Accès à l’eau potable : Des étudiants à l’œuvre en Inde et en Égypte

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Omar El Araby (à droite), un étudiant de Ryerson, avec Farhan, un potier égyptien qui a participé au projet de filtration d’eau avec l’équipe d’Enactus (photo d’Enactus Ryerson).      

Par Diana Hart

Pour un groupe d’étudiants de l’Université Ryerson, la présente année scolaire a été assez inhabituelle. Ainsi, en plus d’étudier à temps plein et de composer avec un horaire chargé, ces jeunes ont abordé un des problèmes les plus complexes du monde actuel, soit l’accès à l’eau potable.

On estime que dans l’État du Gujarat, en Inde, 19 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable. De même, à Asyut, en Égypte, deux ménages sur cinq vivent une situation identique.

Dans le cadre de leur projet, le Projet Pura, des étudiants de l’Université Ryerson, qui ont remporté cette année le prix Défi vert Écovie de la Banque Scotia, travaillent avec des entrepreneurs locaux à Asyut (Égypte) et dans un village du Gujarat (Inde) pour aider ces gens à fabriquer et vendre des filtres à eau en céramique.

Les filtres à eau qui sont offerts en Inde peuvent coûter plus de 40 $ CA. Le Projet Pura permet de fabriquer des filtres pour 2 $ CA, grâce à des matériaux locaux, et de vendre ceux-ci 8 $ CA. Jusqu’ici, plus de 50 filtres ont été vendus dans les quartiers où habitent les entrepreneurs.

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Un des filtres à eau en céramique du Projet Pura sur un site en Égypte (photo d’Enactus Ryerson).

En seulement quatre mois, les étudiants et les entrepreneurs ont pu filtrer 142 620 litres d’eau et permettre ainsi à plus de 31 000 personnes d’avoir accès à de l’eau potable.

Omar El Araby, âgé de 21 ans et membre d’Enactus Ryerson, raconte que des familles lui ont dit que les filtres avaient changé leur vie. Une de ces familles comptait sept enfants et elle se rendait à l’hôpital presque chaque jour.

« Cette famille avait des problèmes de calculs rénaux à cause de l’eau contaminée. Deux mois après le début de notre projet, cette famille a reçu un filtre à eau et elle a ainsi cessé d’aller à l’hôpital », souligne Omar. « Nous avons été ravis de constater que nous pouvions changer la vie de gens et de leurs collectivités. »

Dans le cadre de leur projet, les étudiants ont aussi établi un programme d’éducation et d’entrepreneuriat en assainissement des eaux dans les collectivités, pour favoriser la croissance économiques de celles-ci. En Inde, ils ont conclu un partenariat avec trois écoles, pour enseigner à 1 350 étudiants l’importance de l’eau potable, au moyen de livrets traduits dans les dialectes locaux.

Omar n’oubliera jamais la réaction des résidents d’Asyut. Après avoir rencontré une famille du village pour mieux comprendre sa façon d’utiliser l’eau et lui remettre un nouveau filtre, lui et les autres étudiants ont été touchés par l’appui de la collectivité.

« Lorsque nous avons quitté le village, nous avons regardé derrière nous et tous les habitants, soit plus de 200 personnes, nous saluaient et souriaient. Ce moment m’a inspiré et ému, c’était la vraie récompense de ce que nous faisions, » affirme Omar.

Son coéquipier, Savreen Gosal, lui aussi âgé de 21 ans, ajoute que les étudiants ont été ravis de leur travail auprès des familles. « Chaque jour, nous avons été motivés parce que nous voyions comment les gens changeaient leur vie suite à notre intervention. »

Ce projet gagnant a été honoré lors du concours national d’Enactus Canada à Vancouver. Le Défi vert Écovie de la Banque Scotia est un défi national qui permet aux étudiants de niveau postsecondaire de développer et mettre en œuvre des projets qui offrent des solutions viables à des problèmes environnementaux pertinents.

Depuis 2010, 67 864 étudiants ont ainsi conservé 35 604 157 litres d’eau, ont redirigé 174 907 630 livres de résidus et ont initié 9 488 organismes à des pratiques respectueuses de l’environnement.

« Nous félicitons toutes les équipes du Défi vert Écovie de la Banque Scotia pour leur beau travail et leurs projets créatifs. Vous nous incitez à nous préoccuper davantage de l’environnement, grâce à vos projets qui ont un effet réel sur les collectivités, au Canada et ailleurs dans le monde, » a déclaré Terri Williams, vice-président, Responsabilité sociale d’entreprise, Banque Scotia.

Pour en savoir plus sur le concours d’Enactus, consultez le site www.enactus.ca.

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Les étudiants d’Enactus Ryerson célèbrent leur victoire au Défi vert Écovie de la Banque Scotia à Vancouver.