Conseils pour parler d’argent avec vos colocataires

Avec la hausse des loyers mensuels au Canada – jusqu’à 8,4 % en moyenne pour tous les types de propriétés au cours de la dernière année seulement¹ – partager un espace de vie avec des colocataires peut être un moyen astucieux d’économiser de l’argent. En partageant le loyer d’une maison ou d’un appartement plus grand, vous pouvez bien souvent payer moins cher que si vous viviez seul dans un appartement d’une chambre ou dans un studio. Vous pouvez également partager le coût des services publics, de l’épicerie et d’autres dépenses ménagères.

Mais, vous devez d’abord vous asseoir avec vos colocataires pour parler de finances, un sujet qui peut être délicat à aborder. Vous pourriez donc être tenté d’éviter cette discussion, en espérant que tout ce qui touche aux finances se règle tout seul (ne comptez pas là-dessus.)

Vous découvrirez ci-dessous pourquoi il est important de parler d’argent avec vos colocataires et comment aborder facilement ce sujet qui rend parfois mal à l’aise.

Bien que cela puisse vous faire sortir de votre zone de confort, parler d’argent en toute honnêteté avec vos colocataires peut aider à :

• créer un espace où tout le monde se respecte. Connaître la situation financière et les contraintes budgétaires des personnes avec qui vous habitez, par exemple en sachant qui travaille pour rembourser ses dettes d’études, vous permet de mieux les comprendre.
• éviter les conflits. Une dispute pour déterminer qui devrait payer une facture donnée peut créer des tensions et même mettre en péril les règles de cohabitation que vous avez établies.
• établir des règles à suivre. Qu’il soit question de définir le partage des frais ou d’établir un calendrier de paiement, poser les questions difficiles vous permet d’affronter chaque défi qui se présente.
• favoriser une communication ouverte. Lorsqu’il est aisé d’aborder les questions financières, vous ouvrez la voie pour parler d’autres aspects de la colocation, comme les tâches ménagères, l’espace personnel et les projets de chacun.
• éviter les arnaques de colocation. Les escrocs ont tendance à inventer des excuses pour expliquer pourquoi ils ne peuvent venir vous rencontrer. Le fait d’insister pour les voir en personne avant de leur verser de l’argent peut vous aider à éviter les arnaques de location et les fraudes de colocation.

Lorsque vous habitez en colocation, il est important de déterminer quelles factures mensuelles seront divisées en parts égales et lesquelles seront payées de façon distincte. Bien qu’il n’y ait pas qu’une seule façon de faire, voici certaines des dépenses pouvant être partagées entre colocataires et comment répartir les coûts.

Le partage des coûts de location de votre espace est un grand avantage de la colocation.

Répartition des dépenses : Le plus logique, c’est que chacun des colocataires paie sa part du loyer directement au propriétaire, s’il est possible de le faire. De cette façon, personne n’est tenu de payer la totalité du loyer et n’est contraint d’attendre que les autres le remboursent. 

Il s’agit notamment des factures d’eau, d’électricité, de gaz, de téléphone (téléphone fixe) et d’Internet.

Répartition des dépenses : Vous pouvez partager ces frais en parts égales ou en fonction de certains facteurs comme la taille d’une pièce, les revenus ou l’utilisation d’un appareil. Par exemple, si un colocataire utilise un appareil de chauffage d’appoint pour garder sa chambre au chaud pendant l’hiver et qu’un autre garde la sienne bien au frais en faisant fonctionner un climatiseur tout l’été, ils peuvent assumer une plus grande partie de la facture d’électricité pendant ces périodes.

Vous pourriez décider de partager des repas et de cuisiner à tour de rôle, ou alors de faire votre propre épicerie et d’attribuer à chaque colocataire un espace dans le réfrigérateur et dans le garde-manger. Mais, même si vous préférez faire les choses séparément, il peut valoir la peine de partager certains aliments qui se gâtent rapidement, comme le lait, les œufs, le pain et les fruits et légumes frais. Même chose pour les articles qui coûtent moins cher lorsqu’on les achète en gros, comme le papier hygiénique, les essuie-tout et les produits de nettoyage.

Répartition des dépenses : Vous pouvez élaborer un plan d’achats comprenant un budget détaillé pour les aliments que vous partagez, créer un fonds commun pour l’épicerie, ou encore acheter certains aliments chacun votre tour.

Les frais d’abonnement à des services de diffusion en continu, à la télévision par câble ou à des nouvelles en ligne peuvent être répartis entre tous les colocataires, si vous en convenez ainsi.

