- Une autre publication de chiffres sur la flambée de l’IPC fondamental vient balayer l’anticipation d’une baisse des taux.
- La BdC serait encore plus mal avisée d’abaisser maintenant ses taux.
- IPC américain/IPC de base, évolution en % sur un mois en données désaisonnalisées, mars 2024 :
- Données réelles : 0,4/0,4
- Scotia : 0,4/0,3
- Consensus : 0,3/0,3
- Auparavant : 0,4/0,4
Faut-il oublier les baisses de taux en 2024? Il s’agit d’une très nette possibilité. Les titres à court terme se sont tous emballés après la publication de nouveaux chiffres confirmant une nouvelle flambée de l’inflation aux États‑Unis. Ces chiffres expliquent la réaction quasi instantanée des marchés : les contrats à terme sur les fonds fédéraux ont presque entièrement balayé l’anticipation d’une baisse de taux du FOMC en juin. Il se pourrait que nous devions nous‑mêmes décaler nos prévisions pour le lancement d’une baisse de taux au T3 et réduire, voire éliminer, la détente des taux d’intérêt. Les marchés anticipent aujourd’hui une baisse de taux cumulative de l’ordre d’un demi‑point de pourcentage d’ici la fin de l’année dans le meilleur des cas. Le rendement des bons du Trésor américain à 2 ans a gagné 19 points de base depuis le début de la journée : dans l’ensemble, la courbe s’aplanit à la baisse, le dollar est plus vigoureux et le S&P perd du terrain.
L’inflation fondamentale est ressortie à 0,359 % sur un mois en données désaisonnalisées. Le graphique 1 en fait état à un rythme annualisé sur l’ensemble des mois de l’année. Pour la période comprise entre novembre et mars, les chiffres exacts s’établissent, dans l’ordre et sur un mois en données désaisonnalisées et en rythme annualisé, à 3,8 %, 3,4 %, 4,8 %, 4,4 % et 4,4 %. On peut dire que jusqu’à maintenant, dans le cycle de hausses des taux, l’inflation est exceptionnellement récalcitrante.
Le graphique 2 nous apprend que l’inflation n’a pas été portée par les biens de base. L’IPC des biens hors alimentation et énergie a perdu‑0,2 % sur un mois en données désaisonnalisées, ce qui vient prolonger une tendance générale à la baisse.
Le graphique 3 explique la cause de cette flambée. L’IPC (hors énergie et logement) a crû de 0,65 % sur un mois en données désaisonnalisées, après avoir inscrit des hausses de 0,5 % en février et de 0,85 % en janvier.
Le graphique 4 évoque la possibilité que cette hausse puisse s’expliquer par le baromètre privilégié de la Fed, soit les dépenses de consommation des ménages, qui sera publié le 26 avril. L’IPC des services essentiels est plus volatil que les services essentiels selon les dépenses de consommation des ménages; or, il se pourrait qu’il y ait du rattrapage à faire du point de vue des dépenses de consommation des ménages dans les services essentiels étant donné la corrélation générale entre les baromètres. Les DCM selon les services essentiels ont été beaucoup plus calmes en février que l’IPC des services essentiels, ce qui en fait un faible point référentiel.
Les chiffres de l’IPC font aussi état d’une grande ampleur, comme l’indique le graphique 5.
L’IPC de synthèse a égalé l’IPC de base en raison de la faible variation des prix de l’essence et des aliments, surtout du point de vue des apports pondérés à l’ensemble de l’évolution de l’IPC.
L’inflation des logements est restée explosive (graphiques 6 et 7).
Les catégories du transport n’ont pas été des facteurs importants, sauf le bond énorme de l’assurance automobile (graphiques 8 à 10). Les vêtements ont bondi, ce qui pourrait constituer une mise en garde pour le Canada, après des chiffres anémiques (graphique 11).
Il faut aussi se pencher sur la répartition du panier en chiffres non pondérés sur un mois (graphique 12) et en fonction des apports pondérés (graphique 13).
Veuillez consulter également, à la fin de cette publication, le tableau complet pour plus de détails, dont les micrographiques et les indicateurs de la note z de l’écart par rapport à la tendance.
Quant à la BdC, il est encore moins probable qu’elle adopte un discours conciliant, compte tenu du risque d’un désarrimage total du dollar CA, maintenant que la Fed est poussée dans ses derniers retranchements.
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