BIOGRAPHIE
Diplômé de l’Université Sir George Williams de Montréal en 1969, M. Walker a étudié les beaux-arts et la peinture. À cette époque, l’expressionnisme abstrait des peintres de New York était en vogue et les œuvres de M. Walker traduisaient l’abstraction géométrique.
Immédiatement après l’obtention de son diplôme, il s’est intéressé à l’art conceptuel et a commencé à se servir de l’appareil photo pour ses capacités d’enregistrement et non comme mode d’expression esthétique. Il a commencé à faire des expériences avec le premier télécopieur couleur, 3M Color In Colour, et a exposé ses œuvres au Vancouver Art Gallery en 1979. En 1975, M. Walker a participé à un atelier du photographe américain Lee Friedlander, simplement pour satisfaire sa curiosité. Il a immédiatement été ébahi par la maîtrise technique et l’originalité de la vision du photographe. Celui-ci donnait des « devoirs » au groupe, puis faisait la critique quelques semaines plus tard des photos prises par les participants. M. Walker a toujours reçu des compliments sur ses photos, ce qui l’a encouragé à prendre la photographie plus au sérieux. À ce moment-là, il a commencé à sentir qu’il épuisait la syntaxe et le vocabulaire de la photographie noir et blanc, et il est passé à la photo couleur, ce qui était encore relativement nouveau à l’époque.
En 1978, M. Walker a reçu une bourse du Conseil des arts du Canada pour continuer d’explorer les possibilités de ce médium.
M. Walker s’était donné comme objectif de tenter de produire des photos couleur qui allaient au-delà de la simple documentation en maintenant un équilibre entre la forme et le contenu, tout en intégrant un élément poétique mystérieux. Il a alors décidé de déménager à New York pour être immergé dans un milieu plus stimulant sur le plan visuel. Il a photographié la ville intensément pendant cinq ans. En 1979, le fruit de son travail a été exposé à Paris par Robert Delpire à sa galerie Nouvel Observateur, dans une exposition duo intitulée Silences et Stridences, en compagnie de Lynne Cohen. Les Presses de l’Université Oxford ont publié son premier livre, New York Inside Out, dont l’introduction était rédigée par William S. Burroughs. Le lancement de cet ouvrage a eu lieu au Gotham Book Mart Gallery de New York en 1984.
En 1980, M. Walker a eu une occasion unique : photographier les coulisses de la production du film Annie, par John Huston. Il a donc eu le mandat, en compagnie de William Eggleston, Gary Winogrand, Stephen Shore et Joel Meyerowitz, de produire une série de photographies pour un livre intitulé Annie on Camera, publié par Abbeville Press.
À la fin des années 1980, M. Walker a poussé son regard plus loin, en photographiant Varsovie, Paris, Rome, Rio de Janeiro, Las Vegas, ainsi que Montréal et Toronto. Les œuvres de cette période ont été publiées par Thames & Hudson dans un ouvrage intitulé Colour is Power, dont l’introduction provient de Max Kozloff. Cet ouvrage a servi de catalogue à l’exposition du même nom présentée dans divers musées de Hollande, Belgique, France, Suisse, Pologne et Allemagne. Le magazine American Photographer et le quotidien Globe & Mail l’ont désigné comme l’un des meilleurs livres photos de l’année. En outre, la National Magazine Association lui a accordé la médaille d’argent pour le meilleur portfolio publié dans un magazine d’art canadien, Border Crossings, en 2002.
En 2010, M. Walker a été invité, en compagnie des photographes Nan Golden, Philip-Lorca diCorsia, Lynne Cohen et Candida Höfer, à photographier Venise afin de soutenir le fonds Venice in Peril. Une exposition intitulée Real Venice a été présentée à l’abbaye San Giorgio Maggiore dans le cadre de la 54e Biennale de Venise. Cette exposition a ensuite été présentée au Somerset House de Londres en 2011.
Plusieurs années plus tard, M. Walker a senti le besoin de changer complètement de sujet et décidé d’orienter son objectif sur la nature.
Il allait donc quotidiennement au Jardin botanique photographier des fleurs, des arbres et des arbustes. Il utilisait les mêmes stratégies de composition que pour ses photos urbaines. Il essaie de faire abstraction du sujet réel et de réduire les éléments visuels à leurs couleurs pures et à leur forme abstraite. Il a intitulé cette série de photos Colour-Fields.