pays comme Disruption Ventures, Visa, Forum for Women Entrepreneurs, Réseau des Femmes d’affaires du Québec (RFAQ) et Femmessor.

À titre d’exemple, la collaboration avec Femmessor, un organisme à but non lucratif aidant les femmes entrepreneures de tout le Québec, vise à fournir aux entreprises touchées par la COVID-19 un accès gratuit à des services-conseils sur divers sujets, comme des questions juridiques, le commerce en ligne et les programmes d’aide offerts. Sévrine Labelle, présidente-directrice générale de Femmessor, explique qu’un sondage réalisé récemment par son organisation auprès de ses membres révèle que les femmes entrepreneures sont grandement touchées par la COVID-19. Des 1 080 femmes entrepreneures du Québec sondées, 22,3 % indiquent que leur entreprise pourra difficilement se relever de la crise actuelle et 49,4 % recherchent activement du financement. Deux entreprises sur trois fonctionnent à moins de 50 % de leur capacité, et une entrepreneure sur cinq craint que son entreprise ne survive pas à la crise. « La situation actuelle est très préoccupante, parce que nous avons travaillé fort depuis 10, 15 ans pour bâtir un tissu économique féminin important, que nous pourrions perdre et devoir rebâtir après la crise. »

S’adapter à la nouvelle réalité est essentiel

« Il est aussi essentiel de positionner votre entreprise pour la nouvelle réalité, qui continue d’évoluer », a dit Mme Riley durant  sa onversation avec Mme Kunda. Elle a cité en exemple les restaurants qui ont dû se tourner vers les commandes à emporter et les détaillants qui proposent leur marchandise sur les réseaux sociaux. « Il est vraiment très important de réfléchir aux moyens que votre entreprise peut prendre pour s’adapter au nouvel environnement et à la nouvelle réalité », souligne-t-elle. « Le nouveau contexte fait ressortir l’importance de l’innovation, puisque nous avons été forcés de changer radicalement notre façon de travailler ces dernières semaines. L’adoption du numérique est cruciale ».

Lisez l’article sur la page Perspectives de la Banque Scotia.