Répartition des dépenses : Décidez d’une méthode pour calculer la juste part que paiera chacun des colocataires. Vous pouvez payer ces frais à tour de rôle ou encore créer un fonds commun pour le paiement de ces factures mensuelles.

Il peut s’agir de réparations à effectuer ou de l’achat de meubles pour les espaces communs, de petits appareils ménagers ou d’articles pour les événements spéciaux, comme des décorations de Noël.

Répartition des dépenses : Une personne peut payer un article en totalité, mais elle a alors le droit de l’apporter lorsqu’elle déménage. Il est aussi possible de créer un fonds spécial ou de diviser les coûts de façon égale ou en fonction des revenus ou des capacités financières de chacun.

Maintenant que vous savez quels frais de subsistance peuvent être partagés, planifiez une rencontre avec vos colocataires pour parler des frais que vous souhaitez partager, le cas échéant, et de la façon dont vous préfèreriez vous y prendre. Il faut non seulement déterminer le montant que chacun devra payer, mais il faut également :

• établir un calendrier des paiements, afin de n’oublier aucune facture.
• définir un système de suivi des dépenses partagées, pour s’assurer que chacun paie ce qu’il a convenu de payer.
• rédiger une entente de colocation qui servira de référence ultérieure.

Voici de plus amples détails sur la façon d’établir ces règles de base.

Il est essentiel de savoir qui est responsable du paiement d’une facture et à quelle date. Établissez un échéancier clair pour les paiements, qui indique les dates limites, le nom de la personne responsable, la date à laquelle chacun des paiements a été effectué et à partir de quel compte (p. ex., un compte-chèques, d’épargne ou de carte de crédit). Vous pouvez créer le calendrier sous forme de feuille de calcul ou de document partagé, sans oublier d’inscrire les dépenses ponctuelles ou imprévues lorsqu’elles se présentent. 

La façon la plus simple de surveiller si chaque colocataire paie sa juste part, c’est d’ouvrir un compte bancaire joint pour les dépenses communes. Autrement, il vous faudra trouver une autre façon de vous assurer qu’ils paient leur part des dépenses. Vous pourriez, par exemple, additionner tous les paiements qu’effectue chaque colocataire, puis chacun d’eux pourrait régler la somme due mensuellement, par télévirement ou en espèces. Il existe aussi des applications pouvant vous aider à faire le suivi des dépenses communes. 

Une entente de colocation aide à s’assurer que tous les colocataires font ce qu’ils ont convenu de faire. Veillez à la rédiger ensemble afin qu’elle reflète les suggestions de chacun.

Voici les points à inclure concernant les obligations financières :

• la liste des dépenses et la façon dont elles seront partagées;
• un calendrier des paiements pour les factures partagées et un système de suivi de ces paiements;
• la façon dont sera gérée la réparation des objets que tous les locataires utilisent;
• les conséquences liées au non-respect de l’entente et les responsabilités financières qui en découlent.

Une entente de colocation peut et doit porter sur d’autres points. Vous pouvez fixer des règles concernant les tâches ménagères et le nettoyage des espaces communs, les heures de tranquillité et les invités, en plus de déterminer comment gérer les conflits entre colocataires.

Une fois que vous vous êtes tous mis d’accord sur les termes de l’entente, chaque colocataire signe le document et en conserve une copie. Il est également judicieux de revoir l’entente lorsque les circonstances changent (par exemple, lorsqu’un colocataire quitte le logement ou que quelqu’un de nouveau emménage).

Si vous êtes toujours mal à l’aise à l’idée de parler d’argent avec vos colocataires, voici quelques conseils pour faciliter la discussion.

• Choisissez un moment et un endroit où vous êtes tous détendus et pouvez accorder toute votre attention.
• Soyez honnête et ouvert pour mettre tout le monde en confiance.
• Pratiquez l’écoute active – laissez vos appareils mobiles de côté, et évitez de porter des jugements ou d’interrompre la conversation.
• Soyez disposé à faire des compromis – vous n’obtiendrez peut-être pas toujours gain de cause, alors déterminez quels sont, pour vous, les points négociables et non négociables.

Parler d’argent avec vos colocataires peut être intimidant, mais cette conversation peut vous éviter bien des soucis (et vous faire économiser de l’argent). Alors, n’hésitez pas à aborder la question. Vos colocataires et vous serez heureux de votre initiative.