• Le procès-verbal du FOMC a légèrement entrouvert la porte à propos du débouclage.
  • Plus de représentants du FOMC que prévu font savoir que tout dépend des statistiques des prochaines semaines.
  • Or, peu d’entre eux se prononceront cette année.
  • Les bons du Trésor se sont dégagés et le dollar a pris du mieux.

Il semble bien que le FOMC ait discuté du débouclage de son bilan à sa réunion des 27 et 28 avril 2021 et que plus de membres du comité que prévu subordonnent considérablement les décisions aux statistiques qui seront publiées dans les prochains mois, avant d’ouvrir éventuellement la porte au débouclage. À mon avis, le procès-verbal (veuillez cliquer sur ce lien) apporte de l’information nouvelle et importante. Les marchés ont bien réagi : le rendement des titres américains à 10 ans a gagné presque 3 points de base, les rendements à 2 ans/10 ans ont pris un peu de mieux et le dollar US a remonté avant que la couverture puisse s’installer, alors que l’indice S&P a dérapé un peu.

Ce qu’il faut surtout retenir, c’est ce qui s’est dit à la fin de la discussion des participants :

« Un certain nombre de participants ont laissé entendre que si l’économie continuait de progresser rapidement dans la réalisation des objectifs du Comité, il se pourrait qu’il soit opportun, à un moment donné dans les prochaines réunions, de commencer à discuter d’un plan pour mettre au point le rythme des rachats d’actifs. »

Il faut se rappeler que les termes de la Fed qui comptent dans ce procès-verbal seront, dans l’ordre, un, deux ou plusieurs, quelques-uns, un certain nombre, certains, de nombreux, la plupart, la quasi-totalité, tous sauf un et généralement tous ou par consensus.

Ce qui ne veut pas dire « demain ». Il n’en sera pas question à la réunion de juin ni à celle de juillet. Il n’y aura pas nécessairement de sitôt de consensus sur la date du débouclage pour lancer le processus qui consiste à en parler. Or, il s’agit d’un signe, qui pourrait être différent de l’impression que nous laisse le président Jerome Powell selon l’interprétation littérale que l’on donne à ses propos dans la dernière conférence de presse.

J’aurais cru que les termes « un » ou « quelques-uns » auraient pu vouloir dire que le FOMC s’apprêtait à mettre au point le rythme des rachats (en les réduisant dans ce cas) selon les statistiques à publier dans les prochains mois. Le terme « quelques-uns » aurait peut-être même pu avoir ce sens. Or, l’expression « un certain nombre » est plus grande que la représentation escomptée de ces affirmations pour le comité, même si elle ne laisse pas entendre que l’on tiendra un scrutin cette année.

Il faut se rappeler que pendant la conférence de presse qui a suivi la réunion d’avril, Jerome Powell s’est empressé de dire « non » quand on lui a demandé si le moment était venu, pour le FOMC, de « commencer à penser au débouclage ». Il a déclaré que « comme nous l’avons dit, nous en discuterons d’avance, et le moment n’est pas encore venu. Il faut toujours constater d’autres progrès substantiels, qui mettront du temps à se réaliser ». C’est peut-être toujours exact, puisque techniquement il n’y a pas encore eu de discussion ouverte et claire sur le bien-fondé et le calendrier du débouclage; or, on a l’impression, d’après la dernière réunion du FOMC, que ce comité n’a même pas effleuré le sujet. Or, il n’en est rien.

En fait, il faut noter l’emploi du terme « nous » dans l’ensemble du document : on peut croire qu’il n’en a même pas été question. Apparemment, ils en ont discuté, comme nous l’apprenons dans les commentaires publiés par les représentants du FOMC depuis cette réunion. À partir de là, tout ce que nous avons su, c’est que le président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, était favorable au débouclage. Et peut-être même que le président de la Fed de St. Louis, James Bullard, le gouverneur Christopher Waller et, éventuellement, le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, ont indiqué que leur point de vue dépendait des statistiques des prochains mois, si nous pouvons aller jusque-là.

Dans l’ensemble, je crois que le procès-verbal a peut-être ouvert la porte aux discussions de la deuxième moitié de la réunion dans le débouclage du bilan d’ici au premier trimestre, ce qui correspond depuis longtemps à notre point de vue. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’une grande surprise, puisque la conditionnalité de la surveillance des statistiques sur les salaires et l’inflation dans les prochains mois était une attente vraisemblable et que certains porte-paroles de la Fed ont déclaré qu’il faudrait plusieurs mois pour obtenir des données « épurées ». Il s’agit d’un pas dans cette voie.

Le procès-verbal est-il déjà périmé? Je le crois. Or, tout dépend en partie de la question de savoir si les salaires non agricoles ou l’inflation ont évolué en sens opposé par rapport aux attentes depuis la réunion du FOMC. *Si* les salaires non agricoles commencent à s’accélérer et que les pressions inflationnistes sont tenaces, le dialogue s’animera peut-être d’ici le symposium virtuel de Jackson Hole ou la réunion de septembre. Il sera probablement trop tôt, à la réunion du FOMC en juillet, puisqu’il n’y aura que quelques autres publications pour l’emploi et l’inflation à ce moment et qu’il faudra sans doute plus que les efforts de vaccination et les statistiques sur les cas de contamination, ainsi qu’une évolution constructive possible dans le dialogue sur la politique budgétaire américaine.

Par conséquent, dans l’ensemble, le FOMC comme nous dépendons tous des statistiques et nous devrons surveiller la séquence des prochains rapports et des résultats de la vaccination dans les prochains mois. C’est une grande surprise. Or, a) le FOMC a effectivement discuté du débouclage, ne serait-ce qu’en l’évoquant; et b) il y a peut-être plus de représentants du FOMC que ce qui a été indiqué publiquement qui imposent des conditions plutôt rigoureuses dans une décision sur le débouclage en fonction des prochains rapports. Puisque la Fed avance à pas feutrés dans ce basculement des partis pris, j’aurais tendance à croire que les discussions du FOMC seront beaucoup plus animées si les statistiques et la conjoncture évoluent favorablement, durant l’été, du point de vue du double mandat de la Fed.

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