Trop peu de femmes travaillent en technologie dans les banques : voici comment une institution financière fait changer les choses

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Au fur et à mesure que le secteur bancaire se numérise, les entreprises se battent pour attirer les talents, explique Kyle McNamara, vice-président à la direction, Technologie bancaire mondiale – Particuliers à la Banque Scotia. Mais si les banques veulent attirer la crème de la crème, les femmes doivent être en première ligne. 

Par Shelley White
Cet article a d’abord été publié dans womenofinfluence.com.

« Les technologies secouent les fondements du secteur bancaire, et dans cinq ans, ce sera encore plus visible. »

Kyle McNamara est bien placé pour le savoir. À titre de vice-président à la direction, Technologie bancaire mondiale – Particuliers à la Banque Scotia, il doit non seulement déterminer dans quelle direction l’industrie évolue, mais aussi comment rester à l’avant-garde. « Pour réussir notre transformation numérique, trouver de nouveaux talents sera stratégique, et c’est vraiment en libérant le potentiel des femmes à la Banque et en dehors que nous y parviendrons. »

Avec le passage de la Banque Scotia à une structure plus agile, où de petites équipes interfonctionnelles collaborent pour atteindre des objectifs précis, accroître le nombre de femmes aux postes liés aux technologies est devenu un impératif commercial, explique-t-il. Les études sont formelles : les équipes réduites fonctionnent mieux quand elles sont diversifiées et, plus précisément, quand elles comptent des éléments féminins.

« Nous voulons de petites équipes dynamiques et autonomes qui performent à un niveau exceptionnel et proposent toutes sortes d’idées. Et pour les aider à travailler le mieux possible, nous devons veiller à ce qu’il y ait beaucoup de femmes à des postes de direction. »

Alors, comment une institution financière peut-elle élargir le bassin de femmes leaders dans son secteur technologique? Selon le vice-président à la direction, une manière d’y arriver est de les exposer à la technologie dès l’enfance. C’est en partie ce qui a motivé M. McNamara à endosser le rôle de champion de la haute direction dans le cadre du partenariat de la Banque avec Ladies Learning Code (LLC), un organisme sans but lucratif pancanadien qui fait participer des femmes et des jeunes filles à des projets d’apprentissage par l’expérience pour les aider à devenir des « créatrices avec la technologie ».

Le partenariat est officiellement né en janvier 2016 et n’a cessé de grandir depuis. Cette année, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, la Banque Scotia a donné 150 000 $ au programme Girls Learning Code de LLC, qui comprend des ateliers, des camps et des cours après l’école pour les filles de 6 à 17 ans. Dans le cadre du programme, de jeunes Canadiennes de tout le pays abordent une foule de sujets, du HTML et du CSS jusqu’à la retouche d’image, en passant par la création d’un blogue, l’impression en 3D et le « piratage » de matériel. Les instructrices bénévoles sont des professionnelles du secteur technologique – autant de modèles pour la prochaine génération d’étoiles du monde numérique.

En mai dernier, la Banque Scotia a collaboré avec LLC pour organiser la Journée nationale Girls Learning Code, un événement annuel où des jeunes filles de plus de 25 villes partout au pays ont découvert l’animation et la narration avec Scratch, un environnement de programmation pour débutants. Les ateliers de trois heures suivaient le format « payez ce que vous voulez » pour que chacune ait la chance de raconter son histoire avec les médias numériques.

« Il y a tellement de préjugés qui imprègnent notre société et qui envoient les filles dans d’autres directions, déplore M. McNamara. Nous voulons qu’elles soient exposées aux mathématiques, aux technologies et à la programmation dès leur plus jeune âge, pour qu’elle sache que c’est à leur portée, à elles aussi. »

Cette philosophie, le haut dirigeant l’a appliquée dans sa vie personnelle, avec sa fille de 17 ans. C’est maintenant elle qui l’inspire à ouvrir la voie aux femmes en technologie. « L’assurance avec laquelle elle travaille, son intelligence, sa profondeur, sa vision de la vie, comparativement à la mienne, à son âge… c’est incroyable », explique-t-il, admiratif. « Elle m’impressionne chaque jour. »

En plus de cultiver la prochaine génération de talents technologiques au Canada, M. McNamara se concentre sur les éléments prometteurs au sein de sa propre organisation. En effet, il est un des artisans d’Ignite, un programme interne de la Banque conçu pour encourager la féminisation des postes en technologie. Par ce programme, c’est la direction qui donne le ton : de hauts dirigeants comme M. McNamara et Michael Zerbs, chef, Services technologiques à la Banque, se sont engagés à promouvoir ouvertement la place des femmes dans leur secteur. L’objectif est de faire comprendre que la faible présence féminine à la tête des équipes technologiques n’est pas seulement un problème pour la moitié de la population.

« Les hommes doivent pleinement s’impliquer, eux aussi, parce que ça ne touche pas seulement les femmes, mais bien tout le secteur. »

Le programme Ignite, c’est aussi du parrainage. « Il ne s’agit pas d’être un mentor, mais bien un parrain. Il faut jouer un rôle actif dans l’avancement des femmes. » Le programme propose également divers événements, comme l’invitation de conférenciers externes, des activités de réseautage et un déjeuner avec des leaders féminins de la Banque animé par M. McNamara.

Tous ces efforts visent un objectif : créer un milieu accueillant et bienveillant pour les femmes, un préalable essentiel à leur présence renforcée dans le secteur technologique. M. McNamara souligne que dès le départ, la Banque s’est engagée à promouvoir la diversité et l’inclusion, et que cette priorité prendra assurément de l’importance au sein de l’organisation.

« La Banque Scotia est un milieu très invitant pour les femmes. Et je crois que notre engagement de longue date envers elles nous met sur la bonne voie, car nous leur offrons un chemin vers la réussite. »